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DECLARATION COMMUNE - Non au «Plan Sénégal dictature émergente » ! Liberté pour Guy Marius Sagna !

Mardi 6 Août 2019

Guy Marius Sagna au premier plan (image d'archives)
Guy Marius Sagna au premier plan (image d'archives)
 Le Sénégal  maquillé en « vitrine de la démocratie », est-il en train de jeter le masque ? Même Monsieur le Procureur s’emmêle les pinceaux, lui qui vient de publier coup sur coup, ce 05 août, deux communiqués différents sur le motif d’inculpation de Guy Marius Sagna, l’un d’abord faisant mention de ‘’diffusion de fausses nouvelles’’, l’autre ensuite alléguant, à titre de rectificatif, une ‘’fausse alerte au terrorisme’’! Quand le ‘’maître des poursuites’’ lui-même se perd dans le dédale de son code pénal, il y a assurément de quoi suspecter la procédure.
 
Quelques semaines auparavant, le pouvoir de Macky Sall a eu à envoyer toute une équipe de la DIC faire  irruption,  tôt le matin, au domicile du journaliste Jean Meïssa Diop, fouillant jusque dans sa chambre à coucher,  à la recherche d’on ne sait qui  (amenant l’intéressé à dénoncer « une agression sous le couvert de la loi.»), avant de se confondre en plates excuses! Cette même DIC vient de récidiver ce 29 juillet en allant enlever chez lui le journaliste consultant Adama Gaye, gardé à vue pendant deux jours puis inculpé et mis en prison pour « atteinte à la sécurité intérieure et offense au Chef de l’Etat». 
 
En attendant d’être édifiés davantage sur les tenants et aboutissants de cette affaire, il n’est pas inutile de rappeler que tous les démocrates du Sénégal n’ont jamais cessé, depuis des décennies, de dénoncer les Articles 80, 139 et 255  du code pénal en tant que dispositions liberticides et fourre-tout qui permettent, «en toute légalité », d’inculper et d’emprisonner n’importe quel citoyen, suivant les seuls désirs du prince, confirmant ce tout récent titre à la Une d’un quotidien de la place : «Article 80, un monstre encore en vie » ! Ce n’est certainement pas pour rien que les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI ont, sans ambiguïté, préconisé l’abrogation pure et simple de ce funeste Article 80.
 
Guy Marius Sagna quant à lui, membre du collectif FRAPP/France dégage, de la Plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk et du parti Yoonu  Askan Wi, a été alpagué en pleine finale de la CAN 2019 en Egypte,, gardé arbitrairement et abusivement à vue, avant que ne soit trouvé laborieusement contre lui un chef d’inculpation : ‘’Fausse alerte au terrorisme’’ !

La justice sénégalaise semble reprocher au Collectif  FRAPP/France dégage sa déclaration  du 15 juillet  2019  titrée : « La France prépare un attentat terroriste au Sénégal », déclaration se faisant simplement l’écho des propos du  ministre français de l’intérieur Christophe Castaner, en visite récemment au Sénégal. En effet, d’après ce dernier,  «le terrorisme est présent au Sénégal… ». FRAPP/France dégage n’a fait que le citer, pour émettre ensuite une opinion sous forme de commentaire, indiquant que ces propos constituaient une forme de chantage au terrorisme exercé par la France sur le Sénégal, « pour renforcer son occupation militaire afin d’augmenter sa recolonisation économique ». La situation actuelle d’insécurité chronique au Mali, au Burkina Faso ou au Niger est fort éloquente à cet égard.
 
 Nulle trace dans ladite déclaration ni d’injures, ni de fausse alerte, ni d’apologie du terrorisme, ni d’un quelconque  discrédit des institutions de la République ! Délit d’opinion en réalité, délit d’oser dire la vérité à la France et à Macky sall qui, s’il était conséquent et réellement soucieux des intérêts du Sénégal, aurait dû prendre son courage à deux mains et ordonner « l’ouverture d’une information judiciaire » contre Monsieur Castaner et non contre Guy Marius Sagna. Celui-ci, au demeurant, n’est ni auteur ni diffuseur de la déclaration visée, ni le responsable ou la personne morale du collectif FRAPP/France dégage.
 
Emprisonné clairement pour des raisons strictement politiques, Guy Marius est pourtant parqué cyniquement dans la ‘’senzala’’ des détenus de droit commun. Faut-il le souligner, ce militant a été conduit en prison sain et sauf, la préservation de son intégrité physique et de sa santé est entièrement de la responsabilité du seul régime de Macky Sall. Les lanceurs d’alerte tels que les militants de FRAPP France dégage mériteraient plutôt  des félicitations et remerciements pour leur patriotisme avéré, en lieu et place de persécutions et d’embastillements.

Une chose est cependant sure : les tentatives de diversion, d’intimidation, d’humiliation et de musellement ne passeront pas. Les patriotes et démocrates du Sénégal continueront de  se dresser énergiquement, comme l’illustre la marche populaire, politique et citoyenne du vendredi 2 août dernier sous l’égide de Aar Li Nu Bokk, contre le pillage de nos ressources naturelles, l’autocratie, l’injustice et la répétition  des ‘’détentions préventives’’ arbitraires de plusieurs années, dont ont été victimes, il n’y a guère longtemps, l’imam Alioune Ndao et l’élève Saer Kébé, entre autres.  
 
Comme le dit le proverbe wolof, sàcc ndënd yomb na, wànte foo koy tëgge moo lay të (dérober le tambour d’autrui est peut être aisé, mais trouver une place où le battre est autrement plus compliqué » ! Le président Sall aura beau se faire décerner le prix de « l’Homme de l’année dans le secteur pétrolier africain » lors de la Conférence d’Africa Oil & Power en octobre prochain en Afrique du Sud, avec le vain espoir certainement de masquer ainsi sa gestion scandaleuse et prédatrice de nos ressources pétrolières et gazières, ce sera peine perdue, car son régime devra bien un jour rendre des comptes à la nation toute entière. Nous ne pouvons pas, d’ailleurs, ne pas fustiger la liquidation précipitée des 10 blocs libres restants, annoncée à l’occasion de cette fameuse rencontre, au grand dam des générations sénégalaises actuelles et futures.
 
Pour  la libération d’office, immédiate et sans condition de Guy Marius Sagna et la défense des libertés démocratiques !  Pour l’indépendance réelle de notre pays,  la souveraineté de notre peuple sur ses ressources, ses choix et son destin ! Non au «Plan Sénégal Dictature Emergente » !  La lutte continue, unis et déterminés, nous vaincrons !
 
Fait à Dakar le 06 Août 2019
 
Ont signé pour les organisations ci-dessous :
- Def Li La War: Yassine Fall
- MRDS : Mohamed Sall
-  PASTEF : Ousmane Sonko
-  RND : Dialo Diop
- Synergie... : Mamadou Goudiaby
-  Yoonu Askan Wi : Madieye Mbodj
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