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Chute dans le Classement RSF 2023 : le Sénégal récolte les fruits de la répression des journalistes

Mercredi 3 Mai 2023

49e en 2021, 73e en 2022 et 104e en 2023 (sur 180 pays), la dégringolade du Sénégal dans le classement mondial de la liberté de la presse va de pair avec la répression sans fin des médias et surtout des journalistes.


Les journalistes sénégalais Pape Ndiaye (g) et Babacar Touré
Les journalistes sénégalais Pape Ndiaye (g) et Babacar Touré
 
Un recul de 31 places ! C’est le grand bond en arrière effectué par le Sénégal au classement mondial de la liberté de la liberté de la presse pour l’année 2023. Selon Reporters sans frontières (RSF), notre pays est passé de la 73e place en 2022 à la peu glorieuse 104e place sur 180 pays répertoriés dans les cinq continents. Son score est tombé de 63.07 points à 55.82 points en l’espace d’une année.
 
Cette dégringolade sénégalaise était quasi attendue par tous les observateurs des actualités sénégalaises au regard du durcissement de la répression d’Etat contre des médias en général et contre des journalistes en particulier. Les emprisonnements à rebondissements du journaliste et directeur du site www.dakarmatin.com  Pape Alé Niang entre novembre 2022 et janvier 2023 ont été les points d’orgue d’une politique de neutralisation de certaines voix discordantes que les organisations professionnelles de la presse au Sénégal et dans le monde ainsi que les associations de défense des droits humains ont systématiquement dénoncée.
 
Si Pape Alé Niang a été libéré et placé sous contrôle judiciaire à la suite de fortes pressions de la Coordination des associations de presse (Cap) et des organisations de droits de l’Homme, d’autres journalistes l’ont « remplacé » en prison.
 
Pendant une dizaine de jours, Babacar Touré du site Kewoulo, objet d’une plainte d’un individu, a été trimballé entre la cave du tribunal Lat-Dior et des commissariats de police sans être édifié sur son sort, avec juste un statut de garde à vue. Ce mardi, plusieurs médias ont annoncé son transfert au service d’urgence d’un hôpital dakarois suite à une crise.

Pour sa part, le journaliste et chroniqueur judiciaire Pape Ndiaye, du groupe de presse Walfadjri, est en prison depuis janvier 2023 pour des attaques présumées contre une frange de la magistrature. Une membre du même groupe est aussi en détention depuis plusieurs jours.
 
Outre les emprisonnements de ses journalistes, le groupe Walfadjri a été récemment l’objet d’une suspension administrative de ses programmes pendant une semaine pour avoir diffusé des images « violentes » nées d’une confrontation politique entre des militants du parti d’opposition Pastef aux forces de l’ordre entre Mbacké et Touba.

A la veille de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de presse ce 3 mai 2023, Ahmadou Bamba Kassé, secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication (Synpics), a soutenu que "un seul journaliste qui va en prison est un détenu de trop." 

‘’C’est la première fois qu’on va fêter la Journée internationale de la liberté de la presse avec un journaliste en prison’’, a tenu à rappeler Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne. 

Selon Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International pour le Sénégal, « l'exercice de la profession de journaliste est devenu problématique au SN selon RSF. Le pays est passé de la 73ème place du classement en 2022 à la 104ème place en 2023. Pendant ce temps le PR @Macky_Sall et son ministre de la justice @FallIsmaila continuent de nier l'évidence. » (IMPACT.SN)




 
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