L'"Amérique d'abord" s'invitera-t-elle chez les chantres de la mondialisation ? Le rendez-vous feutré de l'élite politique et économique à Davos est suspendu à la venue de Donald Trump, rendue incertaine par la crise budgétaire à Washington.
Juste avant la fermeture partielle de l'administration fédérale américaine vendredi à minuit (05H00 GMT samedi), un haut responsable américain déclarait encore que le président se rendrait malgré tout au Forum économique mondial (WEF), qui se tiendra de mardi à vendredi.
Quelques heures plus tard, la Maison Blanche indiquait cependant que le voyage pourrait être remis en cause et que la situation sera examinée "au jour le jour".
Soixante-dix chefs d'Etat ou de gouvernement, des millionnaires, des patrons et des stars sont conviés autour d'un programme pétri de bonnes intentions: "Construire un avenir commun dans un monde fracturé".
Ce mot d'ordre consensuel pourrait être mis à l'épreuve par la participation de l'imprévisible président américain - le premier à venir depuis Bill Clinton en 2000.
"La contradiction avec le slogan +l'Amérique d'abord+ est plutôt raide", souligne auprès de l'AFP Douglas Rediker, de la Brookings Institution, ancien représentant américain au Fonds monétaire international (FMI) sous l'administration Obama.
Un an presque jour pour jour après son discours d'investiture aux accents populistes, Donald Trump, flanqué de presque tout son état-major, jouera s'il vient "la pom-pom girl" de la robuste croissance américaine, du taux de chômage à un niveau plancher et des records de la Bourse de New York, a-t-il confié au Wall Street Journal.
Son discours vendredi sera alors le point d'orgue des tables rondes, dîners et autres séances de méditation à 1.550 mètres d'altitude, animés par cette même élite internationale que le 45e président américain pourfend régulièrement.
Il y aura là de grands financiers, par exemple George Soros et Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, pris pour cible pendant la campagne de l'ancien magnat de l'immobilier.
- "Trump not welcome" -
Mais aussi des personnalités mobilisées contre le réchauffement climatique, effarées par le retrait américain du grand accord de Paris et des représentants de pays africains, que Donald Trump aurait décrit récemment comme des "pays de merde", selon des médias.
Davos accueillera aussi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en plein bras de fer commercial avec les Etats-Unis, ou la Première ministre britannique Theresa May, déjà visée par l'un des tweets rageurs dont Donald Trump est coutumier.
Le milliardaire républicain, accusé par plusieurs femmes de comportements sexuels déplacés, s'invite par ailleurs dans une édition 2018 du WEF ayant justement choisi de mettre à l'honneur la lutte contre le harcèlement ou la quête d'égalité salariale.
Les organisateurs ont confié la vice-présidence des débats à six femmes, dont Isabelle Kocher (Engie), Erna Solberg (Première ministre de Norvège) et Christine Lagarde, patronne du FMI. Derrière ces postes honorifiques, Davos reste un événement d'hommes, avec seulement 21% de participantes.
L'actrice australienne Cate Blanchett pourrait y incarner le mouvement #metoo, cette déferlante contre le harcèlement sexuel née à Hollywood.
Des rassemblements "Trump not welcome" sont par ailleurs prévus mardi à travers la Suisse: Zurich, Genève, Lausanne, Fribourg et Neuchâtel.
Du haut de sa station de ski ultra-sécurisée, le microcosme de Davos cherchera de nouveaux porte-parole de la mondialisation et du libre échange. En 2017, le président chinois Xi Jinping avait endossé ce costume et conquis un auditoire encore sous les chocs conjugués du Brexit et de l'élection américaine.
Le président français Emmanuel Macron, qui avait répondu "Make the planet great again" au "Make America great again" de son homologue américain, séduira-t-il mercredi ses auditeurs ? Il partagera la vedette le même jour avec Angela Merkel, qui s'est invitée à la dernière minute.
Les participants pourraient aussi avoir les yeux de Chimène pour le Premier ministre indien Narendra Modi, attendu mardi, ou pour la délégation saoudienne, qui viendra vanter les réformes économiques et sociétales du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane.
Par-delà les dissensions, les élites de Davos trouveront toutefois un motif commun de se réjouir: la solide croissance mondiale que devraient confirmer lundi de nouvelles prévisions du FMI.
