Combattre des projets miniers, forestiers ou agricoles a coûté la vie à au moins 200 personnes dans le monde en 2016, une année noire record pour les défenseurs de l'environnement, selon un rapport publié jeudi par l'organisation Global Witness.
Le Brésil (49 morts), la Colombie (37), les Philippines (28) et l'Inde (16) sont les pays où l'ONG a dénombré le plus de victimes parmi les personnes engagées dans la protection de terres, de forêts et de rivières.
"La bataille pour la protection de la planète s'intensifie rapidement et son prix se compte en vies humaines (...) alors que de plus en plus de gens n'ont pas d'autres options que de s'opposer au vol de leurs terres et à la détérioration de leur environnement", déplore dans un communiqué Ben Leather de Global Witness.
L'ONG s'alarme d'une dégradation de la situation avec un nombre de personnes tuées en hausse (185 en 2015) mais aussi un plus grand nombre de pays où des meurtres ont été enregistrés (24 en 2016 contre 16 en 2015).
Compte tenu des meurtres non répertoriés, "il est probable que le vrai nombre" de tués "soit plus élevé", estime l'organisation, qui effectue ce travail de recensement depuis 2002.
Dans "40% des cas", souligne-t-elle, les victimes étaient issues de populations autochtones, le territoire qu'ils habitaient depuis des générations étant accaparé par des entreprises, des propriétaires terriens ou des acteurs locaux.
Global Witness met en avant la responsabilité des investisseurs, privés comme publics, qui serait trop souvent silencieux lorsque les populations locales ne sont pas consultées et la contestation de projets réprimée.
L'Amérique latine demeure le continent le plus concerné (60% des meurtres signalés par Global Witness), à cause du Brésil et de la Colombie. Mais aussi en raison du Nicaragua qui, avec 11 décès, détient le triste record du plus grand nombre de défenseurs de l'environnement tués par habitant et du Honduras, avec le plus grand nombre par habitant sur une décennie (127). Six meurtres ont également eu lieu au Guatemala.
- 'Je ne peux pas rester silencieuse
"Ils vous menacent pour vous faire taire" mais "je ne peux pas rester silencieuse face à tout ce qui arrive à mon peuple; nous combattons pour nos terres, notre eau et nos vies", a déclaré à Global Witness, Jakeline Romero, une porte-parole d'une communauté autochtone colombienne.
Cette femme fait l'objet depuis des années de menaces pour avoir dénoncé les impacts dévastateurs de la plus grande mine de charbon à ciel ouvert du continent, El Cerrejon, détenue par les entreprises britanniques Glencore, BHP Billiton et Anglo-American.
L'exploitant a assuré à Global Witness que son activité n'avait pas d'impact sur les réserves d'eau et a dit condamner les menaces proférées à l'encontre des militants.
En Asie, outre les Philippines, la situation est de plus en plus tendue dans certaines régions de l'Inde, où trois fois plus de meurtres de défenseurs de l'environnement ont eu lieu en 2016, surtout là aussi dans le cadre d'activités minières contestées.
Au Bangladesh, sept personnes ont perdu la vie en luttant pour la protection de la nature, selon l'ONG.
En Afrique, la protection des parcs nationaux et la lutte contre le braconnage sont particulièrement risquées. La pire situation signalée en 2016 par l'ONG concerne la République démocratique du Congo avec le meurtre de neuf gardes. Deux militants sont morts en Afrique du Sud, un au Cameroun, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe.
Globalement, l'opposition à l'exploitation de mines est à l'origine du plus grand nombre de meurtres recensés (33 en 2016), devant la contestation de projets forestiers (23) ou agricoles (23 également).
