Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la troisième revue des résultats économiques obtenus par le Sénégal dans le cadre du programme appuyé par l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE), approuvé le 24 juin 2015 (voir communiqué de presse N°15/297). Le Conseil d’administration a également conclu les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec le Sénégal. La décision du Conseil a été prise selon la procédure de défaut d’opposition.
Le Sénégal connaît une situation macro-économique stable. La croissance devrait être supérieure à 6 % en 2016, et l’inflation devrait rester faible. Le déficit budgétaire de 5,5 % du PIB en 2013 s’est résorbé de façon régulière, et devrait, selon les projections, se situer à
4,2 % du PIB pour 2016. Les projections tablent sur une baisse du déficit des transactions courantes à 6,5 % du PIB en 2016, sous l’effet de la baisse des cours du pétrole et de l’amélioration des résultats à l’exportation.
Les résultats du programme à fin septembre 2016 ont été satisfaisants. Tous les critères d’évaluation et objectifs indicatifs à fin juin 2016 ont été respectés, à l’exception de l’objectif indicatif sur les recettes fiscales manqué de justesse, en raison d’un niveau de recettes douanières inférieur aux projections. Sur les cinq repères structurels fixés pour la période de juin à octobre 2016, trois ont été satisfaits. S’agissant des deux autres, l’un a été mis en œuvre et l’autre, relatif à la réorganisation du bureau des impôts, sera différé dans le cadre d’une réforme plus vaste.
En achevant la troisième revue des résultats économiques du Sénégal dans le cadre du programme appuyé par l’ISPE, et en concluant les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec ce pays, les administrateurs ont avalisé l’évaluation faite par les services du FMI de la façon suivante :
Avec la mise en œuvre de la première série de projets du Plan Sénégal Émergent (PSE), le Sénégal s’est placé sur une trajectoire de croissance plus vigoureuse, mais pour maintenir cette croissance à moyen terme, il faudra résolument mettre en œuvre des réformes qui permettront de promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) et d’attirer l’investissement direct étranger (IDE), en vue d’assurer une production compétitive à l’échelle mondiale.
Des efforts continus s’imposent pour renforcer la compétitivité du secteur privé, notamment en améliorant la transparence du processus de recouvrement des impôts, en abaissant les coûts de l’électricité et en améliorant sa distribution, et en créant un environnement dans lequel les PME et l’IDE pourront concourir à une croissance diversifiée ; c’est ainsi que le secteur privé pourra prendre les rênes de la croissance à moyen terme. Les services du FMI saluent les efforts de refonte des règles relatives à la zone économique spéciale (ZES), inspirés des meilleures pratiques et entrepris avec la participation d’organismes représentant des investisseurs de Chine, d’Europe, et des États-Unis. Il sera toutefois important que la ZES adopte un régime d’imposition transparent, basé sur des règles faciles à respecter et assorti de taux raisonnables.
Les autorités sont déterminées à préserver la stabilité macro-économique. Les mesures prises pour intensifier la mobilisation des recettes et rationaliser la consommation des administrations publiques ont contribué à maîtriser les déficits budgétaires. Toutefois, ces efforts doivent être poursuivis, voire renforcés, particulièrement en ce qui concerne d’une part, la masse salariale, pour assurer un régime plus transparent et plus juste de rémunération des salariés de la fonction publique, et d’autre part, la fiscalité pour renforcer l’équité et l’efficacité du processus de recouvrement des impôts et réduire les dépenses fiscales.
Avec des réformes qui assureront le civisme fiscal ainsi que l’équité fiscale, il devrait être possible de mobiliser davantage de recettes, tout en éliminant les mesures fiscales dissuasives auxquelles se heurtent les PME et l’IDE pour entreprendre des activités compétitives au niveau mondial. Dans le cadre du renforcement de la discipline budgétaire, le recours à des domiciliations de règlement auprès du système bancaire pour encourager les banques à financer les projets doit être circonscrit dans le cadre budgétaire.
Le secteur financier doit s’impliquer davantage pour accompagner une croissance impulsée par le secteur privé. Les indicateurs financiers connaissent une amélioration mais le contrôle de la commission bancaire doit être renforcé, notamment en vue de réduire les créances non productives. Aussi, convient-il d’adopter des réformes pour inciter davantage les établissements bancaires à octroyer des crédits.
