La Centrafrique a annoncé lundi que le Rwanda et la Russie ont envoyé des soldats après une offensive de groupes rebelles qualifiée de «tentative de coup d’Etat» par le gouvernement avant les élections présidentielle et législatives prévues dimanche.
Dans ce pays très instable, marquée par une sanglante guerre civile, des groupes armés occupent plus des deux tiers du pays. Trois des plus puissants d’entre eux ont attaqué vendredi des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale Bangui et ont annoncé leur alliance.
Dans la foulée, le gouvernement a accusé samedi l’ex-chef de l’Etat François Bozizé de «tentative de coup d’Etat» avec une «intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui» pendant que les élections de dimanche se préparent dans tout le pays avec pour favori le président sortant Faustin Archange Touadéra.
Coopération bilatérale
Pour soutenir le gouvernement, «la Russie a envoyé plusieurs centaines d’hommes des forces régulières, et des équipements lourds» dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale, a annoncé à l’AFP Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement centrafricain, sans préciser leur nombre exact ni la date de leur arrivée.
«Les informations en provenance de ce pays suscitent une sérieuse inquiétude», a pour sa part déclaré lundi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans toutefois confirmer l’arrivée de renforts russes. «Pour l’heure, nous gardons silence sur ce sujet», a confié à l’AFP une porte-parole du ministère de la défense russe.
En Centrafrique, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent déjà la protection rapprochée du président Touadera et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines. «Les Rwandais ont également envoyé plusieurs centaines d’hommes qui sont déjà sur le terrain et ont déjà commencé à combattre», a ajouté Ange Maxime Kazagui, confirmant une information de Kigali.
«Le déploiement est en réponse au ciblage du contingent des Forces de Défense du Rwanda (RDF) sous la force de maintien de la paix de l’ONU par les rebelles soutenus par (l’ancien président) François Bozizé», a souligné dans la nuit le ministère rwandais de la défense dans un communiqué.
Appel à déposer les armes
Le parti de François Bozizé a démenti dimanche toute tentative de coup d’Etat, tandis que le porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro déclarait dimanche que les rebelles avaient été bloqués ou repoussés dans plusieurs localités.
La France, la Russie, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Banque mondiale ont aussi appelé dimanche François Bozizé et les groupes armés à déposer les armes. A Bangui, la vie se poursuit de manière ordinaire. Le marché de Noël résonne de chants et les taxi-motos arpentent les rues comme à l’accoutumée.
Mais la menace est difficile à ignorer pour les habitants qui n’ont pas oublié les horreurs de 2013 après qu’une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le Président François Bozizé et fait des milliers de morts à Bangui et dans les provinces. «Je suis inquiète pour notre pays, à cause des rebelles qui viennent, on a peur pour nos enfants», murmure d’une voix lasse Geneviève, employée dans un commerce.
Les élections auront lieu
La coalition de l’opposition en Centrafrique, dont l’ancien président François Bozizé était le chef de file jusqu’à il y a peu et qui regroupe les plus importants partis et mouvements de l’opposition, a exigé dimanche le report des élections.
«Tous demandent ensemble que le processus soit stoppé et qu’on aille vers une concertation, c’est une vieille rengaine. Le gouvernement avait proposé qu’ils tiennent compte des cas de force majeur, et ils ont refusé», a déclaré lundi à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui.
«Il n’appartient pas à des candidats en lice de demander la suspension des élections, c’est la cour constitutionnelle et l’Agence Nationale des élections (ANE) qui décident», a-t-il souligné.
«La position du gouvernement c’est que nous allons aux élections. Nous avons déployé énormément d’efforts pour ces élections. Les Centrafricains veulent aller voter», a-t-il conclu. (afp/nxp)
Dans ce pays très instable, marquée par une sanglante guerre civile, des groupes armés occupent plus des deux tiers du pays. Trois des plus puissants d’entre eux ont attaqué vendredi des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale Bangui et ont annoncé leur alliance.
Dans la foulée, le gouvernement a accusé samedi l’ex-chef de l’Etat François Bozizé de «tentative de coup d’Etat» avec une «intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui» pendant que les élections de dimanche se préparent dans tout le pays avec pour favori le président sortant Faustin Archange Touadéra.
Coopération bilatérale
Pour soutenir le gouvernement, «la Russie a envoyé plusieurs centaines d’hommes des forces régulières, et des équipements lourds» dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale, a annoncé à l’AFP Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement centrafricain, sans préciser leur nombre exact ni la date de leur arrivée.
«Les informations en provenance de ce pays suscitent une sérieuse inquiétude», a pour sa part déclaré lundi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans toutefois confirmer l’arrivée de renforts russes. «Pour l’heure, nous gardons silence sur ce sujet», a confié à l’AFP une porte-parole du ministère de la défense russe.
En Centrafrique, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent déjà la protection rapprochée du président Touadera et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines. «Les Rwandais ont également envoyé plusieurs centaines d’hommes qui sont déjà sur le terrain et ont déjà commencé à combattre», a ajouté Ange Maxime Kazagui, confirmant une information de Kigali.
«Le déploiement est en réponse au ciblage du contingent des Forces de Défense du Rwanda (RDF) sous la force de maintien de la paix de l’ONU par les rebelles soutenus par (l’ancien président) François Bozizé», a souligné dans la nuit le ministère rwandais de la défense dans un communiqué.
Appel à déposer les armes
Le parti de François Bozizé a démenti dimanche toute tentative de coup d’Etat, tandis que le porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro déclarait dimanche que les rebelles avaient été bloqués ou repoussés dans plusieurs localités.
La France, la Russie, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Banque mondiale ont aussi appelé dimanche François Bozizé et les groupes armés à déposer les armes. A Bangui, la vie se poursuit de manière ordinaire. Le marché de Noël résonne de chants et les taxi-motos arpentent les rues comme à l’accoutumée.
Mais la menace est difficile à ignorer pour les habitants qui n’ont pas oublié les horreurs de 2013 après qu’une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le Président François Bozizé et fait des milliers de morts à Bangui et dans les provinces. «Je suis inquiète pour notre pays, à cause des rebelles qui viennent, on a peur pour nos enfants», murmure d’une voix lasse Geneviève, employée dans un commerce.
Les élections auront lieu
La coalition de l’opposition en Centrafrique, dont l’ancien président François Bozizé était le chef de file jusqu’à il y a peu et qui regroupe les plus importants partis et mouvements de l’opposition, a exigé dimanche le report des élections.
«Tous demandent ensemble que le processus soit stoppé et qu’on aille vers une concertation, c’est une vieille rengaine. Le gouvernement avait proposé qu’ils tiennent compte des cas de force majeur, et ils ont refusé», a déclaré lundi à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui.
«Il n’appartient pas à des candidats en lice de demander la suspension des élections, c’est la cour constitutionnelle et l’Agence Nationale des élections (ANE) qui décident», a-t-il souligné.
«La position du gouvernement c’est que nous allons aux élections. Nous avons déployé énormément d’efforts pour ces élections. Les Centrafricains veulent aller voter», a-t-il conclu. (afp/nxp)