La priorité à ses engagements fiscaux de campagne plutôt qu'au déficit: Emmanuel Macron a repris la main lundi sur l'épineux dossier budgétaire, quitte à corriger son Premier ministre et réveiller chez les Français les souvenirs des zigzags du quinquennat Hollande en la matière.
"C'est Macron qui a pesé ce week-end", raconte à l'AFP une source gouvernementale. "Edouard Philippe était sur une vision plus progressive (en matière de baisse d'impôts) et le président de la République a tenu à ce qu'il y ait vraiment un choc de confiance. Il ne voulait pas que le discours sur les économies budgétaires vienne brouiller le message économique", poursuit le même.
"L'enjeu c'est de montrer que les promesses sont tenues", affirme un ami d'Emmanuel Macron. "C'est un élément de confiance. Il ne veut pas faire comme Hollande qui a donné le sentiment de trahir ses promesses de campagne", poursuit ce proche.
A l'Elysée, on assure qu'"il n'y a pas de divergence entre le président et le Premier ministre", et on assume qu'Emmanuel Macron intervienne "sur un certain nombre sujets sur lesquels le président de la République, dans son contrat avec la nation, s'est engagé à lui-même en être comptable".
Depuis la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 4 juillet à l'Assemblée, des critiques avaient émergé: l'exécutif, trop soucieux de diminuer le déficit, n'en ferait pas assez du côté des baisses d'impôts.
Le calendrier de la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables était resté très flou: "d'ici la fin du quinquennat". La réforme de l'impôt sur la fortune était elle renvoyée à 2019.
Des "signaux faibles" de mécontentement, notamment des milieux d'affaires, sont remontés notamment par Bercy et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Un sondage Odoxa montre que les discours du Président et du Premier ministre n'ont pas convaincu une majorité de Français.
Aux rencontres économiques d'Aix-en-Provence, dimanche, c'est Bruno Le Maire qui amorce le rétropédalage devant les journalistes en expliquant que "rien n'est arrêté" dans le calendrier des réformes fiscales.
- Sujet hautement inflammable –
Puis, entre dimanche soir et lundi matin, c'est l'entourage du ministre de l'Economie qui annonce à la presse que la baisse de la taxe d'habitation commencera bien en 2018, tout comme celle de l'ISF, et ce avec l'assentiment exprès du président.
Matignon confirmera officiellement quelques heures plus tard que les mesures sont bien à l'étude, mais en précisant que tous les arbitrages ne sont pas encore rendus.
"Le Maire, sentant qu'on allait vers un arbitrage des mesures dès 2018, a essayé d'en obtenir un peu le gain politique en anticipant l'annonce...", grince un conseiller.
Mais ce rétropédalage gouvernemental, moins d'une semaine après la déclaration de politique générale, pourrait aussi accroître l'impression d'improvisation qui avait tant coûté au précédent exécutif socialiste.
"Il y a un risque que ce brouillage n'accroisse la défiance. Or celle-ci est déjà immense, et les Français restent échaudés par les premières mesures fiscales de Hollande", juge Chloé Morin, directrice de l'observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès.
"La question fiscale est d'autant plus difficile à manier que l'on constate dans les études que les Français sont peu enclins à faire davantage d'efforts pour redresser les comptes du pays, et bien moins qu'en 2012 à pareille époque. Bref, le sujet est hautement inflammable", poursuit cette spécialiste de l'opinion.
Une "trajectoire" budgétaire doit être présentée mardi aux parlementaires pour assurer que le déficit ne dépassera pas 3% ni en 2017, ni en 2018, malgré ces baisses d'impôt. Mais déjà l'objectif d'un déficit de 2,3% l'an prochain, transmis à la Commission de Bruxelles à la fin du quinquennat Hollande, paraît extrêmement compromis.
"C'est Macron qui a pesé ce week-end", raconte à l'AFP une source gouvernementale. "Edouard Philippe était sur une vision plus progressive (en matière de baisse d'impôts) et le président de la République a tenu à ce qu'il y ait vraiment un choc de confiance. Il ne voulait pas que le discours sur les économies budgétaires vienne brouiller le message économique", poursuit le même.
"L'enjeu c'est de montrer que les promesses sont tenues", affirme un ami d'Emmanuel Macron. "C'est un élément de confiance. Il ne veut pas faire comme Hollande qui a donné le sentiment de trahir ses promesses de campagne", poursuit ce proche.
A l'Elysée, on assure qu'"il n'y a pas de divergence entre le président et le Premier ministre", et on assume qu'Emmanuel Macron intervienne "sur un certain nombre sujets sur lesquels le président de la République, dans son contrat avec la nation, s'est engagé à lui-même en être comptable".
Depuis la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 4 juillet à l'Assemblée, des critiques avaient émergé: l'exécutif, trop soucieux de diminuer le déficit, n'en ferait pas assez du côté des baisses d'impôts.
Le calendrier de la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables était resté très flou: "d'ici la fin du quinquennat". La réforme de l'impôt sur la fortune était elle renvoyée à 2019.
Des "signaux faibles" de mécontentement, notamment des milieux d'affaires, sont remontés notamment par Bercy et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Un sondage Odoxa montre que les discours du Président et du Premier ministre n'ont pas convaincu une majorité de Français.
Aux rencontres économiques d'Aix-en-Provence, dimanche, c'est Bruno Le Maire qui amorce le rétropédalage devant les journalistes en expliquant que "rien n'est arrêté" dans le calendrier des réformes fiscales.
- Sujet hautement inflammable –
Puis, entre dimanche soir et lundi matin, c'est l'entourage du ministre de l'Economie qui annonce à la presse que la baisse de la taxe d'habitation commencera bien en 2018, tout comme celle de l'ISF, et ce avec l'assentiment exprès du président.
Matignon confirmera officiellement quelques heures plus tard que les mesures sont bien à l'étude, mais en précisant que tous les arbitrages ne sont pas encore rendus.
"Le Maire, sentant qu'on allait vers un arbitrage des mesures dès 2018, a essayé d'en obtenir un peu le gain politique en anticipant l'annonce...", grince un conseiller.
Mais ce rétropédalage gouvernemental, moins d'une semaine après la déclaration de politique générale, pourrait aussi accroître l'impression d'improvisation qui avait tant coûté au précédent exécutif socialiste.
"Il y a un risque que ce brouillage n'accroisse la défiance. Or celle-ci est déjà immense, et les Français restent échaudés par les premières mesures fiscales de Hollande", juge Chloé Morin, directrice de l'observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès.
"La question fiscale est d'autant plus difficile à manier que l'on constate dans les études que les Français sont peu enclins à faire davantage d'efforts pour redresser les comptes du pays, et bien moins qu'en 2012 à pareille époque. Bref, le sujet est hautement inflammable", poursuit cette spécialiste de l'opinion.
Une "trajectoire" budgétaire doit être présentée mardi aux parlementaires pour assurer que le déficit ne dépassera pas 3% ni en 2017, ni en 2018, malgré ces baisses d'impôt. Mais déjà l'objectif d'un déficit de 2,3% l'an prochain, transmis à la Commission de Bruxelles à la fin du quinquennat Hollande, paraît extrêmement compromis.