Le Président de la République, Macky Sall a procédé au lancement du dialogue national. Les acteurs politiques, les acteurs de la société civile et des franges importantes de la société sénégalaise sont désormais à la recherche de convergences majeures susceptibles de bâtir des consensus. L’Utopie consensuelle sera ou ne sera pas au rendez- vous des travaux du Comité de Pilotage que dirige le Président, Famara Ibrahim Sagna.
Le lancement du dialogue national renseigne suffisamment au sujet de l’ampleur des questions complexes soulevées par les différents intervenants à l’occasion de la journée du 28 mai 2019.
Ces interventions touchent au nécessaire dialogue entre les acteurs de la société sénégalaise et au fonctionnement de la gouvernance politique nationale et locale. Elles touchent également au développement à travers de fortes préoccupations économiques, sociales, culturelles de la jeunesse, des opérateurs privés.
Evidemment, les valeurs de la société plombée par une crise durable, le fonctionnement de la démocratie et de la gouvernance, l’organisation des élections et l’avenir du Sénégal sont au centre de ces interventions. Le tableau de bord de ce dialogue traduit naturellement un ressenti largement partagé.
Les Assises nationales de l’ancienne opposition au pouvoir libéral avaient procédé à l’époque à un diagnostic approfondi du Sénégal. Les concertations sectorielles des secteurs de l’éducation, de l’entreprise, du monde du travail et de l’emploi, menées sous le règne de la seconde alternance, ont rendu compte de la situation quasi identique du Sénégal.
Le dialogue actuel ne révèle probablement rien de nouveau au grand jour dans la marche du Sénégal. Le malaise institutionnel et social sénégalais est une certitude. Le dialogue n’est pas, lui non plus,du domaine des nouveautés. Le modèle démocratique sénégalais impulsé par le premier Président de la République, Léopold Sédar Senghor en 1960, se nourrit encore du mécanisme du dialogue politique et syndical et de la réforme politique.
Ce qui est peut-être récent est la volonté commune de bâtir des consensus significatifs, de participer au développement endogène et à la vie politique. L’avènement de cette aspiration légitime nécessitedes convergences fortes entre les différents protagonistes du dialogue national.
Et, c’est là que le Comité de Pilotage est attendu par les citoyens sénégalais abusés et désabusés par un jeu pourri par des politiciens professionnels et des duperies récurrentes à chaque fois que des crises politiques secrètent des impasses entre le gouvernant et ses adversaires du moment.
Le pouvoir actuel, son opposition, la société civile et les acteurs de la société sont-ils capables de bâtir des convergences par le dialogue ? La difficulté majeure que suggère ce blocage réside dans les capacités de dépassement des clivages prononcés entre le pouvoir et son opposition et la prise en charge effective des problèmes fondamentaux du Sénégal.
La seconde alternance n’a pas pu ou su construire des convergences d’idées et des consensus politiques au sujet de la Constitution, de l’organisation des élections et de la gouvernance politique et économique.
Elle a plutôt fait basculer davantage le pays dans le processus de son éclatement en clans, en groupes d’intérêts et de partage du pouvoir entre les souteneurs du Président de la République en exercice. Tous les autres acteurs ont été exclus du fonctionnement l’Etat, de l’administration publique et de la gestion des ressources nationales. L’opposition a choisi elle, de mener la bataille contre un régime qu’elle a fini par hisser au rang de régime autoritaire fonctionnant par l’unilatéralisme aveugle. L’absence des principaux candidats de l’opposition à ce dialogue cristallise le déficit de confiance, la défiance réciproque et la profondeur des divergences.
La convergence et le consensus entre ses options politiques divergentes de ma manière radicale est quasi impossible depuis plus de sept ans. Le consensus est t- il alors possible dans ce contexte de lutte pour la préservation à tout prix du pouvoir ou sa conquête entre des pôles de pouvoir et contre- pouvoir que tout oppose désormais ?
Le consensus est possible et souhaitable. Il faudra toutefois une grande capacité de discernement des enjeux du dépassement des clivages partisans et une volonté commune de nourrir un dialogue franc et sincère constructif d’un autre Sénégal, plus citoyen.
Une Utopie consensuelle est indispensable dans ce contexte. Elle viendrait certainement de la société sénégalaise et des citoyens aspirant à un jeu politique plus apaisé par ses règles de fonctionnement et ses valeurs. L’écrasante majorité des citoyens sénégalais souhaitent profondément à une République plus citoyenne et la prise en charge effective du développement durable par toutes les forces vives de la nation et de la République.
