Les Ecologistes et les Insoumis lancent jeudi avec leurs universités d'été la rentrée politique, un cru 2024 qui sera marqué par la volonté de la gauche d'imposer sa candidate, Lucie Castets, à Matignon.
La haute fonctionnaire de 37 ans sera au centre de toutes les attentions des universités d'été du Nouveau Front populaire: jeudi aux côtés des Ecologistes et de Marine Tondelier à Tours, vendredi en compagnie de Fabien Roussel et des communistes à Montpellier et samedi près de Valence avec Manuel Bompard et les Insoumis.
Un tour de France de la gauche qui s'achèvera le weekend suivant à Blois avec les socialistes.
A Tours, Marine Tondelier doit tenir un meeting à 18H00 avec Lucie Castets et des représentants de chaque parti du Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche étant soucieuse de montrer son unité après des mois de querelles entre ses différents membres, et alors que des premières fissures apparaissent autour d'une possible demande de destitution du président de la République, Emmanuel Macron.
Pour Lucie Castets, encore novice dans le jeu des partis politiques, ce sera l'occasion de rencontrer des militants et des élus de chaque parti.
A Tours, les Ecologistes se félicitent d'attendre plus de 3.000 militants, un record d'affluence pour eux.
Cette année, point de Médine et de polémique: le parti vert a fait des choix d'invités plus consensuels, puisqu'il recevra notamment l'actrice Judith Godrèche et le comédien Thomas VDB.
Côté politique, une des attractions sera la présence de l'ancien insoumis François Ruffin. Le député de la Somme a acté pendant les élections législatives sa rupture avec La France insoumise et siège dorénavant à l'Assemblée nationale avec les députés écolos.
Pour la formation de Marine Tondelier, ces universités seront également peut-être l'occasion de tirer des leçons du mauvais score (5,5%) de leur candidate Marie Toussaint aux européennes de juin dernier.
"Ma campagne a été trop brouillonne. Je n'ai pas réussi à passer le mur du son", a reconnu la semaine dernière l'intéressée dans les colonnes du Figaro.
- "Photo de famille" -
Mais l'intérêt principal de ces universités d'été se passera bien à Paris, et pas dans un QG d'un parti de gauche mais... à l'Elysée.
Le président convie en effet vendredi les différents chefs de parti et de groupe parlementaire pour des consultations, en vue d'enfin nommer un gouvernement, plus d'un mois après la démission de celui de Gabriel Attal.
Le NFP se rendra groupé à cette invitation et accompagné de Lucie Castets, son choix pour la primature, dont l'Elysée a accepté la présence bien qu'elle ne soit ni parlementaire ni responsable de parti.
"Ça va être une très belle photo de famille", a promis mercredi Marine Tondelier lors d'une conférence de presse, se réjouissant par avance du "moment politique intéressant" que sera la rencontre entre Emmanuel Macron et Lucie Castets.
"Je ne pense pas qu'Emmanuel Macron attend avec impatience de nous recevoir pour voir si on a des arguments pour le convaincre ou pas", a-t-elle ajouté en dénonçant "un exercice de communication politique".
En attendant ce rendez-vous, les Ecologistes tentent d'instaurer un rapport de force avec le président: "Pour nous, il n'y a pas de plan B" à Lucie Castets, "aucun autre scénario n'existe", a martelé la cheffe des députés écolos Cyrielle Chatelain dans un entretien au Figaro.
Mais en face, Emmanuel Macron pourra pointer du doigt les désaccords au sein du Nouveau Front populaire, les Insoumis s'étant isolés par leur proposition contestée de demander la destitution du chef de l'Etat au nom de l'article 68 de la Constitution.
"Evidemment, quand on est dans une coalition, on n'est pas tous d'accord, sinon on est un parti unique. Mais c'est la même chose pour le camp présidentiel", balaie un proche de Marine Tondelier. [AFP]