Le Président de la République vient de réunir son gouvernement à l’occasion d’un séminaire consacré au Plan Sénégal Emergent (PSE) et aux questions sociales et économiques de l’heure. Pendant ce temps, le dialogue politique remet sur le tapis politique, la question du chef de l’opposition. Ces questions ne sont guère une nouveauté, ni pour l’exécutif, ni pour les acteurs politiques et de la société civile. Ce qui est par contre manifeste, c’est probablement, le fait que le Sénégal est en panne sèche en matière d’offres politiques publiques.
L’offre publique fait partie des exigences fondamentales de l’action politique. Les gouvernants et les adversaires de la majorité au pouvoir, ont en commun la nécessité de se doter d’une ligne de conduite. Cette ligne est une orientation, des propositions, une démarche, une organisation pour la mise en œuvre des options de l’offre. L’offre politique publique est, par conséquent, une proposition réfléchie et à exécuter dans le court, moyen et long terme. On peut la nommer sous diverses déclinaisons : programme, feuille de route, actions prioritaires, ligne politique. L’appellation importe très peu. Le plus important et le plus décisif en politique, demeure le contenu et le sens de l’offre politique, sa pertinence et l’engagement à mobiliser les acteurs politiques pour la réalisation des objectifs majeurs du gouvernement ou du parti majoritaire ou non, évoluant dans l’opposition.
Quand un pouvoir exécutif ou une opposition n’ont pas d’offre politique publique bien ficelée, ils ne sont pas à l’abri du pilotage à courte vue, du rafistolage, de la panne des idées et des offres publiques. Le Sénégal est justement dans un état de panne politique. La majorité présidentielle et son opposition affichent les signes de cette panne de moteur qu’est l’offre politique publique. Le Président de la République a réuni son équipe gouvernementale ce dernier weekend.
Et pendant qu’il cherche à affiner son offre politique publique, le cheminement de sa mise en œuvre et le passage que l’exécutif devra emprunter, le dialogue politique remet au goût du jour la question du chef de l’opposition. Cette question aussi n’est guère nouvelle. Elle a été traitée sous les règnes des socialistes et des libéraux. Elle a fait l’objet de réflexion d’experts en matière politique et des universitaires du Sénégal. Le statut du chef de l’opposition figure même dans la Constitution sénégalaise actuelle.
Le dialogue politique affiche précisément son impasse devant une question plus complexe que les acteurs politiques et de la société civile ne le croient. Si les pouvoirs socialiste et libéral n’ont pu faire avancer ce statut de chef de l’opposition pour en faire une réalité politique, les critères de sa désignation et les champs de compétences du chef de l’opposition, les républicains pourront-ils réussir cet exercice politique républicain du reste très délicat ? Les raisons d’en douter existent. La cohérence majoritaire républicaine aurait consisté à faire voter une loi consacrant le statut et les charges du chef de l’opposition à l’instar de ce qu’elle a fait, avec la loi sur le parrainage, le code électoral et la révision de la Constitution. D’autant que la question du chef de l’opposition est ouverte bien avant la rationalisation des partis et les lois électorales les plus récentes.
En dépit de l’opposition des acteurs évoluant dans la mouvance de l’opposition parlementaire et non parlementaire, la « Coalition Benno Bokk Yaakar » est passée outre. Elle a voté la loi sur le parrainage et le code électoral, taillés aux épaules d’un candidat à sa propre succession. On peut, dans ces conditions, interroger l’absence de cohérence politique au sujet du déficit d’une volonté de faire évoluer la question du statut du chef de l’opposition. Tout laisse croire que la majorité ne voulait pas simplement d’une loi consacrant un statut et un chef de l’opposition.
Quel que soit le futur mécanisme de désignation du chef de l’opposition en fonction du poids de son parti à l’Assemblée Nationale ou en fonction des résultats du candidat-Président à la dernière présidentielle, le chef de l’opposition devrait émaner des rangs du Pds, du Rewmi et du Pastef : un triangle d’enfer pour le régime. Le dialogue politique est dans l’impasse politique face à cette équation d’un rapport de forces entre le pouvoir et son opposition, singulièrement, l’opposition radicale. Pour sortir de cette impasse, c’est en dernière instance, à l’opposition de proposer une offre politique qui lui revient de plein droit.
