Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, se rend vendredi soir à Londres pour reprendre en face-à-face avec le Royaume-Uni les difficiles discussions sur la relation commerciale post-Brexit, désormais à un stade critique.
«On n’est pas loin du moment Take it or leave it (à prendre ou à laisser, ndlr), a affirmé le Français lors d’une réunion dans la matinée avec les États membres de l’UE, selon des propos rapportés par des participants.
D’après plusieurs sources européennes, Michel Barnier a répété à cette occasion la ligne déjà avancée jeudi par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen: il est aujourd’hui impossible de dire si un accord est encore atteignable ou non.
Signe de la lassitude et de l’inquiétude qui a gagné les États membres, leurs ambassadeurs ont réclamé «à l’unanimité» lors de cette réunion que l’exécutif européen publie «sans plus tarder les mesures d’urgence et les propositions législatives» en cas de «no deal», c’est-à-dire d’échec à trouver un accord, a expliqué un diplomate européen.
La Commission s’est jusqu’à présent refusée à dévoiler ces documents afin de ne pas envoyer de signal négatif aux Britanniques.
Côté britannique, l’homologue de Michel Barnier, David Frost, croit qu’un accord «reste possible», a-t-il tweeté, ajoutant: «Mais pour qu’un accord soit possible, il doit respecter complètement la souveraineté du Royaume-Uni».
Il ne reste à Londres et Bruxelles que très peu de temps – «une poignée de jours», selon certaines sources – pour s’entendre sur un accord qui entrerait en vigueur le 1er janvier prochain, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier dernier, cessera définitivement d’appliquer les normes européennes.
Sans traité commercial à cette date pour régir leur relation, les deux parties courent le risque d’un nouveau choc économique, qui viendrait s’ajouter à celui provoqué par l’épidémie de coronavirus.
«Convaincus de notre force»
La discussion est d’autant plus compliquée qu’il faut aussi laisser du temps aux Parlements européen et britannique pour ratifier un éventuel accord.
Le Parlement européen est prêt à y consacrer les derniers jours de décembre, mais plusieurs sources considèrent que sans texte définitif la semaine prochaine, ce calendrier sera compliqué à tenir.
Les discussions, entamées en mars, butent toujours sur trois points: l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord.
«Les mêmes divergences importantes persistent», a souligné vendredi Michel Barnier dans un tweet annonçant son déplacement dans la capitale britannique.
Le Français était placé à l’isolement depuis une semaine après un cas de Covid-19 dans son équipe, qui avait contraint les négociateurs à ne discuter qu’en visioconférence.
Avant de rejoindre le Royaume-Uni, Michel Barnier devait s’entretenir avec les ministres de la Pêche des huit pays les plus concernés par cette question explosive, dont la France, les Pays-Bas ou le Danemark.
«Barnier retourne à Londres parce qu’il n’est pas question pour les Européens de jeter l’éponge à quelques jours de l’échéance, mais ça ne change rien tant que Johnson ne bouge pas», a commenté une source européenne.
Selon elle, «les Européens ont des doutes sur la volonté (du Premier ministre britannique) Boris Johnson de conclure un accord».
«La probabilité d’un accord est fortement déterminée par nos amis et partenaires de l’UE», a répondu à distance Boris Johnson, estimant que son pays pourrait «prospérer» même sans accord.
Jeudi, le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a appelé les Européens à «être convaincus de leur force dans cette négociation», malgré la contrainte du calendrier.
«On a toujours tendance à (…) croire que nous sommes faibles, que nous devons faire des gestes et trouver des compromis», a-t-il estimé. Or, «nous sommes un marché huit fois plus grand que le marché britannique», a-t-il rappelé. (AFP/NXP)
«On n’est pas loin du moment Take it or leave it (à prendre ou à laisser, ndlr), a affirmé le Français lors d’une réunion dans la matinée avec les États membres de l’UE, selon des propos rapportés par des participants.
D’après plusieurs sources européennes, Michel Barnier a répété à cette occasion la ligne déjà avancée jeudi par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen: il est aujourd’hui impossible de dire si un accord est encore atteignable ou non.
Signe de la lassitude et de l’inquiétude qui a gagné les États membres, leurs ambassadeurs ont réclamé «à l’unanimité» lors de cette réunion que l’exécutif européen publie «sans plus tarder les mesures d’urgence et les propositions législatives» en cas de «no deal», c’est-à-dire d’échec à trouver un accord, a expliqué un diplomate européen.
La Commission s’est jusqu’à présent refusée à dévoiler ces documents afin de ne pas envoyer de signal négatif aux Britanniques.
Côté britannique, l’homologue de Michel Barnier, David Frost, croit qu’un accord «reste possible», a-t-il tweeté, ajoutant: «Mais pour qu’un accord soit possible, il doit respecter complètement la souveraineté du Royaume-Uni».
Il ne reste à Londres et Bruxelles que très peu de temps – «une poignée de jours», selon certaines sources – pour s’entendre sur un accord qui entrerait en vigueur le 1er janvier prochain, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier dernier, cessera définitivement d’appliquer les normes européennes.
Sans traité commercial à cette date pour régir leur relation, les deux parties courent le risque d’un nouveau choc économique, qui viendrait s’ajouter à celui provoqué par l’épidémie de coronavirus.
«Convaincus de notre force»
La discussion est d’autant plus compliquée qu’il faut aussi laisser du temps aux Parlements européen et britannique pour ratifier un éventuel accord.
Le Parlement européen est prêt à y consacrer les derniers jours de décembre, mais plusieurs sources considèrent que sans texte définitif la semaine prochaine, ce calendrier sera compliqué à tenir.
Les discussions, entamées en mars, butent toujours sur trois points: l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord.
«Les mêmes divergences importantes persistent», a souligné vendredi Michel Barnier dans un tweet annonçant son déplacement dans la capitale britannique.
Le Français était placé à l’isolement depuis une semaine après un cas de Covid-19 dans son équipe, qui avait contraint les négociateurs à ne discuter qu’en visioconférence.
Avant de rejoindre le Royaume-Uni, Michel Barnier devait s’entretenir avec les ministres de la Pêche des huit pays les plus concernés par cette question explosive, dont la France, les Pays-Bas ou le Danemark.
«Barnier retourne à Londres parce qu’il n’est pas question pour les Européens de jeter l’éponge à quelques jours de l’échéance, mais ça ne change rien tant que Johnson ne bouge pas», a commenté une source européenne.
Selon elle, «les Européens ont des doutes sur la volonté (du Premier ministre britannique) Boris Johnson de conclure un accord».
«La probabilité d’un accord est fortement déterminée par nos amis et partenaires de l’UE», a répondu à distance Boris Johnson, estimant que son pays pourrait «prospérer» même sans accord.
Jeudi, le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a appelé les Européens à «être convaincus de leur force dans cette négociation», malgré la contrainte du calendrier.
«On a toujours tendance à (…) croire que nous sommes faibles, que nous devons faire des gestes et trouver des compromis», a-t-il estimé. Or, «nous sommes un marché huit fois plus grand que le marché britannique», a-t-il rappelé. (AFP/NXP)