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Bayrou critique "l'obstination de Fillon", fait durer le suspense

Mercredi 15 Février 2017

PARIS (Reuters) - Le centriste François Bayrou a critiqué mardi "l'obstination" de François Fillon, qui s'accroche à sa candidature à l'élection présidentielle malgré le "Penelopegate", mais il a fait durer le suspense sur ses propres intentions.
 
Interrogé par la chaîne LCP, le président du MoDem, qui avait soutenu Alain Juppé pendant la primaire de la droite, a confirmé qu'il ne soutiendrait en aucun cas François Fillon, dont il juge le programme "dangereux".
 
Ce refus est "une évidence depuis déjà longtemps (..) C'est une évidence depuis l'annonce de son programme", a-t-il dit.
 
Il a en revanche déclaré qu'il pourrait de nouveau soutenir Alain Juppé si les dirigeants du parti Les Républicains (LR) décidaient finalement d'en faire leur candidat à la place de l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
 
Mais François Bayrou, qui recueille en moyenne 5% des intentions de vote dans les sondages, n'a pas non plus exclu ni sa propre candidature, ni une éventuelle alliance avec l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
 
Ce mardi marque le début de la période (du 15 au 20 février) pendant laquelle il a dit vouloir faire connaître sa décision.
 
"La seule question que je me pose, c'est quelle décision dois-je prendre pour que la France s'en sorte", a expliqué le dirigeant centriste. "Pas quelle décision dois-je prendre pour me faire plaisir, pour défendre des idées ; si c'était le cas je n'aurais aucune hésitation, je serais candidat."
 
"Je ne prendrai ma décision qu'avec la certitude que la décision que je prends va servir l'équilibre futur du pays", a ajouté François Bayrou, pour qui il n'y a de salut possible pour la France que dans des "rassemblements sur le fond".
 
PRÊT À PARLER À "TOUT LE MONDE"
Il a laissé entendre que sa décision pourrait aussi dépendre de celle du Parquet national financier sur les soupçons d'emplois fictifs dont François Fillon aurait fait profiter son épouse Pénélope et deux de ses enfants.
 
A ce jour, le candidat de la droite n'a pas réussi à relancer sa campagne, ce qui suscite des remous dans son camp. Depuis trois semaines, les sondages le donnent systématiquement éliminé du premier tour au profit d'Emmanuel Macron et de la présidente du Front national, Marine Le Pen.
 
"Je ne vois pas où mène le choix de l'obstination qu'a fait François Fillon", a déclaré François Bayrou, selon qui l'ancien Premier ministre aurait du mal à gouverner quand bien même un "miracle électoral" lui permettait d'être élu en mai.
 
"Avant cela comment faire cette campagne électorale dont tout l'axe était de demander des sacrifices aux gens ?"
 
Pour le président du MoDem, la "sagesse" voudrait que tous les responsables de LR se tournent vers Alain Juppé, second de la primaire de la droite.
 
"Si cet acte de sagesse était prononcé (...) alors moi je le soutiendrais, ou je l'aurais soutenu", a-t-il ajouté. "Mais vous voyez bien que le temps se raccourcit."
 
S'il nourrit des interrogations sur le programme d'Emmanuel Macron, "sur d'où il vient, où il va", sur ses soutiens et sur la "gouvernance" après l'élection, il s'est également dit prêt à parler avec l'ancien ministre, qu'il a rencontré en juillet.
 
"J'imagine qu'Emmanuel Macron ne va pas en rester au discours bienveillant", a-t-il poursuivi. "J'ai dit depuis le début que j'étais pour discuter et dialoguer avec tout le monde.
 
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