Global Witness s'inquiète également de la criminalisation grandissante des activités de défense de l'environnement, notamment aux Etats-Unis. Dans ce pays, pointe-t-elle, des mesures pour limiter les manifestations ont été prises dans 18 Etats depuis l'élection de Donald Trump, comme dans le Dakota du Sud où un projet d'oléoduc traversant un territoire indien a donné lieu à une énorme mobilisation. (AFP)
Le Brésil (49 morts), la Colombie (37), les Philippines (28) et l'Inde (16) sont les pays où l'ONG a dénombré le plus de victimes parmi les personnes engagées dans la protection de terres, de forêts et de rivières.
"La bataille pour la protection de la planète s'intensifie rapidement et son prix se compte en vies humaines (...) alors que de plus en plus de gens n'ont pas d'autres options que de s'opposer au vol de leurs terres et à la détérioration de leur environnement", déplore dans un communiqué Ben Leather de Global Witness.
L'ONG s'alarme d'une dégradation de la situation avec un nombre de personnes tuées en hausse (185 en 2015) mais aussi un plus grand nombre de pays où des meurtres ont été enregistrés (24 en 2016 contre 16 en 2015).
Compte tenu des meurtres non répertoriés, "il est probable que le vrai nombre" de tués "soit plus élevé", estime l'organisation, qui effectue ce travail de recensement depuis 2002.
Dans "40% des cas", souligne-t-elle, les victimes étaient issues de populations autochtones, le territoire qu'ils habitaient depuis des générations étant accaparé par des entreprises, des propriétaires terriens ou des acteurs locaux.
Global Witness met en avant la responsabilité des investisseurs, privés comme publics, qui serait trop souvent silencieux lorsque les populations locales ne sont pas consultées et la contestation de projets réprimée.
L'Amérique latine demeure le continent le plus concerné (60% des meurtres signalés par Global Witness), à cause du Brésil et de la Colombie. Mais aussi en raison du Nicaragua qui, avec 11 décès, détient le triste record du plus grand nombre de défenseurs de l'environnement tués par habitant et du Honduras, avec le plus grand nombre par habitant sur une décennie (127). Six meurtres ont également eu lieu au Guatemala.
- 'Je ne peux pas rester silencieuse
"Ils vous menacent pour vous faire taire" mais "je ne peux pas rester silencieuse face à tout ce qui arrive à mon peuple; nous combattons pour nos terres, notre eau et nos vies", a déclaré à Global Witness, Jakeline Romero, une porte-parole d'une communauté autochtone colombienne.
Cette femme fait l'objet depuis des années de menaces pour avoir dénoncé les impacts dévastateurs de la plus grande mine de charbon à ciel ouvert du continent, El Cerrejon, détenue par les entreprises britanniques Glencore, BHP Billiton et Anglo-American.
L'exploitant a assuré à Global Witness que son activité n'avait pas d'impact sur les réserves d'eau et a dit condamner les menaces proférées à l'encontre des militants.
En Asie, outre les Philippines, la situation est de plus en plus tendue dans certaines régions de l'Inde, où trois fois plus de meurtres de défenseurs de l'environnement ont eu lieu en 2016, surtout là aussi dans le cadre d'activités minières contestées.
Au Bangladesh, sept personnes ont perdu la vie en luttant pour la protection de la nature, selon l'ONG.
En Afrique, la protection des parcs nationaux et la lutte contre le braconnage sont particulièrement risquées. La pire situation signalée en 2016 par l'ONG concerne la République démocratique du Congo avec le meurtre de neuf gardes. Deux militants sont morts en Afrique du Sud, un au Cameroun, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe.
Globalement, l'opposition à l'exploitation de mines est à l'origine du plus grand nombre de meurtres recensés (33 en 2016), devant la contestation de projets forestiers (23) ou agricoles (23 également).
Global Witness s'inquiète également de la criminalisation grandissante des activités de défense de l'environnement, notamment aux Etats-Unis. Dans ce pays, pointe-t-elle, des mesures pour limiter les manifestations ont été prises dans 18 Etats depuis l'élection de Donald Trump, comme dans le Dakota du Sud où un projet d'oléoduc traversant un territoire indien a donné lieu à une énorme mobilisation. (AFP)