Le Sénégal reste dans une situation de faible risque de surendettement, mais les niveaux de dette augmentent. Le recours accru à l’emprunt non concessionnel, notamment sur le marché régional, a alourdi la charge du service de la dette sur le budget. Pour préserver le niveau de faible risque de surendettement, le Sénégal doit absolument maintenir les forts niveaux de croissance envisagés dans le cadre du PSE, tout en respectant la trajectoire prévue de rééquilibrage de ses finances publiques, ce qui implique une mise en œuvre rapide des mesures destinées à stimuler l’investissement privé.
L’amélioration des processus de sélection, d’évaluation, et de suivi des projets d’investissement pour dégager une solide rentabilité économique, et le recours régulier lorsque possible à l’emprunt concessionnel et semi-concessionnel dans le cadre d’une stratégie exhaustive de gestion de la dette, contribueront à maintenir la dette sur une trajectoire viable, tout en assurant la bonne mise en œuvre du programme d’investissement public du PSE. En outre, il est urgent de renforcer les opérations du Trésor, en proie à des difficultés dues à des arriérés de longue date et aux problèmes financiers de la poste. Les services du FMI saluent l’intention des autorités de faire un bilan de ces difficultés en procédant à un audit du Trésor d’ici fin mars 2017, et d’élaborer un plan d’action à mettre en œuvre le plus tôt possible.
Les perspectives de l’économie sénégalaise sont positives et les risques sont gérables, à condition de poursuivre l’effort continu d’amélioration de la gouvernance économique. La réussite du PSE dépend de la mise en œuvre rapide d’une masse critique de réformes qui ont été identifiées, notamment dans le cadre des exercices d’apprentissage par les pairs, coordonnés par le FMI. Une analyse clairement présentée de l’économie politique de ces réformes devrait faciliter leur mise en œuvre. Cependant, l’élan de croissance actuel de l’économie sénégalaise fait face à des risques internes et externes. Au niveau interne, il subsiste des risques de résistance au changement rendant nécessaire le renforcement de la rigueur et de la vigilance dans la gouvernance.
Si le pays ne parvient pas à adresser ces problèmes, il pourrait, comme cela s’est déjà produit à quatre reprises depuis 1990, perdre l’élan de croissance qui l’anime actuellement. Au plan externe, les risques sont notamment l’augmentation éventuelle du coût de l’emprunt public et la faiblesse de la croissance dans les principaux pays partenaires. Les risques sécuritaires dans la région pourraient également avoir un impact négatif sur l’investissement, et par conséquent, sur la croissance des exportations.
Le Sénégal connaît une situation macro-économique stable. La croissance devrait être supérieure à 6 % en 2016, et l’inflation devrait rester faible. Le déficit budgétaire de 5,5 % du PIB en 2013 s’est résorbé de façon régulière, et devrait, selon les projections, se situer à
4,2 % du PIB pour 2016. Les projections tablent sur une baisse du déficit des transactions courantes à 6,5 % du PIB en 2016, sous l’effet de la baisse des cours du pétrole et de l’amélioration des résultats à l’exportation.
Les résultats du programme à fin septembre 2016 ont été satisfaisants. Tous les critères d’évaluation et objectifs indicatifs à fin juin 2016 ont été respectés, à l’exception de l’objectif indicatif sur les recettes fiscales manqué de justesse, en raison d’un niveau de recettes douanières inférieur aux projections. Sur les cinq repères structurels fixés pour la période de juin à octobre 2016, trois ont été satisfaits. S’agissant des deux autres, l’un a été mis en œuvre et l’autre, relatif à la réorganisation du bureau des impôts, sera différé dans le cadre d’une réforme plus vaste.
En achevant la troisième revue des résultats économiques du Sénégal dans le cadre du programme appuyé par l’ISPE, et en concluant les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec ce pays, les administrateurs ont avalisé l’évaluation faite par les services du FMI de la façon suivante :
Avec la mise en œuvre de la première série de projets du Plan Sénégal Émergent (PSE), le Sénégal s’est placé sur une trajectoire de croissance plus vigoureuse, mais pour maintenir cette croissance à moyen terme, il faudra résolument mettre en œuvre des réformes qui permettront de promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) et d’attirer l’investissement direct étranger (IDE), en vue d’assurer une production compétitive à l’échelle mondiale.
