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Dans l’est de la RDC, les civils pris au piège des violences (ONU)

Dimanche 1 Décembre 2019

Selon des informations rapportées au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au moins 100 personnes auraient été tuées lors d’attaques violentes dans la région de Beni, dans la province du Nord-Kivu, depuis le 2 novembre. Le HCR reste toutefois prudent sur ces informations qui restent difficiles à vérifier, d’autant que les déplacements du personnel humanitaire est limité en raison de l’insécurité et de la violence autour de la ville et du territoire de Beni.
 
« Des informations alarmantes provenant de la région donnent à penser que des personnes sont prises au piège », a déclaré le porte-parole du HCR, Charlie Yaxley, lors d’un point de presse vendredi à Genève.
 
L’agence onusienne précise que les populations sont menacées par des groupes armés, et « des pertes en vies humaines sont quotidiennement signalées », tout en ajoutant que « les enlèvements et les attaques contre des écoles, des centres de santé et des communautés autochtones sont également à la hausse ».
 
Les tensions à Beni n’ont cessé de croitre depuis le lancement, le 30 octobre dernier, d’une opération sécuritaire menée par le gouvernement congolais contre le les rebelles ougandais de l’ADF. Des groupes armés ont pris pour cible des civils et des populations déplacées dans la région, tuant des dizaines de personnes. « Des milliers de civils ont été déplacés dont majoritairement des femmes et des enfants », a ajouté M. Yaxley.
 
Près de 275.000 déplacés internes à Beni (HCR)
 
Selon le HCR, d’autres déplacements massifs de populations ont été signalés dans les localités de Mbau et d’Oicha, au nord de Beni. Les gens se réfugient dans la ville de Beni pour tenter de fuir les attaques et les combats en cours entre les forces armées congolaises (FARDC) et les ADF.
 
Selon les estimations officielles, la ville de Beni compte près d’un demi-million d’habitants. Il y aurait environ 275.000 personnes déplacées sur le territoire. En raison de l’insécurité persistante, nombre d’entre eux sont restés bloqués à la merci des groupes armés.
 
Le HCR s’est surtout dit préoccupé par la sécurité de centaines de milliers de civils dans l’est du territoire de Beni, une zone en proie aux troubles après des violences meurtrières et des manifestations. Parmi ces personnes vulnérables, l’agence onusienne note que les enfants ont besoin d’un soutien immédiat, dont beaucoup ont perdu leurs parents ou sont arrivés non accompagnés. Selo l’agence onusienne, le recrutement forcé par des groupes armés constitue une menace réelle pour la sécurité des enfants.
 
Les femmes sont également confrontées à la violence sexuelle généralisée, à la maltraitance et au risque d’exploitation. Le HCR craint que de nombreuses autres vies ne soient perdues si l’accès humanitaire et l’Etat de droit ne sont pas rétablis dans ces zones. L’insécurité actuelle s’ajoute à une situation de déplacement déjà complexe au Nord-Kivu, avec 1,5 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays par le conflit et les efforts en cours pour combattre le virus mortel Ebola. Le HCR et ses partenaires appellent à rétablir d’urgence la sécurité pour permettre aux agences humanitaires d’accéder immédiatement aux populations affectées.
 
Le PAM suspend en partie la distribution de nourriture à Beni
 
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué avoir suspendu une partie de ses distributions de nourriture dans le cadre de la riposte à Ebola dans la zone de Beni en raison de l’insécurité.
 
« En raison de l’insécurité accrue, les activités d’intervention face à Ebola, y compris les distributions alimentaires, ont été temporairement interrompues. Le PAM reste opérationnel et prêt à répondre à toute demande d’appui », a déclaré vendredi le porte-parole du PAM à Genève, Hervé Verhoosel,.
 
M. Verhoosel a tenu à préciser que seulement une partie de la réponse humanitaire du PAM au virus Ebola était suspendue. « Là effectivement, aujourd’hui apparemment on ne peut pas dire que c’est une suspension totale. Il y a clairement des difficultés supplémentaires pour la distribution alimentaire de son support Ebola. A l’heure où nous vous parlons, ce n’est pas une suspension totale », a-t-il insisté.
 
Seul le personnel essentiel du PAM est resté sur place pour tenter d’acheminer des vivres si les conditions sécuritaires le permettent. « Nous essayons, dans la mesure du possible avec notre personnel essentiel resté sur place, de soutenir quand c’est urgent et quand on nous le demande, sachant que la grande majorité du personnel des partenaires avec lesquels nous travaillons sur le terrain n’est pas disponible, puisque redéployée dans une autre localité pour le moment », a dit M. Verhoosel.
 
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été également contrainte de relocaliser ses collaborateurs non essentiels après le décès de quatre membres d’équipes anti-Ebola dans deux attaques armées dans la nuit de mercredi à jeudi.
 
Depuis une semaine, plus de 200 collaborateurs de l’ONU ont été relocalisés de Beni vers Goma et d’autres villes congolaises en raison des violences dans la région. (News.un.org)
 
 
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