« Sur une séquence déchirante, en provenance de Gaza hier, un enfant est porté dans les bras d’un adule, probablement son père. Il semble mort. Ses bras et sa tête pendent dans le vide. Son crâne est ouvert et laisse apparaître son cerveau qui s’échappe.
L’adulte s’apprête à le déposer par terre à côté d’autres cadavres, dans ce qui ressemble à la cour d’un hôpital. Soudain, au dernier moment, l’enfant qu’on croyait mort lève un bras. L’adulte n’en croit pas ses yeux, il se précipite vers l’intérieur de l’hôpital pour tenter de le sauver, frappé par l’espoir.
La séquence s’arrête là. On devine hélas la suite. Sans doute aucun médecin pour le prendre en charge, aucun matériel adéquat. Sans doute la mort, quand même, au bout de l’agonie, pour cet enfant innocent. La mort atroce.
Je lis encore des commentaires qui présentent les plus de 200 morts hier dans le camp de Nuseirat comme des « terroristes ».
Je lis surtout le silence des politiques et des médias sur l’horreur de ce nouveau massacre, confirmant que pour beaucoup d’entre eux la vie dun Palestinien ne vaut pas rien, ou pas grand chose.
Je lis, une fois encore depuis 8 mois, la faillite de l’humanité. »
* Aymeric Caron est député à l’Assemblée nationale française (source : compte X)