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Coronavirus : brouillages et signaux contraires au sommet de l’Etat

Samedi 21 Mars 2020

Macky Sall et Boun Abdallah Dionne
Macky Sall et Boun Abdallah Dionne
Ce 20 mars, le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, s’est rendu à Touba où il a pris part à la prière du vendredi dans la capitale du mouridisme aux côtés du khalife général. En temps normal, cette présence d’une haute personnalité de l’Etat et premier collaborateur du président de la république serait passée inaperçue tant nos politiciens de tous bords ont pris l’habitude de rallier Touba pour diverses raisons dont les plus prégnantes sont d’ordre politique.
 
Mais avec la lutte (bien) enclenchée du reste par le chef de l’Etat Macky Sall contre les menaces du coronavirus, un certain nombre de directives sanitaires ont été prises sous l’autorité présidentielle pour sauver ce qui doit l’être, ce qui peut l’être. Dans le lot, il y a l’interdiction des rassemblements en tous lieux et sous toutes ses formes eu égard aux capacités de dissémination et de propagation du virus. Un arrêté ministériel a même été rendu public à cet égard, avec ses insuffisances certes.
 
Sous cet angle, la présence du SG général de la présidence de la république au milieu des fidèles de la mosquée de Touba est incompréhensible. Devant une opinion plus ou moins angoissée, elle persécute la cohérence d’ensemble qui devait accompagner une des mesures phare que les scientifiques travaillant contre le virus jugent stratégique et vitale dans l’issue de la «guerre» contre le virus.

Des centaines ou milliers de citoyens lambda ont sans doute bravé cette interdiction à travers le pays, mais quelle est la puissance d’un acte posé par un citoyen lambda en face d’un autre porté par l’un des plus hauts représentants de l’Etat et de la république ? Il est indispensable que le président de le république sache clairement ce qu'il veut. En attendant, nous disons que l'ex-Premier ministre a fait preuve d'une irresponsabilité inacceptable.
 
Les tentatives de justification (par certains journalistes) de la présence du Secrétaire général de la présidence de la république à la prière du vendredi à Touba (avec des sources totalement fermées) ne rendent pas service à la lutte censée devoir être menée contre le coronavirus.
 
Quand l'Etat et ses plus hauts représentants ne sont pas exemplaires avec les préconisations d'ordre sanitaire qu'ils ont eux-mêmes édictées, ils ne doivent pas en attendre grand chose de la part des autres citoyens. Ils brouillent solennellement les messages qu'ils voudraient faire passer. Ils rendent relatif et banal ce qui devait être exceptionnel et grave en affaiblissant toute une stratégie nationale de lutte qui, faute de gros moyens financiers, est fondamentalement assise sur la prévention à grande échelle.  
 
Ces images montrant «l’Etat-Dionne» en prière à Touba, et celles relayant la chasse aux «citoyens-lambda» désireux de faire leur "vendredi" en d'autres endroits de la capitale sont désastreuses pour l'unité nationale contre le coronavirus. C’est du «tappalé» purement sénégalais auquel il faut opposer un coup d’arrêt ici et maintenant. Sinon, tout devient dérisoire et sans objet. 
 
 
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1.Posté par Louis BERET le 21/03/2020 18:45
Merci pour votre post Monsieur Dieng.

2.Posté par Me François JURAIN le 30/03/2020 14:08
Tant que TOUBA et son guide suprême dirigera le pays, il en sera ainsi.
Qui a oublié l'affaire du maître Coranique, qui enchaînait les talibés, et qui, à juste titre avait été incarcéré par la justice, en attente de son procés? Que c'est il passé? Touba A convoqué JE DIS BIEN convoqué le Président de la république séance tenante, avec ordre de faire libérer ce soit disant Maître coranique, qui dans d'autres pays démocratiques, serait passé en cour d'assise, et s'en serait (bien) sorti avec une peine de dix à &é ans de réclusion. a ce jour, il a bien évidement, sur exigence de TOUBA, été libéré, et peut vaquer librement à sa sinistre besogne.
Il faut mettre au crédit du président qu'il a bien su rectifier le tir, mais à quel prix, nous ne le saurons jamais évidemment.; Je respecte toutes les confréries. Mais lorsqu'elles se transforment en véritables multinationales, et ont dans un pays quel qu'il soit, un pouvoir politique de la plus grande importance, je ne peux pas être pour. dès lors qu'une religion devient prétexte, il y a danger. et l'on sait, par expérience maintenant, jusqu'ou cela peut mener. Il faut mettre au crédit de l'actuel président, que c'est son prédécesseur qui a transformé une force religieuse en force politique; mais il a aussi bien su en profiter! Donc, attention DANGER: il n'y a pas que le CORONAVIRUS qui sévit dans le monde troublé dans lequel nous vivons, Et que ce danger actuel ne nous fasse pas oublier tous les autres: la vigilance s'impose, mais sur TOUS LES FRONTS!
Me François JURAIN

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