ula a beau être incarcéré depuis avril pour corruption, son charisme et son influence politique restent intacts: l'ex-président brésilien doit être intronisé officiellement samedi par son parti comme candidat à la présidentielle d'octobre, une des plus incertaines et polarisée de l'histoire du pays.
Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, qui purge à Curitiba (Sud) une peine de 12 ans de prison, n'est pas présent physiquement à la convention du Parti des Travailleurs (PT, gauche), à Sao Paulo, qui se déroule à 400 km de là. Mais son visage souriant avec son éternelle barbe est partout, notamment sur des masques en carton distribués aux quelques 2.000 militants survoltés massés dans une salle du quartier japonais de la plus grande ville du Brésil.
"Brésil, c'est urgent, Lula président", s'écrient les jeunes militants les plus exaltés.
Cette journée est un "super samedi" électoral, trois candidats de poids étant nommés officiellement par leurs partis, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d'adouber leurs champions devant les militants.
L'écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche), à Brasilia, dans une salle peuplée de militants vêtus de t-shirts verts.
Toujours dans la capitale, l'ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l'establishment, a été déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit).
Mais c'est sur Sao Paulo que sont braqués tous les projecteurs, à la convention du PT, qui tentera de faire front derrière Lula, même si sa candidature a de grandes chances d'être invalidée par la justice électorale.
- "Faire front" -
Même derrière les barreaux, il demeure largement en tête des intentions de vote au premier tour, crédité de plus de 30% par tous les instituts de sondage. C'est près du double de ses principaux concurrents.
"Lula est toujours le leader", se félicite le PT dans un montage photo publié sur internet montrant l'icône de la gauche souriant, le poing levé, avec en sous-titre: "ils n'emprisonneront jamais la volonté du peuple".
Même si le parti se défend catégoriquement -- du moins ouvertement -- de préparer un plan B, en coulisses, personne n'ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale.
Une loi brésilienne intitulée "Ficha limpa" (casier vierge, en portugais) stipule en effet que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.
"Il n'y a pas de plan B, la situation est imprévisible. Ils pensaient que le peuple allait abandonner Lula, mais c'est le contraire, il est plus fort que jamais et notre rôle est faire front pour qu'il puisse se présenter parce qu'il est innocent", a affirmé à l'AFP Paulo Henrique Barbosa Mateus, chômeur de 27, ans, lors de la convention du PT.
En coulisses, cependant, l'ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad est déjà dans les starting blocks pour le remplacer si sa candidature est effectivement invalidée.
Ancien ministre de l'Education de Lula, il avait été élu à la tête de la plus grande ville du pays à la surprise générale en 2012, grâce au soutien de l'ex-président, qu'il considère comme son mentor.
- L'épouvantail Bolsonaro -
A Brasilia, Geraldo Alckmin a été accueilli par environ mille militants aux cris de "Brésil, en avant, Alckmin président".
Candidat du PSDB, parti qui a gouverné le Brésil de 1995 à 2002 avec Fernando Henrique Cardoso, présent samedi lors de la convention du parti, Alckmin avait déjà eu sa chance en 2006, mais avait été battu au second tour par un Lula en état de grâce.
Cette fois, il a décidé de brasser large, tissant une alliance avec plusieurs partis du centre. L'ex-gouverneur de Sao Paulo a également choisi pour son ticket, en tant que vice-présidente, la sénatrice Ana Amélia Lemos, censée lui permettre d'attirer un électorat plus conservateur qui penche actuellement pour Jair Bolsonaro, sulfureux député d'extrême droite favori du premier tour dans un scénario sans Lula.
Marina Silva, de son côté, s'est présentée à la convention de son parti, aux côtés de son colistier Eduardo Jorge, du Parti Vert (PV), qui avait obtenu seulement 0,61% des voix au premier tour de la présidentielle de 2014. Elle-même avait échoué aux portes du second tour, avec 21,32% et plus de 22 millions de voix.
Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, qui purge à Curitiba (Sud) une peine de 12 ans de prison, n'est pas présent physiquement à la convention du Parti des Travailleurs (PT, gauche), à Sao Paulo, qui se déroule à 400 km de là. Mais son visage souriant avec son éternelle barbe est partout, notamment sur des masques en carton distribués aux quelques 2.000 militants survoltés massés dans une salle du quartier japonais de la plus grande ville du Brésil.
"Brésil, c'est urgent, Lula président", s'écrient les jeunes militants les plus exaltés.
Cette journée est un "super samedi" électoral, trois candidats de poids étant nommés officiellement par leurs partis, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d'adouber leurs champions devant les militants.
L'écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche), à Brasilia, dans une salle peuplée de militants vêtus de t-shirts verts.
Toujours dans la capitale, l'ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l'establishment, a été déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit).
Mais c'est sur Sao Paulo que sont braqués tous les projecteurs, à la convention du PT, qui tentera de faire front derrière Lula, même si sa candidature a de grandes chances d'être invalidée par la justice électorale.
- "Faire front" -
Même derrière les barreaux, il demeure largement en tête des intentions de vote au premier tour, crédité de plus de 30% par tous les instituts de sondage. C'est près du double de ses principaux concurrents.
"Lula est toujours le leader", se félicite le PT dans un montage photo publié sur internet montrant l'icône de la gauche souriant, le poing levé, avec en sous-titre: "ils n'emprisonneront jamais la volonté du peuple".
Même si le parti se défend catégoriquement -- du moins ouvertement -- de préparer un plan B, en coulisses, personne n'ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale.
Une loi brésilienne intitulée "Ficha limpa" (casier vierge, en portugais) stipule en effet que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.
"Il n'y a pas de plan B, la situation est imprévisible. Ils pensaient que le peuple allait abandonner Lula, mais c'est le contraire, il est plus fort que jamais et notre rôle est faire front pour qu'il puisse se présenter parce qu'il est innocent", a affirmé à l'AFP Paulo Henrique Barbosa Mateus, chômeur de 27, ans, lors de la convention du PT.
En coulisses, cependant, l'ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad est déjà dans les starting blocks pour le remplacer si sa candidature est effectivement invalidée.
Ancien ministre de l'Education de Lula, il avait été élu à la tête de la plus grande ville du pays à la surprise générale en 2012, grâce au soutien de l'ex-président, qu'il considère comme son mentor.
- L'épouvantail Bolsonaro -
A Brasilia, Geraldo Alckmin a été accueilli par environ mille militants aux cris de "Brésil, en avant, Alckmin président".
Candidat du PSDB, parti qui a gouverné le Brésil de 1995 à 2002 avec Fernando Henrique Cardoso, présent samedi lors de la convention du parti, Alckmin avait déjà eu sa chance en 2006, mais avait été battu au second tour par un Lula en état de grâce.
Cette fois, il a décidé de brasser large, tissant une alliance avec plusieurs partis du centre. L'ex-gouverneur de Sao Paulo a également choisi pour son ticket, en tant que vice-présidente, la sénatrice Ana Amélia Lemos, censée lui permettre d'attirer un électorat plus conservateur qui penche actuellement pour Jair Bolsonaro, sulfureux député d'extrême droite favori du premier tour dans un scénario sans Lula.
Marina Silva, de son côté, s'est présentée à la convention de son parti, aux côtés de son colistier Eduardo Jorge, du Parti Vert (PV), qui avait obtenu seulement 0,61% des voix au premier tour de la présidentielle de 2014. Elle-même avait échoué aux portes du second tour, avec 21,32% et plus de 22 millions de voix.