Mamadou Sy Albert
Le lancement du dialogue national renseigne suffisamment au sujet de l’ampleur des questions complexes soulevées par les différents intervenants à l’occasion de la journée du 28 mai 2019.
Ces interventions touchent au nécessaire dialogue entre les acteurs de la société sénégalaise et au fonctionnement de la gouvernance politique nationale et locale. Elles touchent également au développement à travers de fortes préoccupations économiques, sociales, culturelles de la jeunesse, des opérateurs privés.
Evidemment, les valeurs de la société plombée par une crise durable, le fonctionnement de la démocratie et de la gouvernance, l’organisation des élections et l’avenir du Sénégal sont au centre de ces interventions. Le tableau de bord de ce dialogue traduit naturellement un ressenti largement partagé.
Les Assises nationales de l’ancienne opposition au pouvoir libéral avaient procédé à l’époque à un diagnostic approfondi du Sénégal. Les concertations sectorielles des secteurs de l’éducation, de l’entreprise, du monde du travail et de l’emploi, menées sous le règne de la seconde alternance, ont rendu compte de la situation quasi identique du Sénégal.
Le dialogue actuel ne révèle probablement rien de nouveau au grand jour dans la marche du Sénégal. Le malaise institutionnel et social sénégalais est une certitude. Le dialogue n’est pas, lui non plus,du domaine des nouveautés. Le modèle démocratique sénégalais impulsé par le premier Président de la République, Léopold Sédar Senghor en 1960, se nourrit encore du mécanisme du dialogue politique et syndical et de la réforme politique.
Ce qui est peut-être récent est la volonté commune de bâtir des consensus significatifs, de participer au développement endogène et à la vie politique. L’avènement de cette aspiration légitime nécessitedes convergences fortes entre les différents protagonistes du dialogue national.
Et, c’est là que le Comité de Pilotage est attendu par les citoyens sénégalais abusés et désabusés par un jeu pourri par des politiciens professionnels et des duperies récurrentes à chaque fois que des crises politiques secrètent des impasses entre le gouvernant et ses adversaires du moment.
Le pouvoir actuel, son opposition, la société civile et les acteurs de la société sont-ils capables de bâtir des convergences par le dialogue ? La difficulté majeure que suggère ce blocage réside dans les capacités de dépassement des clivages prononcés entre le pouvoir et son opposition et la prise en charge effective des problèmes fondamentaux du Sénégal.
La seconde alternance n’a pas pu ou su construire des convergences d’idées et des consensus politiques au sujet de la Constitution, de l’organisation des élections et de la gouvernance politique et économique.
Elle a plutôt fait basculer davantage le pays dans le processus de son éclatement en clans, en groupes d’intérêts et de partage du pouvoir entre les souteneurs du Président de la République en exercice. Tous les autres acteurs ont été exclus du fonctionnement l’Etat, de l’administration publique et de la gestion des ressources nationales. L’opposition a choisi elle, de mener la bataille contre un régime qu’elle a fini par hisser au rang de régime autoritaire fonctionnant par l’unilatéralisme aveugle. L’absence des principaux candidats de l’opposition à ce dialogue cristallise le déficit de confiance, la défiance réciproque et la profondeur des divergences.
La convergence et le consensus entre ses options politiques divergentes de ma manière radicale est quasi impossible depuis plus de sept ans. Le consensus est t- il alors possible dans ce contexte de lutte pour la préservation à tout prix du pouvoir ou sa conquête entre des pôles de pouvoir et contre- pouvoir que tout oppose désormais ?
Le consensus est possible et souhaitable. Il faudra toutefois une grande capacité de discernement des enjeux du dépassement des clivages partisans et une volonté commune de nourrir un dialogue franc et sincère constructif d’un autre Sénégal, plus citoyen.
Une Utopie consensuelle est indispensable dans ce contexte. Elle viendrait certainement de la société sénégalaise et des citoyens aspirant à un jeu politique plus apaisé par ses règles de fonctionnement et ses valeurs. L’écrasante majorité des citoyens sénégalais souhaitent profondément à une République plus citoyenne et la prise en charge effective du développement durable par toutes les forces vives de la nation et de la République.
Mamadou Sy Albert