Par Adama Gaye (Journaliste-consultant)
On attendait les jeunes pour changer les sociétés à travers le monde, notamment un d’entre eux né après les indépendances, comme on disait avec enthousiasme il n’y a guère longtemps. On avait pensé que le temps des Blair, Bush-Junior, ou Sarkozy, arrivés au pouvoir à peine la quarantaine passée, avait sonné. On croyait que la force des nouvelles idées, modernes, portées par un jeunisme rafraîchissant, apporterait à la planète le renouveau dont elle rêvait tant les années de plomb de la guerre froide l’avait transformée en lieu de rivalités tendues, une menace nucléaire à la clef.
Que nenni! Certains jeunes dirigeants africains ayant surfé sur la vague pour une meilleure gouvernance et la consolidation des acquis démocratiques, le tout articulé autour du concept «c’est notre temps de gérer», ont lamentablement prouvé qu’ils n’étaient que des blablateurs, des hâbleurs. Ils ont révélé leur aptitude à déclamer des slogans creux en étant de vrais experts en détournements de deniers publics et, dans un cas précis,…d’hydrocarbures, de connivence avec d’anciens trafiquants de drogue. Leur principale réussite : la vassalisation des pays qu’ils ont en charge au profit d'intérêts étrangers voire privés. Ils font regretter aujourd’hui les constructeurs d’Etat, comme Senghor, père de l’école publique équitable et d’une administration respectée, ou Mandela, capable malgré les limites de l’accord trouvé avec le pouvoir pâle, ségrégationniste, de s’effacer, là où son aura lui aurait permis de se faire couronner…roi de l’Afrique du Sud.
Partout en Afrique, les jeunes qui se retrouvent aux commandes frappent par leur cupidité, leur incompétence et leur irresponsabilité. Ils ne sont que la copie d'autres prétentieux jeunes qui ont rendu la planète invivable. Souvenez-vous de la troisième voie, imaginée par l’universitaire Anthony Giddens, et qui servit à Blair et à d’autres, y compris Bill Clinton, d’affirmer leur volonté de changer le monde.
A l’arrivée, le spectacle est désolant. Bill marqué au fer de sa Monica, dans un vaudeville sexuel dans le saint des saints de la Maison Blanche, le Bureau Ovale, siège du pouvoir politique américain. Tony et Bush-Junior, architectes d’une sale guerre du pétrole maquillée en campagne pour la démocratie en Irak, et qui méritent d’être traduits devant la Cour Pénale Internationale. Comme leur équivalent français, champion du discours belliciste, Nicolas Sarkozy. Sa guerre en Libye, avec un autre jeunot, David Cameron, n’a pas fini de semer morts et misères dans un pays naguère non-democratique mais stabilisé.
Alors, les jeunes ne font plus rêver ? C'est le temps des dames. Hillary va sans doute devenir la première présidente des USA après les bourdes de gamin de son mâle rival. Les femmes auront joué un rôle décisif dans sa désormais programmée victoire. En Angleterre, une dame, Theresa May, a pris le 10 Downing Street, ès-qualité de Premier Ministre. Angela Merkel, elle, est depuis bientôt dix ans la dame de fer qui occupe la Chancellerie comme patronne de la première économie européenne. A la tête du FMI, se trouve Christine Lagarde. Le Pnud est dirigé par une dame et l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a failli l’être : elle le sera dans dix ans au plus tard quand arrivera le terme du deuxième mandat du nouveau Secrétaire général, António Manuel de Oliveira Guterres.
Les femmes vont-elles sauver le monde ? N’allons pas vite en besogne. On peut saluer leur montée en puissance, illustrée de manière encore plus éclatante par la décision du Conseil d’Administration de BHP Billighton, la grande multinationale des Mines d’Australie, d’atteindre l’équité hommes-femmes en 2025. On peut aussi rappeler que, sous l’impulsion de Wade, l’Union africaine l’a réalisée il y a dix ans, faisant œuvre de pionnière. Il n’en demeure pas moins que de Dilma Roussef, présidente destituée du Brésil pour implication dans une corruption par une société de pétrole, Petrobras (ça ne vous rappelle rien ?), Cristina Kirchner, celle de l’Argentine partie sous les huées, et d’autres exemples, notamment la présidente du Malawi, Joyce Banda, qui s’est accrochée au pouvoir, sont autant de raisons qui incitent à la prudence.
Amener l’autre moitié de l’humanité à jouer un rôle plus important, à la dimension de leur talent n’en reste pas moins une grande avancée. Il faut s’en féliciter. En se gardant de tomber dans un autre piège catégoriel. Les jeunes ont prouvé que la sagesse ou le sérieux ne sont pas des exclusivités. Mais, musique, it's ladies night !
Où sont les femmes sénégalaises dans le leadership ? Sortez : le temps joue en votre faveur même si nous sommes devenus plus exigeants...