Des efforts continus s’imposent pour renforcer la compétitivité du secteur privé, notamment en améliorant la transparence du processus de recouvrement des impôts, en abaissant les coûts de l’électricité et en améliorant sa distribution, et en créant un environnement dans lequel les PME et l’IDE pourront concourir à une croissance diversifiée ; c’est ainsi que le secteur privé pourra prendre les rênes de la croissance à moyen terme. Les services du FMI saluent les efforts de refonte des règles relatives à la zone économique spéciale (ZES), inspirés des meilleures pratiques et entrepris avec la participation d’organismes représentant des investisseurs de Chine, d’Europe, et des États-Unis. Il sera toutefois important que la ZES adopte un régime d’imposition transparent, basé sur des règles faciles à respecter et assorti de taux raisonnables.
Les autorités sont déterminées à préserver la stabilité macro-économique. Les mesures prises pour intensifier la mobilisation des recettes et rationaliser la consommation des administrations publiques ont contribué à maîtriser les déficits budgétaires. Toutefois, ces efforts doivent être poursuivis, voire renforcés, particulièrement en ce qui concerne d’une part, la masse salariale, pour assurer un régime plus transparent et plus juste de rémunération des salariés de la fonction publique, et d’autre part, la fiscalité pour renforcer l’équité et l’efficacité du processus de recouvrement des impôts et réduire les dépenses fiscales.
Avec des réformes qui assureront le civisme fiscal ainsi que l’équité fiscale, il devrait être possible de mobiliser davantage de recettes, tout en éliminant les mesures fiscales dissuasives auxquelles se heurtent les PME et l’IDE pour entreprendre des activités compétitives au niveau mondial. Dans le cadre du renforcement de la discipline budgétaire, le recours à des domiciliations de règlement auprès du système bancaire pour encourager les banques à financer les projets doit être circonscrit dans le cadre budgétaire.
Le secteur financier doit s’impliquer davantage pour accompagner une croissance impulsée par le secteur privé. Les indicateurs financiers connaissent une amélioration mais le contrôle de la commission bancaire doit être renforcé, notamment en vue de réduire les créances non productives. Aussi, convient-il d’adopter des réformes pour inciter davantage les établissements bancaires à octroyer des crédits.
Le Sénégal reste dans une situation de faible risque de surendettement, mais les niveaux de dette augmentent. Le recours accru à l’emprunt non concessionnel, notamment sur le marché régional, a alourdi la charge du service de la dette sur le budget. Pour préserver le niveau de faible risque de surendettement, le Sénégal doit absolument maintenir les forts niveaux de croissance envisagés dans le cadre du PSE, tout en respectant la trajectoire prévue de rééquilibrage de ses finances publiques, ce qui implique une mise en œuvre rapide des mesures destinées à stimuler l’investissement privé.
L’amélioration des processus de sélection, d’évaluation, et de suivi des projets d’investissement pour dégager une solide rentabilité économique, et le recours régulier lorsque possible à l’emprunt concessionnel et semi-concessionnel dans le cadre d’une stratégie exhaustive de gestion de la dette, contribueront à maintenir la dette sur une trajectoire viable, tout en assurant la bonne mise en œuvre du programme d’investissement public du PSE. En outre, il est urgent de renforcer les opérations du Trésor, en proie à des difficultés dues à des arriérés de longue date et aux problèmes financiers de la poste. Les services du FMI saluent l’intention des autorités de faire un bilan de ces difficultés en procédant à un audit du Trésor d’ici fin mars 2017, et d’élaborer un plan d’action à mettre en œuvre le plus tôt possible.
Les perspectives de l’économie sénégalaise sont positives et les risques sont gérables, à condition de poursuivre l’effort continu d’amélioration de la gouvernance économique. La réussite du PSE dépend de la mise en œuvre rapide d’une masse critique de réformes qui ont été identifiées, notamment dans le cadre des exercices d’apprentissage par les pairs, coordonnés par le FMI. Une analyse clairement présentée de l’économie politique de ces réformes devrait faciliter leur mise en œuvre. Cependant, l’élan de croissance actuel de l’économie sénégalaise fait face à des risques internes et externes. Au niveau interne, il subsiste des risques de résistance au changement rendant nécessaire le renforcement de la rigueur et de la vigilance dans la gouvernance.
Si le pays ne parvient pas à adresser ces problèmes, il pourrait, comme cela s’est déjà produit à quatre reprises depuis 1990, perdre l’élan de croissance qui l’anime actuellement. Au plan externe, les risques sont notamment l’augmentation éventuelle du coût de l’emprunt public et la faiblesse de la croissance dans les principaux pays partenaires. Les risques sécuritaires dans la région pourraient également avoir un impact négatif sur l’investissement, et par conséquent, sur la croissance des exportations.