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Congo-Brazzaville : l’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas emporté par la Covid-19 en pleine élection présidentielle

Lundi 22 Mars 2021

Testé positif au Covid-19, le principal rival de Denis Sassou Nguesso à la présidentielle est décédé dans l’avion médicalisé qui était venu le chercher à Brazzaville pour l’évacuer vers la France.
 
L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, principal rival du président Denis Sassou Nguesso à la présidentielle de dimanche au Congo-Brazzaville, est mort du Covid-19 lors de son évacuation sanitaire vers la France quelques heures après la clôture du scrutin.
 
«Il est décédé dans l’avion médicalisé qui était venu le chercher à Brazzaville dimanche après-midi», a annoncé lundi à l’AFP le directeur de campagne de Guy-Brice Parfait Kolélas, Christian Cyr Rodrigue Mayanda.
 
 «On va continuer à compter les bulletins. Il était en tête dans un certain nombre de localités», a ajouté le directeur de campagne, qui a appelé les partisans de Guy-Brice Parfait Kolélas à un rassemblement lundi à 11 heures.
 
Guy-Brice Parfait Kolélas avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi, et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville. À quelques heures du scrutin, il avait publié une vidéo dans laquelle il affirmait «se battre contre la mort».
 
«Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement. Je ne me serais pas battu pour rien», avait affirmé dans cette vidéo Guy-Brice Parfait Kolélas, alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d’assistance respiratoire.
 
«Je me bats sur mon lit de mort»
 
«Levez-vous comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous, pour votre changement. Il en va de l’avenir de vos enfants», avait-il ajouté avant de remettre son masque.
 
Opposant historique, Guy-Brice Parfait Kolélas, 60 ans, est apparu cette année comme le seul vrai rival du président sortant Sassou Nguesso, 77 ans, dont 36 au pouvoir. Arrivé deuxième à la présidentielle il y a cinq ans, Guy-Brice Parfait Kolélas s’était engagé à libérer les deux candidats de la présidentielle de 2016 condamnés en 2018 à 20 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’État», le général Jean-Marie Mokoko et André Okombi Salissa.
 
Les résultats provisoires du scrutin de dimanche doivent être annoncés dans le courant de la semaine. D’ici-là, les autorités congolaises ont coupé internet dans le pays.
 
«C’est dans un climat de paix que la campagne électorale s’est déroulée. Je crois que ceci est un bon signe pour notre démocratie», s’était félicité Denis Sassou Nguesso après avoir voté dimanche à Brazzaville. «Je souhaite que le processus se poursuive ainsi jusqu’à son terme», a dit le président, qui a fait campagne sous le slogan «Un coup, K-O» pour dire sa volonté de gagner dès le premier tour.
 
Aucun incident majeur n’a été enregistré lors de la journée de vote sous haute surveillance, selon les éléments que l’AFP a pu collecter sur le terrain et par SMS (également coupés dans la journée). L’Église catholique a émis des réserves sur la transparence du scrutin. Ses observateurs électoraux n’ont pas obtenu d’accréditations.
 
Une vingtaine d’observateurs de l’Union africaine seulement se sont déployés, officiellement en raison du Covid-19. «Les électeurs ont voté librement par rapport à 2016», a déclaré leur chef de mission, Dileita Mohamed. Les adversaires du président sortant ont dénoncé le vote anticipé jeudi des membres des forces de sécurité (entre 55 et 60’000), source de fraude potentielle selon eux.
 
Denis Sassou Nguesso a dirigé le Congo entre 1979 et 1992, à la tête d’un régime de parti unique. Il a été battu lors des premières élections pluralistes en 1992 par Pascal Lissouba. Mais ce très rare exemple d’alternance pacifique en Afrique centrale a pris fin en 1997 avec le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguesso, après une guerre civile dont il est sorti victorieux.
 
En 2015, il a fait sauter le verrou constitutionnel qui imposait une limite d’âge et restreignait à deux le nombre de mandats présidentiels. En 2016, la réélection contestée de Denis Sassou Nguesso avait déclenché une violente rébellion dans la région du Pool. (AFP)
 
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