Une croissance profitant surtout aux plus fortunés, comme se fera fort de le rappeler l'ONG Oxfam, qui publie le même jour, lundi, son rapport annuel sur les inégalités. (AFP)
Juste avant la fermeture partielle de l'administration fédérale américaine vendredi à minuit (05H00 GMT samedi), un haut responsable américain déclarait encore que le président se rendrait malgré tout au Forum économique mondial (WEF), qui se tiendra de mardi à vendredi.
Quelques heures plus tard, la Maison Blanche indiquait cependant que le voyage pourrait être remis en cause et que la situation sera examinée "au jour le jour".
Soixante-dix chefs d'Etat ou de gouvernement, des millionnaires, des patrons et des stars sont conviés autour d'un programme pétri de bonnes intentions: "Construire un avenir commun dans un monde fracturé".
Ce mot d'ordre consensuel pourrait être mis à l'épreuve par la participation de l'imprévisible président américain - le premier à venir depuis Bill Clinton en 2000.
"La contradiction avec le slogan +l'Amérique d'abord+ est plutôt raide", souligne auprès de l'AFP Douglas Rediker, de la Brookings Institution, ancien représentant américain au Fonds monétaire international (FMI) sous l'administration Obama.
Un an presque jour pour jour après son discours d'investiture aux accents populistes, Donald Trump, flanqué de presque tout son état-major, jouera s'il vient "la pom-pom girl" de la robuste croissance américaine, du taux de chômage à un niveau plancher et des records de la Bourse de New York, a-t-il confié au Wall Street Journal.
Son discours vendredi sera alors le point d'orgue des tables rondes, dîners et autres séances de méditation à 1.550 mètres d'altitude, animés par cette même élite internationale que le 45e président américain pourfend régulièrement.
Il y aura là de grands financiers, par exemple George Soros et Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, pris pour cible pendant la campagne de l'ancien magnat de l'immobilier.
- "Trump not welcome" -
Mais aussi des personnalités mobilisées contre le réchauffement climatique, effarées par le retrait américain du grand accord de Paris et des représentants de pays africains, que Donald Trump aurait décrit récemment comme des "pays de merde", selon des médias.
Davos accueillera aussi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en plein bras de fer commercial avec les Etats-Unis, ou la Première ministre britannique Theresa May, déjà visée par l'un des tweets rageurs dont Donald Trump est coutumier.
Le milliardaire républicain, accusé par plusieurs femmes de comportements sexuels déplacés, s'invite par ailleurs dans une édition 2018 du WEF ayant justement choisi de mettre à l'honneur la lutte contre le harcèlement ou la quête d'égalité salariale.
Les organisateurs ont confié la vice-présidence des débats à six femmes, dont Isabelle Kocher (Engie), Erna Solberg (Première ministre de Norvège) et Christine Lagarde, patronne du FMI. Derrière ces postes honorifiques, Davos reste un événement d'hommes, avec seulement 21% de participantes.
L'actrice australienne Cate Blanchett pourrait y incarner le mouvement #metoo, cette déferlante contre le harcèlement sexuel née à Hollywood.
Des rassemblements "Trump not welcome" sont par ailleurs prévus mardi à travers la Suisse: Zurich, Genève, Lausanne, Fribourg et Neuchâtel.
Du haut de sa station de ski ultra-sécurisée, le microcosme de Davos cherchera de nouveaux porte-parole de la mondialisation et du libre échange. En 2017, le président chinois Xi Jinping avait endossé ce costume et conquis un auditoire encore sous les chocs conjugués du Brexit et de l'élection américaine.
Le président français Emmanuel Macron, qui avait répondu "Make the planet great again" au "Make America great again" de son homologue américain, séduira-t-il mercredi ses auditeurs ? Il partagera la vedette le même jour avec Angela Merkel, qui s'est invitée à la dernière minute.
Les participants pourraient aussi avoir les yeux de Chimène pour le Premier ministre indien Narendra Modi, attendu mardi, ou pour la délégation saoudienne, qui viendra vanter les réformes économiques et sociétales du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane.
Par-delà les dissensions, les élites de Davos trouveront toutefois un motif commun de se réjouir: la solide croissance mondiale que devraient confirmer lundi de nouvelles prévisions du FMI.
Une croissance profitant surtout aux plus fortunés, comme se fera fort de le rappeler l'ONG Oxfam, qui publie le même jour, lundi, son rapport annuel sur les inégalités. (AFP)