« Un crime de guerre d’une gravité extrême » et qui ne saurait rester « impuni », dénonce le chef de la diplomatie tchadienne, Chérif Mahamat Zene. Dimanche 30 mai, des affrontements ont éclaté à la frontière entre la Centrafrique et le Tchad. Les heurts ont opposé les Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliées russes, aux rebelles des 3R - « Retour, Réclamation et Réhabilitation » -, l’un des plus puissants groupes armés du pays. Le Tchad accuse l’armée centrafricaine d’avoir tué six de ses soldats, dont cinq « enlevés et ensuite exécutés ».
De son côté, la République centrafricaine, dans un communiqué du porte-parole du gouvernement, Maxime Ange Kazaguie, assure que « l’armée poursuivait, à la frontière, des éléments d’une coalition rebelle ». Bangui ne fait pas référence à une quelconque « exécution » et tente plutôt de calmer le jeu après cet « incident malheureux ». À l’issue d’une rencontre mardi 1er juin entre les chefs de la diplomatie des deux pays, la Centrafrique a fermement condamné l’attaque. Selon un communiqué conjoint, les deux parties ont « souligné l’urgence d’élucider les circonstances dans lesquelles cette attaque a été opérée ».
La région où se sont déroulés les affrontements est une zone géostratégique importante. Zone de repli de la Coalition des Patriotes pour le changement (CPC), elle est devenue l’un des bastions des rebelles des 3R. La Centrafrique, qui fait face à une guerre civile depuis huit longues années, a repoussé en décembre 2020, avec l’aide des paramilitaires russes, une offensive de la CPC. « Depuis cet épisode, il y a des soupçons d’appui des rebelles par le Tchad », explique Thierry Vircoulon.
Pour Emmanuel Chauvin, maître de conférences à l’université Toulouse Jean Jaurès, « les combats doivent donc se comprendre comme une volonté des autorités centrafricaines de reprendre cette zone qui échappait à leur contrôle. Et aussi de sécuriser les routes de transhumances, aux mains des rebelles ».
Une attaque relativement inédite, poussée par les Russes
Comment comprendre une telle violence ? L’attaque est survenue dans le cadre d’une offensive de l’armée centrafricaine, soutenue par ses alliés russes. Si elle est allée aussi loin, « c’est bien parce que ce sont les Russes qui sont aux commandes », avance un chercheur à Science Po, spécialiste des conflits en Afrique subsaharienne. « Les Russes ont des intérêts économiques très importants dans la région », notamment le contrôle des mines d’or au nord-ouest de la Centrafrique, aujourd’hui exploitées par les groupes armés.
Lire la suite sur : https://www.la-croix.com/Monde/Dangereuses-tensions-frontiere-entre-Tchad-Centrafrique-2021-06-03-1201159183
De son côté, la République centrafricaine, dans un communiqué du porte-parole du gouvernement, Maxime Ange Kazaguie, assure que « l’armée poursuivait, à la frontière, des éléments d’une coalition rebelle ». Bangui ne fait pas référence à une quelconque « exécution » et tente plutôt de calmer le jeu après cet « incident malheureux ». À l’issue d’une rencontre mardi 1er juin entre les chefs de la diplomatie des deux pays, la Centrafrique a fermement condamné l’attaque. Selon un communiqué conjoint, les deux parties ont « souligné l’urgence d’élucider les circonstances dans lesquelles cette attaque a été opérée ».
La région où se sont déroulés les affrontements est une zone géostratégique importante. Zone de repli de la Coalition des Patriotes pour le changement (CPC), elle est devenue l’un des bastions des rebelles des 3R. La Centrafrique, qui fait face à une guerre civile depuis huit longues années, a repoussé en décembre 2020, avec l’aide des paramilitaires russes, une offensive de la CPC. « Depuis cet épisode, il y a des soupçons d’appui des rebelles par le Tchad », explique Thierry Vircoulon.
Pour Emmanuel Chauvin, maître de conférences à l’université Toulouse Jean Jaurès, « les combats doivent donc se comprendre comme une volonté des autorités centrafricaines de reprendre cette zone qui échappait à leur contrôle. Et aussi de sécuriser les routes de transhumances, aux mains des rebelles ».
Une attaque relativement inédite, poussée par les Russes
Comment comprendre une telle violence ? L’attaque est survenue dans le cadre d’une offensive de l’armée centrafricaine, soutenue par ses alliés russes. Si elle est allée aussi loin, « c’est bien parce que ce sont les Russes qui sont aux commandes », avance un chercheur à Science Po, spécialiste des conflits en Afrique subsaharienne. « Les Russes ont des intérêts économiques très importants dans la région », notamment le contrôle des mines d’or au nord-ouest de la Centrafrique, aujourd’hui exploitées par les groupes armés.
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