Cuba a fustigé dimanche "l'impérialisme" américain en rendant hommage à la figure légendaire de sa révolution, le guérillero argentin Ernesto "Che" Guevara, tué il y a 50 ans dans le maquis bolivien.
Présent au milieu d'une foule de quelque 70.000 personnes rassemblées pour l'occasion à Santa Clara (centre), le président Raul Castro a laissé la parole à son successeur probable et numéro deux du régime, Miguel Diaz-Canel.
Ce dernier a prononcé un discours offensif que n'aurait sans doute pas renié le commandant de la révolution argentin, dans un contexte de raidissement des relations cubano-américaines imposées par Donald Trump.
Mentionnant l'incident présumé des mystérieuses "attaques" contre des diplomates américains qui empoisonne les relations entre les deux pays, le vice-président cubain a notamment assuré que, comme l'affirmait le "Che", "on ne peut pas faire confiance à l'impérialisme, ne serait-ce qu'un petit peu".
Au président Trump, qui a répété vendredi qu'il ne lèverait aucune sanction contre Cuba tant qu'une "liberté politique totale" n'est pas instaurée sur l'île, M. Diaz-Canel a répondu que Cuba "ne négocierait pas ses principes et n'accepterait pas le chantage".
Ce civil de 57 ans, qui selon toute vraisemblance devrait succéder au cadet des Castro en février prochain, a aussi saisi l'occasion pour dénoncer les "intérêts impérialistes" qui sèment selon lui le trouble au Venezuela et les "menaces et sanctions injustes" des Etats-Unis contre ce pays ami.
En dépit de la brièveté de la cérémonie d'hommage, d'à peine une heure et demie, l'émotion était au rendez-vous dimanche matin dans cette ville située à 300 km à l'est de la capitale cubaine, et qui considère le "Che" comme un fils adoptif depuis qu'il y remporta en décembre 1958 une victoire décisive contre les troupes du dictateur Fulgencio Batista (1952-1958). Ses restes et ceux de ses compagnons d'armes y reposent depuis 20 ans.
"Pour moi le Che reste bien présent, pour sa vie, son oeuvre et son exemple", affirmait au milieu de la foule Luis Monteagudo, vétéran de la campagne du "Che" au Congo, âgé de 79 ans, vêtu d'un tee-shirt blanc orné d'un portrait du commandant.
"A mesure que l'on prend conscience de la valeur et du sens de sa lutte, sont exemple et son legs se multiplient dans le monde", assurait de son côté David Metral, un professeur d'histoire argentin de Cordoba (ouest) qui a fait le déplacement pour l'occasion.
- Les temps changent -
Signe marquant un changement d'époque, ces cérémonies étaient célébrées pour la première fois en l'absence de Fidel Castro, décédé fin 2016, mais des extraits de ses discours consacrés au "Che" ont été diffusés en ouverture de l'hommage.
"Fidel et le +Che+ seront toujours présents", a clamé M. Diaz-Canel, rendant hommage à ces "exemples inamovibles" du "souci profond des peines du monde, de la rébellion, de l'anti-impérialisme et du +latino-américanisme+".
L'hommage au "Che" intervient aussi au moment où, en Colombie, les dernières guérillas de gauche du continent rendent les armes (Farc) ou négocient la paix (ELN).
Ernesto Guevara a été exécuté par un soldat bolivien à 39 ans le 9 octobre 1967, mais à Cuba le jour du "guérillero héroïque" est célébré chaque 8 octobre, jour de sa capture dans un hameau andin.
Lundi, les commémorations se poursuivront en Bolivie en présence des enfants du "Che" et du président Evo Morales, qui a accusé cette semaine la CIA d'avoir "persécuté, torturé et assassiné" le "Che", mettant fin à ses 11 mois de guérilla en Bolivie.
Le corps du guérillero argentin, jeté dans une fosse en Bolivie, a été découvert et identifié en 1997 avant de retourner en grande pompe à Cuba pour un hommage national. Ses restes ont été placés dans une niche dans un mausolée sous-terrain surmonté d'une imposante statue de bronze dans "sa" ville de Santa Clara.
Né le 14 juin 1928 au sein d'une famille de la bourgeoisie argentine, médecin de formation, le jeune Ernesto Guevara parcourt très jeune à vélo et à moto l'Amérique latine où il prend conscience de la misère des plus démunis du continent, et plus particulièrement les communautés indigènes. En 1955, il fait la rencontre de Fidel Castro en exil au Mexique et rejoint les rangs des révolutionnaires cubains dans la guérilla contre Batista.
