Le pape est arrivé mercredi en Colombie en messager d'une paix encore à construire après les accords conclus avec les guérillas pour clore le chapitre sanglant d'un demi-siècle de conflit armé, et en appelant à prier pour le Venezuela en crise.
La visite de François, qui a soutenu l'accord de paix historique signé avec la puissante guérilla des Farc en novembre, débute deux jours après le premier cessez-le-feu bilatéral jamais conclu avec l'ELN, dernière rébellion active.
«La paix est ce que la Colombie recherche depuis si longtemps et à laquelle elle travaille. Une paix stable, durable, afin de se voir et de se traiter en frères, jamais en ennemis», a affirmé le souverain pontife dans un message vidéo diffusé avant son départ.
Dans l'avion, le pape a appelé à prier pour le Venezuela voisin, plongé depuis des mois dans une grave crise politique et économique.
«Je voudrais dire que lors de ce vol, nous survolerons le Venezuela et vous demander de prier pour qu'il puisse y avoir un dialogue, une forte stabilité et un dialogue pour tous», a-t-il déclaré aux journalistes l'accompagnant. Il se réunira jeudi à Bogota avec des responsables de l'Eglise catholique vénézuélienne, durant une rencontre avec le Conseil épiscopal latino-américain.
«Un voyage un peu spécial parce qu'il s'agit d'un voyage pour aider la Colombie à aller de l'avant sur le chemin de la paix», a ajouté Jorge Bergoglio.
Visite à un moment crucial
L'Airbus A330 d'Alitalia s'est posé peu après 16H00 (21H00 GMT) sur l'aéroport militaire Catam de Bogota. Le souverain pontife en a descendu les marches un peu plus d'une demi-heure plus tard et a été accueilli par le président Juan Manuel Santos, accompagné de son épouse Clemencia Rodriguez.
François, premier pape latino-américain dans l'histoire de l'Eglise catholique, s'est déjà rendu trois fois en Colombie, lorsqu'il était prêtre et archevêque de Buenos Aires. Sa visite intervient cette fois à un moment crucial: après l'accord de paix signé avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), aujourd'hui désarmées et reconverties en parti politique, et la signature lundi d'un cessez-le-feu temporaire et renouvelable avec l'ELN, en vigueur à partir du 1er octobre pour un peu plus de trois mois.
La guerre civile, qui déchire la Colombie depuis 53 ans, a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires et les forces de l'ordre, faisant quelque 260'000 morts, plus de 60.000 disparus et au moins 7,1 millions de déplacés.
«La paix nous rappelle que nous sommes tous fils du même Père, qui nous aime et nous console», a affirmé le souverain pontife, qui rencontrera victimes et acteurs du conflit durant cette visite de cinq jours. Après Bogota, il se rendra vendredi à Villavicencio, samedi à Medellin, puis à Carthagène des Indes d'où il repartira dimanche soir.
«Pèlerin de la paix»
La guerre continue à diviser profondément les Colombiens, dont une courte majorité avait rejeté par référendum en octobre dernier l'accord de paix conclu avec les Farc après quatre ans de pourparlers. Modifié, le texte a finalement été signé en novembre suivant et approuvé par le Parlement. Sur le thème «faisons le premier pas», le pape argentin, qui a toujours appuyé les négociations de paix, espère convaincre les Colombiens de rompre avec la violence et de s'engager à construire la paix.
François, 80 ans, qui prévoit un autre voyage délicat en fin d'année en Birmanie et au Bangladesh, arrive en Colombie comme un médiateur, disposé à écouter toutes les parties après avoir échoué à réconcilier en décembre M. Santos et son prédécesseur Alvaro Uribe, opposant à l'accord avec les Farc. Dans son message video adressé aux Colombiens, il a déclaré qu'il se rend en Colombie «en pèlerin de la paix et de l'espoir».
Le pape s'entretiendra avec le chef de l'Etat et prix Nobel de la paix 2016, ainsi qu'avec d'autres responsables et les dirigeants de l'Eglise catholique locale. Trois papamobiles, fabriquées sur place, seront mises à sa disposition, sans vitres blindées selon son souhait d'être au plus près des fidèles.
