Elisabeth Borne vit mercredi son baptême du feu devant le Parlement, où elle va prononcer sa déclaration de politique générale, en quête de compromis mais sans demander une confiance que lui refusent déjà les oppositions.
Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, la Première ministre n'engagera pas sa responsabilité par un vote de confiance, au risque d'envenimer les débats qui suivront son discours à 15H00 devant les députés, puis 21H00 devant les sénateurs.
Le vote de confiance, conformément à l'article 50-1 de la Constitution, n'est pas obligatoire. A droite comme à gauche, sept Premiers ministres sur 27 depuis 1959 ne l'ont pas sollicité.
Elisabeth Borne n'a surtout "pas le choix" selon le politologue Bruno Cautrès, car elle prendrait deux risques avec un vote: celui "de tomber", étant donné que le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée, ou celui d'obtenir la confiance grâce à l'abstention du RN.
Or "ce serait très mal perçu par l'opinion d'avoir un vote de confiance, même ric-rac, avec l'abstention des RN", note une source gouvernementale.
En outre, plusieurs députés ont été nommés ministres lundi, et leurs suppléants ne siègeront à l'Assemblée que dans un mois, privant d'autant de voix le camp présidentiel.
Lors de ce périlleux exercice, Elisabeth Borne exposera son style et son programme, au premier rang duquel figure le très attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat, présenté jeudi en Conseil des ministres.
- "Bâtir ensemble" -
A travers les députés et les sénateurs, c'est aux Français que la Première ministre compte s'adresser. Comme une indication de sa volonté de prendre l'opinion à témoin, elle sera interviewée au 20H de TF1.
Dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, les problématiques énergétiques, de prix, les défis climatiques et une situation nationale compliquée par l'absence de majorité absolue, l'objectif est de "présenter une base de travail avec le Parlement", "une méthode" pour "bâtir ensemble" des compromis, souligne son entourage.
La Première ministre va ainsi "tenir compte" des consultations menées avec les groupes politiques. "Il ne s'agit pas de convaincre son propre camp mais de trouver des compromis sans compromissions", insiste son entourage.
Dramatisant les enjeux, Emmanuel Macron a demandé, lors d'une réunion mardi avec elle et les ministres concernés par le pouvoir d'achat, l'énergie et les finances publiques, de "tout mettre en œuvre pour protéger les Français en matière de prix", évoquant une "quasi économie de guerre", a rapporté l'Elysée.
Pourtant, l'heure ne semble pas encore à la conciliation avec les oppositions, qui se cabrent déjà ou avancent chacune leur agenda.
Avant même d'entendre la Première ministre, l'alliance des gauches Nupes a annoncé qu'elle déposerait une motion de censure. "Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités", fait valoir la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.
Mais ses chances d'être adoptées sont minces.
"Probablement oui, elle ne sera pas adoptée, mais c'est important de marquer des actes. La démocratie ce n'est pas accessoire dans notre pays", a souligné Mme Panot mercredi sur BFMTV et RMC.
Le RN ne s'y associera pas. "On attend déjà que Mme Borne nous dise où elle veut emmener le pays" et "on va voir jusqu'où, nous, on peut faire monter nos propositions", explique un des porte-parole du RN Sébastien Chenu, qui demande une commission d'enquête sur l'inflation et la réintégration des soignants non vaccinés.
- "Coup politique" -
"On veut profiter de la situation pour obtenir des avancées", abonde le patron des députés LR, Olivier Marleix, qui réclame des mesures "pour maîtriser la dépense publique" en craignant un mouvement spéculatif contre la dette souveraine de la France.
En "formation responsable", le groupe LR ne joindra pas ses voix à la motion de censure de la Nupes, car "l'objectif des Républicains n'est pas de réaliser un coup politique", a expliqué mardi la députée et présidente par intérim du parti de droite Annie Genevard.
Un député de la majorité attend lui de voir où Elisabeth Borne "va mettre le curseur", tout en saluant une cheffe de gouvernement "qui a beaucoup de solidité et plus de sens politique qu'on ne le dit".
A défaut d'avoir pu constituer une coalition, la confiance se construira "patiemment texte après texte", selon le gouvernement.
Côté style, Elisabeth Borne a "consacré beaucoup de temps" à ce discours, où elle a mis "beaucoup de son parcours personnel" et de ses engagements en faveur du plein emploi, de la transition écologique ou de l'égalité, souligne son entourage.
Pupille de la nation devenue polytechnicienne, elle a déjà raconté avoir emprunté l'ascenseur social, revendiquant en privé de ne pas venir "du tout du petit milieu parisien des fils de conseillers d'Etat" qui "ne sortent pas du périph".
Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, la Première ministre n'engagera pas sa responsabilité par un vote de confiance, au risque d'envenimer les débats qui suivront son discours à 15H00 devant les députés, puis 21H00 devant les sénateurs.
Le vote de confiance, conformément à l'article 50-1 de la Constitution, n'est pas obligatoire. A droite comme à gauche, sept Premiers ministres sur 27 depuis 1959 ne l'ont pas sollicité.
Elisabeth Borne n'a surtout "pas le choix" selon le politologue Bruno Cautrès, car elle prendrait deux risques avec un vote: celui "de tomber", étant donné que le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée, ou celui d'obtenir la confiance grâce à l'abstention du RN.
Or "ce serait très mal perçu par l'opinion d'avoir un vote de confiance, même ric-rac, avec l'abstention des RN", note une source gouvernementale.
En outre, plusieurs députés ont été nommés ministres lundi, et leurs suppléants ne siègeront à l'Assemblée que dans un mois, privant d'autant de voix le camp présidentiel.
Lors de ce périlleux exercice, Elisabeth Borne exposera son style et son programme, au premier rang duquel figure le très attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat, présenté jeudi en Conseil des ministres.
- "Bâtir ensemble" -
A travers les députés et les sénateurs, c'est aux Français que la Première ministre compte s'adresser. Comme une indication de sa volonté de prendre l'opinion à témoin, elle sera interviewée au 20H de TF1.
Dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, les problématiques énergétiques, de prix, les défis climatiques et une situation nationale compliquée par l'absence de majorité absolue, l'objectif est de "présenter une base de travail avec le Parlement", "une méthode" pour "bâtir ensemble" des compromis, souligne son entourage.
La Première ministre va ainsi "tenir compte" des consultations menées avec les groupes politiques. "Il ne s'agit pas de convaincre son propre camp mais de trouver des compromis sans compromissions", insiste son entourage.
Dramatisant les enjeux, Emmanuel Macron a demandé, lors d'une réunion mardi avec elle et les ministres concernés par le pouvoir d'achat, l'énergie et les finances publiques, de "tout mettre en œuvre pour protéger les Français en matière de prix", évoquant une "quasi économie de guerre", a rapporté l'Elysée.
Pourtant, l'heure ne semble pas encore à la conciliation avec les oppositions, qui se cabrent déjà ou avancent chacune leur agenda.
Avant même d'entendre la Première ministre, l'alliance des gauches Nupes a annoncé qu'elle déposerait une motion de censure. "Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités", fait valoir la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.
Mais ses chances d'être adoptées sont minces.
"Probablement oui, elle ne sera pas adoptée, mais c'est important de marquer des actes. La démocratie ce n'est pas accessoire dans notre pays", a souligné Mme Panot mercredi sur BFMTV et RMC.
Le RN ne s'y associera pas. "On attend déjà que Mme Borne nous dise où elle veut emmener le pays" et "on va voir jusqu'où, nous, on peut faire monter nos propositions", explique un des porte-parole du RN Sébastien Chenu, qui demande une commission d'enquête sur l'inflation et la réintégration des soignants non vaccinés.
- "Coup politique" -
"On veut profiter de la situation pour obtenir des avancées", abonde le patron des députés LR, Olivier Marleix, qui réclame des mesures "pour maîtriser la dépense publique" en craignant un mouvement spéculatif contre la dette souveraine de la France.
En "formation responsable", le groupe LR ne joindra pas ses voix à la motion de censure de la Nupes, car "l'objectif des Républicains n'est pas de réaliser un coup politique", a expliqué mardi la députée et présidente par intérim du parti de droite Annie Genevard.
Un député de la majorité attend lui de voir où Elisabeth Borne "va mettre le curseur", tout en saluant une cheffe de gouvernement "qui a beaucoup de solidité et plus de sens politique qu'on ne le dit".
A défaut d'avoir pu constituer une coalition, la confiance se construira "patiemment texte après texte", selon le gouvernement.
Côté style, Elisabeth Borne a "consacré beaucoup de temps" à ce discours, où elle a mis "beaucoup de son parcours personnel" et de ses engagements en faveur du plein emploi, de la transition écologique ou de l'égalité, souligne son entourage.
Pupille de la nation devenue polytechnicienne, elle a déjà raconté avoir emprunté l'ascenseur social, revendiquant en privé de ne pas venir "du tout du petit milieu parisien des fils de conseillers d'Etat" qui "ne sortent pas du périph".