Connectez-vous

Au Tchad, les arcs et sagaies des villageois pour lutter contre les enlèvements

Vendredi 5 Juillet 2024

Au début des années 2000, seuls les enfants des Peuls, perçus comme de riches éleveurs, étaient visés. Depuis une dizaine d'années, personne n'est épargné, des agriculteurs aux commerçants, en passant par les fonctionnaires, les enseignants ou les employés d'ONG. [l'Organisation d'Appui aux Initiatives de Développement OAID] note une intensification des enlèvements avec des rançons toujours plus élevées et plus de violence, qui entraîne parfois la mort des otages. 

 

Le Tchad, vaste pays sahélien d'Afrique centrale parmi les plus pauvres du monde, est en outre affligé depuis des décennies par des rébellions multiformes et des coups d'Etat. Mais aussi, dans les zones les moins arides comme le sud, par d'incessants combats très meurtriers entre cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades qui viennent faire paître leur bétail sur leurs terres...

 

Les enlèvements ne concernent pas les seules régions du sud-ouest tchadien, les ravisseurs se cachent et sévissent aussi de l'autre côté de frontières poreuses, au Cameroun et en Centrafrique. Les renforts déployés par l'armée depuis 2020 n'y ont pas changé grand-chose. 

 

"Cette zone, surnommée le triangle de la mort, échappe au contrôle de l'État", insiste Nestor Déli, 51 ans, journaliste auteur d'articles et d'ouvrages sur les enlèvements depuis 2003. "L'État semble plus préoccupé par les rébellions au nord et il considère cela comme un épiphénomène", estime-t-il. 

 

Alors les habitants s'organisent partout en comités de vigilance. "Nous sommes comme des agents de renseignement civil, nous sommes les yeux et les oreilles du gouverneur et des forces de sécurité à qui nous transmettons les informations", explique Amos Mbairo Nangyo, 35 ans, coordonnateur d'un de ces groupes d'autodéfense et directeur d'une société de gardiennage à Pala. [AFP]

 
Nombre de lectures : 77 fois












Inscription à la newsletter