Le plus puissant trafiquant de drogue de Colombie, Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel, a été arrêté fin 2021 et est interrogé depuis par une «Commission de la vérité».
Des enregistrements numériques contenant des témoignages du baron de la drogue colombien Otoniel devant une Commission de la vérité ont été volés, a annoncé samedi cette instance qui a réclamé de pouvoir poursuivre son travail «sans intimidations».
Les enregistrements avaient été réalisés mercredi par un enquêteur de la Commission de la vérité, instance qui enquête sur les violations des droits humains pendant le conflit armé en Colombie jusqu’à la signature de l’accord de paix de 2016.
«Le 18 février 2022, des personnes non identifiées ont pénétré pendant la nuit au domicile de l’enquêteur», a indiqué la Commission dans un communiqué. «Ont été dérobés les enregistreurs numériques utilisés pour l’entretien et un ordinateur».
Audition interrompue
Jeudi, la Commission de la vérité avait souligné «la nécessité d’apporter des garanties pour que le compte rendu» de Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel, le plus puissant trafiquant de drogue du pays arrêté fin 2021, «soit reçu dans le respect de la confidentialité».
Des médias colombiens avaient dénoncé la présence présumée de policiers pendant les interrogatoires et affirmé que le narcotrafiquant aurait déclaré que l’armée continuerait à travailler en complicité avec des paramilitaires d’extrême droite dans certaines régions du pays.
Le même jour, la police colombienne avait interrompu une audition, disant soupçonner Otoniel de préparer son évasion. Samedi, la Commission de la vérité a réclamé auprès des autorités et de la communauté internationale des conditions pour poursuivre ses enquêtes «sans intimidations».
Pas de réactions du gouvernement
«La Commission a besoin d’entendre la vérité de Dairo Antonio Usuga sur des faits cruciaux pour comprendre la dynamique du conflit armé et de sa persistance (…). La vérité est un droit des victimes et de la société», a-t-elle déclaré. Le bureau du Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits humains en Colombie a demandé sur Twitter à l’«État colombien de prendre des mesures immédiates et urgentes pour garantir et protéger le travail» de la Commission.
La Commission doit pouvoir «mener son travail sans interférences ou intimidations», a exigé Juan Pappier, de l’ONG Human Rights Watch. Le gouvernement n’a pas réagi. Narcotrafiquant le plus recherché de Colombie, le chef du Clan del Golfo a été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest de la Colombie lors d’une vaste opération militaire.
Selon ses avocats, le baron de la drogue a affirmé devant la JEP (une juridiction spéciale enquête sur le conflit armé en Colombie) avoir organisé sa reddition. Inculpé par la justice américaine en 2009, il fait l’objet d’une procédure d’extradition des États-Unis. En Colombie, il est accusé d’homicides, de terrorisme, de recrutement de mineurs et d’enlèvements. (AFP)
Des enregistrements numériques contenant des témoignages du baron de la drogue colombien Otoniel devant une Commission de la vérité ont été volés, a annoncé samedi cette instance qui a réclamé de pouvoir poursuivre son travail «sans intimidations».
Les enregistrements avaient été réalisés mercredi par un enquêteur de la Commission de la vérité, instance qui enquête sur les violations des droits humains pendant le conflit armé en Colombie jusqu’à la signature de l’accord de paix de 2016.
«Le 18 février 2022, des personnes non identifiées ont pénétré pendant la nuit au domicile de l’enquêteur», a indiqué la Commission dans un communiqué. «Ont été dérobés les enregistreurs numériques utilisés pour l’entretien et un ordinateur».
Audition interrompue
Jeudi, la Commission de la vérité avait souligné «la nécessité d’apporter des garanties pour que le compte rendu» de Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel, le plus puissant trafiquant de drogue du pays arrêté fin 2021, «soit reçu dans le respect de la confidentialité».
Des médias colombiens avaient dénoncé la présence présumée de policiers pendant les interrogatoires et affirmé que le narcotrafiquant aurait déclaré que l’armée continuerait à travailler en complicité avec des paramilitaires d’extrême droite dans certaines régions du pays.
Le même jour, la police colombienne avait interrompu une audition, disant soupçonner Otoniel de préparer son évasion. Samedi, la Commission de la vérité a réclamé auprès des autorités et de la communauté internationale des conditions pour poursuivre ses enquêtes «sans intimidations».
Pas de réactions du gouvernement
«La Commission a besoin d’entendre la vérité de Dairo Antonio Usuga sur des faits cruciaux pour comprendre la dynamique du conflit armé et de sa persistance (…). La vérité est un droit des victimes et de la société», a-t-elle déclaré. Le bureau du Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits humains en Colombie a demandé sur Twitter à l’«État colombien de prendre des mesures immédiates et urgentes pour garantir et protéger le travail» de la Commission.
La Commission doit pouvoir «mener son travail sans interférences ou intimidations», a exigé Juan Pappier, de l’ONG Human Rights Watch. Le gouvernement n’a pas réagi. Narcotrafiquant le plus recherché de Colombie, le chef du Clan del Golfo a été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest de la Colombie lors d’une vaste opération militaire.
Selon ses avocats, le baron de la drogue a affirmé devant la JEP (une juridiction spéciale enquête sur le conflit armé en Colombie) avoir organisé sa reddition. Inculpé par la justice américaine en 2009, il fait l’objet d’une procédure d’extradition des États-Unis. En Colombie, il est accusé d’homicides, de terrorisme, de recrutement de mineurs et d’enlèvements. (AFP)