Jésuite lui-même, le pape François rendra hommage à Carthagène au grand défenseur des esclaves, le saint jésuite Pedro Claver, figure du christianisme au XVIIe siècle. François est le troisième souverain pontife à se rendre en Colombie après Paul VI en 1968 et Jean Paul II en 1986. (afp/nxp)
La visite de François, qui a soutenu l'accord de paix historique signé avec la puissante guérilla des Farc en novembre, débute deux jours après le premier cessez-le-feu bilatéral jamais conclu avec l'ELN, dernière rébellion active.
«La paix est ce que la Colombie recherche depuis si longtemps et à laquelle elle travaille. Une paix stable, durable, afin de se voir et de se traiter en frères, jamais en ennemis», a affirmé le souverain pontife dans un message vidéo diffusé avant son départ.
Dans l'avion, le pape a appelé à prier pour le Venezuela voisin, plongé depuis des mois dans une grave crise politique et économique.
«Je voudrais dire que lors de ce vol, nous survolerons le Venezuela et vous demander de prier pour qu'il puisse y avoir un dialogue, une forte stabilité et un dialogue pour tous», a-t-il déclaré aux journalistes l'accompagnant. Il se réunira jeudi à Bogota avec des responsables de l'Eglise catholique vénézuélienne, durant une rencontre avec le Conseil épiscopal latino-américain.
«Un voyage un peu spécial parce qu'il s'agit d'un voyage pour aider la Colombie à aller de l'avant sur le chemin de la paix», a ajouté Jorge Bergoglio.
Visite à un moment crucial
L'Airbus A330 d'Alitalia s'est posé peu après 16H00 (21H00 GMT) sur l'aéroport militaire Catam de Bogota. Le souverain pontife en a descendu les marches un peu plus d'une demi-heure plus tard et a été accueilli par le président Juan Manuel Santos, accompagné de son épouse Clemencia Rodriguez.
François, premier pape latino-américain dans l'histoire de l'Eglise catholique, s'est déjà rendu trois fois en Colombie, lorsqu'il était prêtre et archevêque de Buenos Aires. Sa visite intervient cette fois à un moment crucial: après l'accord de paix signé avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), aujourd'hui désarmées et reconverties en parti politique, et la signature lundi d'un cessez-le-feu temporaire et renouvelable avec l'ELN, en vigueur à partir du 1er octobre pour un peu plus de trois mois.
La guerre civile, qui déchire la Colombie depuis 53 ans, a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires et les forces de l'ordre, faisant quelque 260'000 morts, plus de 60.000 disparus et au moins 7,1 millions de déplacés.
«La paix nous rappelle que nous sommes tous fils du même Père, qui nous aime et nous console», a affirmé le souverain pontife, qui rencontrera victimes et acteurs du conflit durant cette visite de cinq jours. Après Bogota, il se rendra vendredi à Villavicencio, samedi à Medellin, puis à Carthagène des Indes d'où il repartira dimanche soir.
«Pèlerin de la paix»
La guerre continue à diviser profondément les Colombiens, dont une courte majorité avait rejeté par référendum en octobre dernier l'accord de paix conclu avec les Farc après quatre ans de pourparlers. Modifié, le texte a finalement été signé en novembre suivant et approuvé par le Parlement. Sur le thème «faisons le premier pas», le pape argentin, qui a toujours appuyé les négociations de paix, espère convaincre les Colombiens de rompre avec la violence et de s'engager à construire la paix.
François, 80 ans, qui prévoit un autre voyage délicat en fin d'année en Birmanie et au Bangladesh, arrive en Colombie comme un médiateur, disposé à écouter toutes les parties après avoir échoué à réconcilier en décembre M. Santos et son prédécesseur Alvaro Uribe, opposant à l'accord avec les Farc. Dans son message video adressé aux Colombiens, il a déclaré qu'il se rend en Colombie «en pèlerin de la paix et de l'espoir».
Le pape s'entretiendra avec le chef de l'Etat et prix Nobel de la paix 2016, ainsi qu'avec d'autres responsables et les dirigeants de l'Eglise catholique locale. Trois papamobiles, fabriquées sur place, seront mises à sa disposition, sans vitres blindées selon son souhait d'être au plus près des fidèles.
Jésuite lui-même, le pape François rendra hommage à Carthagène au grand défenseur des esclaves, le saint jésuite Pedro Claver, figure du christianisme au XVIIe siècle. François est le troisième souverain pontife à se rendre en Colombie après Paul VI en 1968 et Jean Paul II en 1986. (afp/nxp)