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Bruxelles se dit prête à des sanctions face au comportement d’Ankara

Vendredi 4 Décembre 2020

Charles Michel, président du Conseil européen
Charles Michel, président du Conseil européen
L’Union européenne est prête à sanctionner la Turquie en raison de la poursuite «des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile» d’Ankara, a annoncé vendredi le président du Conseil européen Charles Michel.
 
«Nous avons tendu la main à la Turquie en octobre et notre évaluation n’est pas positive avec le constat de la poursuite des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile. Nous aurons un débat lors du sommet européen le 10 décembre et nous sommes prêts à utiliser les moyens dont nous disposons» pour sanctionner cette situation, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse.
 
«Je pense que le jeu du chat et de la souris doit cesser», a-t-il averti. L’UE avait adressé en octobre une proposition d’ouverture à Ankara mais assortie d’une menace de sanctions si la Turquie ne cessait pas ses actions déjà condamnées par l’UE. Décision avait été prise d’examiner la situation lors du sommet de décembre.
 
«Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition», avait averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, lors du sommet européen en octobre.
 
L’exécutif européen a été chargé d’élaborer des sanctions économiques et elles sont prêtes à être «utilisées immédiatement», avait-elle précisé. «Nous avons tendu la main, nous avons vu les réponses d’Ankara», a déploré Charles Michel.
 
Ankara sermonné
 
Le comportement agressif d’Ankara et sa politique du fait accompli dans plusieurs crises régionales, notamment en Libye et au Nagorny Karabakh, ont été condamnés mardi par le secrétaire d’Etat américain sortant Mike Pompeo lors de sa dernière réunion avec ses homologues de l’Otan. La Turquie, membre de l’Alliance, a été invitée par les Etats-Unis à «revenir à un comportement d’allié».
 
L’unanimité est requise au sein de l’UE pour l’utilisation de sanctions. Or l’Allemagne a jusqu’à présent bloqué leur adoption dans l’espoir de trouver un accord pour «développer une relation réellement constructive avec la Turquie».
 
«Il y aura des décisions lors du sommet européen, mais leur ampleur n’a pas encore été décidée», ont assuré à l’AFP plusieurs responsables européens. «Il faudra voir quelles positions vont adopter l’Allemagne et la Pologne», a expliqué un ministre. (ATS/NXP)
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