Dix ans plus tard, il s'éloignera de Cuba et des Castro pour mener de nouveaux combats, notamment en Afrique, avant que sa trajectoire révolutionnaire ne se brise en Bolivie.
Présent au milieu d'une foule de quelque 70.000 personnes rassemblées pour l'occasion à Santa Clara (centre), le président Raul Castro a laissé la parole à son successeur probable et numéro deux du régime, Miguel Diaz-Canel.
Ce dernier a prononcé un discours offensif que n'aurait sans doute pas renié le commandant de la révolution argentin, dans un contexte de raidissement des relations cubano-américaines imposées par Donald Trump.
Mentionnant l'incident présumé des mystérieuses "attaques" contre des diplomates américains qui empoisonne les relations entre les deux pays, le vice-président cubain a notamment assuré que, comme l'affirmait le "Che", "on ne peut pas faire confiance à l'impérialisme, ne serait-ce qu'un petit peu".
Au président Trump, qui a répété vendredi qu'il ne lèverait aucune sanction contre Cuba tant qu'une "liberté politique totale" n'est pas instaurée sur l'île, M. Diaz-Canel a répondu que Cuba "ne négocierait pas ses principes et n'accepterait pas le chantage".
Ce civil de 57 ans, qui selon toute vraisemblance devrait succéder au cadet des Castro en février prochain, a aussi saisi l'occasion pour dénoncer les "intérêts impérialistes" qui sèment selon lui le trouble au Venezuela et les "menaces et sanctions injustes" des Etats-Unis contre ce pays ami.
En dépit de la brièveté de la cérémonie d'hommage, d'à peine une heure et demie, l'émotion était au rendez-vous dimanche matin dans cette ville située à 300 km à l'est de la capitale cubaine, et qui considère le "Che" comme un fils adoptif depuis qu'il y remporta en décembre 1958 une victoire décisive contre les troupes du dictateur Fulgencio Batista (1952-1958). Ses restes et ceux de ses compagnons d'armes y reposent depuis 20 ans.
"Pour moi le Che reste bien présent, pour sa vie, son oeuvre et son exemple", affirmait au milieu de la foule Luis Monteagudo, vétéran de la campagne du "Che" au Congo, âgé de 79 ans, vêtu d'un tee-shirt blanc orné d'un portrait du commandant.
"A mesure que l'on prend conscience de la valeur et du sens de sa lutte, sont exemple et son legs se multiplient dans le monde", assurait de son côté David Metral, un professeur d'histoire argentin de Cordoba (ouest) qui a fait le déplacement pour l'occasion.
- Les temps changent -
Signe marquant un changement d'époque, ces cérémonies étaient célébrées pour la première fois en l'absence de Fidel Castro, décédé fin 2016, mais des extraits de ses discours consacrés au "Che" ont été diffusés en ouverture de l'hommage.
"Fidel et le +Che+ seront toujours présents", a clamé M. Diaz-Canel, rendant hommage à ces "exemples inamovibles" du "souci profond des peines du monde, de la rébellion, de l'anti-impérialisme et du +latino-américanisme+".
L'hommage au "Che" intervient aussi au moment où, en Colombie, les dernières guérillas de gauche du continent rendent les armes (Farc) ou négocient la paix (ELN).
Ernesto Guevara a été exécuté par un soldat bolivien à 39 ans le 9 octobre 1967, mais à Cuba le jour du "guérillero héroïque" est célébré chaque 8 octobre, jour de sa capture dans un hameau andin.
Lundi, les commémorations se poursuivront en Bolivie en présence des enfants du "Che" et du président Evo Morales, qui a accusé cette semaine la CIA d'avoir "persécuté, torturé et assassiné" le "Che", mettant fin à ses 11 mois de guérilla en Bolivie.
Le corps du guérillero argentin, jeté dans une fosse en Bolivie, a été découvert et identifié en 1997 avant de retourner en grande pompe à Cuba pour un hommage national. Ses restes ont été placés dans une niche dans un mausolée sous-terrain surmonté d'une imposante statue de bronze dans "sa" ville de Santa Clara.
Né le 14 juin 1928 au sein d'une famille de la bourgeoisie argentine, médecin de formation, le jeune Ernesto Guevara parcourt très jeune à vélo et à moto l'Amérique latine où il prend conscience de la misère des plus démunis du continent, et plus particulièrement les communautés indigènes. En 1955, il fait la rencontre de Fidel Castro en exil au Mexique et rejoint les rangs des révolutionnaires cubains dans la guérilla contre Batista.
Dix ans plus tard, il s'éloignera de Cuba et des Castro pour mener de nouveaux combats, notamment en Afrique, avant que sa trajectoire révolutionnaire ne se brise en Bolivie.