On attendait les jeunes pour changer les sociétés à travers le monde, notamment un d’entre eux né après les indépendances, comme on disait avec enthousiasme il n’y a guère longtemps. On avait pensé que le temps des Blair, Bush-Junior, ou Sarkozy, arrivés au pouvoir à peine la quarantaine passée, avait sonné. On croyait que la force des nouvelles idées, modernes, portées par un jeunisme rafraîchissant, apporterait à la planète le renouveau dont elle rêvait tant les années de plomb de la guerre froide l’avait transformée en lieu de rivalités tendues, une menace nucléaire à la clef.
Que nenni! Certains jeunes dirigeants africains ayant surfé sur la vague pour une meilleure gouvernance et la consolidation des acquis démocratiques, le tout articulé autour du concept «c’est notre temps de gérer», ont lamentablement prouvé qu’ils n’étaient que des blablateurs, des hâbleurs. Ils ont révélé leur aptitude à déclamer des slogans creux en étant de vrais experts en détournements de deniers publics et, dans un cas précis,…d’hydrocarbures, de connivence avec d’anciens trafiquants de drogue. Leur principale réussite : la vassalisation des pays qu’ils ont en charge au profit d'intérêts étrangers voire privés. Ils font regretter aujourd’hui les constructeurs d’Etat, comme Senghor, père de l’école publique équitable et d’une administration respectée, ou Mandela, capable malgré les limites de l’accord trouvé avec le pouvoir pâle, ségrégationniste, de s’effacer, là où son aura lui aurait permis de se faire couronner…roi de l’Afrique du Sud.
Partout en Afrique, les jeunes qui se retrouvent aux commandes frappent par leur cupidité, leur incompétence et leur irresponsabilité. Ils ne sont que la copie d'autres prétentieux jeunes qui ont rendu la planète invivable. Souvenez-vous de la troisième voie, imaginée par l’universitaire Anthony Giddens, et qui servit à Blair et à d’autres, y compris Bill Clinton, d’affirmer leur volonté de changer le monde.
A l’arrivée, le spectacle est désolant. Bill marqué au fer de sa Monica, dans un vaudeville sexuel dans le saint des saints de la Maison Blanche, le Bureau Ovale, siège du pouvoir politique américain. Tony et Bush-Junior, architectes d’une sale guerre du pétrole maquillée en campagne pour la démocratie en Irak, et qui méritent d’être traduits devant la Cour Pénale Internationale. Comme leur équivalent français, champion du discours belliciste, Nicolas Sarkozy. Sa guerre en Libye, avec un autre jeunot, David Cameron, n’a pas fini de semer morts et misères dans un pays naguère non-democratique mais stabilisé.
Alors, les jeunes ne font plus rêver ? C'est le temps des dames. Hillary va sans doute devenir la première présidente des USA après les bourdes de gamin de son mâle rival. Les femmes auront joué un rôle décisif dans sa désormais programmée victoire. En Angleterre, une dame, Theresa May, a pris le 10 Downing Street, ès-qualité de Premier Ministre. Angela Merkel, elle, est depuis bientôt dix ans la dame de fer qui occupe la Chancellerie comme patronne de la première économie européenne. A la tête du FMI, se trouve Christine Lagarde. Le Pnud est dirigé par une dame et l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a failli l’être : elle le sera dans dix ans au plus tard quand arrivera le terme du deuxième mandat du nouveau Secrétaire général, António Manuel de Oliveira Guterres.
Les femmes vont-elles sauver le monde ? N’allons pas vite en besogne. On peut saluer leur montée en puissance, illustrée de manière encore plus éclatante par la décision du Conseil d’Administration de BHP Billighton, la grande multinationale des Mines d’Australie, d’atteindre l’équité hommes-femmes en 2025. On peut aussi rappeler que, sous l’impulsion de Wade, l’Union africaine l’a réalisée il y a dix ans, faisant œuvre de pionnière. Il n’en demeure pas moins que de Dilma Roussef, présidente destituée du Brésil pour implication dans une corruption par une société de pétrole, Petrobras (ça ne vous rappelle rien ?), Cristina Kirchner, celle de l’Argentine partie sous les huées, et d’autres exemples, notamment la présidente du Malawi, Joyce Banda, qui s’est accrochée au pouvoir, sont autant de raisons qui incitent à la prudence.
Amener l’autre moitié de l’humanité à jouer un rôle plus important, à la dimension de leur talent n’en reste pas moins une grande avancée. Il faut s’en féliciter. En se gardant de tomber dans un autre piège catégoriel. Les jeunes ont prouvé que la sagesse ou le sérieux ne sont pas des exclusivités. Mais, musique, it's ladies night !
Où sont les femmes sénégalaises dans le leadership ? Sortez : le temps joue en votre faveur même si nous sommes devenus plus exigeants...