Ce n’est point au pouvoir exécutif ou parlementaire de désigner ce chef des adversaires du pouvoir républicain. L’opposition est évidemment épinglée dans une impasse devant ce scénario improbable. Ceux qui participent au dialogue et ceux qui le boycottent pourront difficilement trouver un consensus pour désigner un chef d’une opposition écartelée sans une offre politique publique consensuelle.
Mamadou Sy Albert
L’offre publique fait partie des exigences fondamentales de l’action politique. Les gouvernants et les adversaires de la majorité au pouvoir, ont en commun la nécessité de se doter d’une ligne de conduite. Cette ligne est une orientation, des propositions, une démarche, une organisation pour la mise en œuvre des options de l’offre. L’offre politique publique est, par conséquent, une proposition réfléchie et à exécuter dans le court, moyen et long terme. On peut la nommer sous diverses déclinaisons : programme, feuille de route, actions prioritaires, ligne politique. L’appellation importe très peu. Le plus important et le plus décisif en politique, demeure le contenu et le sens de l’offre politique, sa pertinence et l’engagement à mobiliser les acteurs politiques pour la réalisation des objectifs majeurs du gouvernement ou du parti majoritaire ou non, évoluant dans l’opposition.
Quand un pouvoir exécutif ou une opposition n’ont pas d’offre politique publique bien ficelée, ils ne sont pas à l’abri du pilotage à courte vue, du rafistolage, de la panne des idées et des offres publiques. Le Sénégal est justement dans un état de panne politique. La majorité présidentielle et son opposition affichent les signes de cette panne de moteur qu’est l’offre politique publique. Le Président de la République a réuni son équipe gouvernementale ce dernier weekend.
Et pendant qu’il cherche à affiner son offre politique publique, le cheminement de sa mise en œuvre et le passage que l’exécutif devra emprunter, le dialogue politique remet au goût du jour la question du chef de l’opposition. Cette question aussi n’est guère nouvelle. Elle a été traitée sous les règnes des socialistes et des libéraux. Elle a fait l’objet de réflexion d’experts en matière politique et des universitaires du Sénégal. Le statut du chef de l’opposition figure même dans la Constitution sénégalaise actuelle.
Le dialogue politique affiche précisément son impasse devant une question plus complexe que les acteurs politiques et de la société civile ne le croient. Si les pouvoirs socialiste et libéral n’ont pu faire avancer ce statut de chef de l’opposition pour en faire une réalité politique, les critères de sa désignation et les champs de compétences du chef de l’opposition, les républicains pourront-ils réussir cet exercice politique républicain du reste très délicat ? Les raisons d’en douter existent. La cohérence majoritaire républicaine aurait consisté à faire voter une loi consacrant le statut et les charges du chef de l’opposition à l’instar de ce qu’elle a fait, avec la loi sur le parrainage, le code électoral et la révision de la Constitution. D’autant que la question du chef de l’opposition est ouverte bien avant la rationalisation des partis et les lois électorales les plus récentes.
En dépit de l’opposition des acteurs évoluant dans la mouvance de l’opposition parlementaire et non parlementaire, la « Coalition Benno Bokk Yaakar » est passée outre. Elle a voté la loi sur le parrainage et le code électoral, taillés aux épaules d’un candidat à sa propre succession. On peut, dans ces conditions, interroger l’absence de cohérence politique au sujet du déficit d’une volonté de faire évoluer la question du statut du chef de l’opposition. Tout laisse croire que la majorité ne voulait pas simplement d’une loi consacrant un statut et un chef de l’opposition.
Quel que soit le futur mécanisme de désignation du chef de l’opposition en fonction du poids de son parti à l’Assemblée Nationale ou en fonction des résultats du candidat-Président à la dernière présidentielle, le chef de l’opposition devrait émaner des rangs du Pds, du Rewmi et du Pastef : un triangle d’enfer pour le régime. Le dialogue politique est dans l’impasse politique face à cette équation d’un rapport de forces entre le pouvoir et son opposition, singulièrement, l’opposition radicale. Pour sortir de cette impasse, c’est en dernière instance, à l’opposition de proposer une offre politique qui lui revient de plein droit.
Ce n’est point au pouvoir exécutif ou parlementaire de désigner ce chef des adversaires du pouvoir républicain. L’opposition est évidemment épinglée dans une impasse devant ce scénario improbable. Ceux qui participent au dialogue et ceux qui le boycottent pourront difficilement trouver un consensus pour désigner un chef d’une opposition écartelée sans une offre politique publique consensuelle.
Mamadou Sy Albert