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Déclaration de « Fippu- Alternative citoyenne » sur les péripéties de la future élection présidentielle

Jeudi 24 Janvier 2019

I – les errements du conseil constitutionnel 
 
L’initiative citoyenne et politique « FIPPU- ALTERNATIVE CITOYENNE »  a investi, à l’issue d’un processus inédit de sélection conduit par un Comité de hautes personnalités indépendantes et un Jury d’honneur, Boubacar Camara, leader du mouvement « JENGU », comme son candidat pour l’élection présidentielle du 24 février 2019. Le dossier de ce candidat a été par la suite injustement déclaré irrecevable par le Conseil constitutionnel pour insuffisance de parrains, de même que ceux de 19 autres candidats à la candidature.
 
D’un autre côté, après des mois d’affrontements juridiques et médiatiques, les deux candidats Khalifa Sall et Karim Wade, dont les dossiers de parrainage avaient pourtant été validés, ont été finalement écartés de la compétition au motif qu’ils n’étaient pas éligibles « juridiquement ».  
 
Le système du parrainage a constitué une plaie dans le processus démocratique de notre pays, la loi l’instituant n’ayant jamais pu faire l’objet d’un consensus politique, voire dans l’espace public. Dès le départ, des réserves sur sa faisabilité avaient été émises par la quasi-totalité des acteurs et observateurs, qui avaient soulevé des observations sur les conditions de sa mise en œuvre et les risques de dévoiements et manipulations, ainsi que sur les capacités du Conseil constitutionnel à effectuer les vérifications nécessaires, notamment celles portant sur les signatures contenues dans les fiches de parrainage.
 
Moins de sept mois après, la mise en application de cette loi a fini de dévoiler beaucoup d’insuffisances et de lacunes, aussi bien du point de vue technique que juridique. En particulier, le Conseil constitutionnel s’est contenté d’un simple rapprochement entre les fiches de parrainage et des données figurant dans une application informatique tronquée. Ce faisant, il n’a pas contrôlé les signatures de parrains, mais s’est uniquement basé sur des données électroniques, se débarrassant ainsi du contrôle, certes plus long et fastidieux, prévu par les dispositions des articles 29 alinéa 5 de la Constitution et L.57 du Code électoral.
 
Le constat, dans ces conditions, est que nous sommes en face d’un système qui viole la souveraineté et la volonté populaires et prépare l’opinion publique à un passage en force programmé pour le premier tour de l’élection présidentielle.
 
C’est en cela que FIPPU considère que le Conseil constitutionnel s’est rendu complice d’une forfaiture, en n’exerçant pas effectivement le contrôle qui lui a été constitutionnellement dévolu et en ne s’opposant pas aux manœuvres et dérapages du camp du président sortant.
 
II - Les aberrations et défis du futur scrutin presidentiel
 
Dans un contexte marqué par la complaisance du Conseil constitutionnel, l’opposition a décidé de s’organiser, aussi bien au niveau du FNR et du C25 qu’à celui de la POSE, pour barrer la route au hold-up électoral en préparation.
 
Pour FIPPU, bien plus que les protestations, recours et réclamations, c’est l’organisation d’actions concrètes de lutte pour la défense de la démocratie, ayant pour vocation de rétablir l’Etat de droit et de garantir les libertés individuelles et collectives, qui est fondamentale. Ce combat doit impliquer, au-delà du C 25, toutes les organisations politiques et citoyennes de progrès, ainsi que les forces vives et les citoyens épris de justice, étant entendu que c’est le rapport de forces sur le terrain qui conduira à l’organisation d’une élection démocratique, transparente et honnête.
 
Les actes posés par le pouvoir en place, tels que les manipulations du fichier électoral et sa non publication, la rétention et la falsification des cartes d’électeur, ainsi que le traitement fallacieux du système de parrainage, sont autant de faits suffisamment graves pour justifier une mobilisation coordonnée de l’ensemble des partis et des mouvements politiques et citoyens.   
 
Aussi, convient-il de saluer la solidarité affichée entre candidats retenus  et candidats injustement éliminés, en espérant vivement que cette dynamique unitaire puisse être préservée jusqu’au bout pour permettre d’obtenir l’annulation du parrainage parmi les critères de validation des candidatures et la désignation d’une haute autorité indépendante pour organiser cette présidentielle.  
 
A cet égard, FIPPU trouve prématurée  toute démarche qui serait entreprise en vue de jeter les bases d’une future alliance pour le premier tour. Quant à l’idée émise selon laquelle le parrainage aurait finalement réussi à promouvoir la candidature plurielle limitée de l’opposition que d’aucuns appelaient de leurs vœux, la plateforme FIPPU tient à souligner que le nombre limité de candidatures découlant du parrainage n’a rien à voir avec la candidature plurielle limitée prônée depuis des mois, ce nombre limité de candidatures, issu d’un processus de parrainage tronqué, ne reposant pas sur des critères qualitatifs et objectifs, en termes de convergences politiques, stratégiques ou programmatiques co-construites a priori, mais n’étant que le résultat numérique d’une simple manipulation.
 
III – La réaffirmation des positions de fippu
 
Tout en participant pleinement au combat pour la restauration de la légalité républicaine et de la transparence du scrutin électoral, FIPPU a retenu d’approfondir ses consultations avec les organisations et personnalités individuelles partageant les mêmes objectifs patriotiques de rupture d’avec le système prédateur actuel, pour mettre en place un cadre de convergence politique, adossé à un programme alternatif exclusivement tourné vers la transformation sociale de notre pays au cours d’un mandat de transition.
 
Pour rappel, le programme alternatif conçu par FIPPU a pour référentiel les orientations des Assises nationales et les recommandations de la CNRI.
 
En tout état de cause, l’objectif fondamental de FIPPU demeure immuable et ne saurait se limiter à figurer dans une quelconque coalition gagnante ou de survie politique, grâce à un simple jeu d’alliance électorale. Bien loin des avatars de la politique politicienne, l’objectif de FIPPU est totalement et exclusivement tourné vers l’atteinte de l’idéal poursuivi de démocratie représentative et participative, dans le cadre d’un développement socioéconomique équitable et solidaire.
 
C’est pourquoi, quelle que soit l’issue de la prochaine élection présidentielle, FIPPU donne rendez-vous à toutes les organisations et tous les citoyens désireux de veiller à la conduite d’un changement véritable dans notre pays, pour :
 
prendre date avec les populations sur des questions aussi essentielles que la santé, l’éducation, l’équité sociale, la justice et le patriotisme économique ;
constituer ensemble une large coalition républicaine susceptible de défendre les valeurs partagées par la majorité des Sénégalais ;
et assurer une réelle requalification de notre classe politique pour faire face, de manière sincère et désintéressée, aux exigences de stabilisation sociale, de pacification, de sécurisation et de développement de notre pays.
 
Dakar, le 21 janvier 2019
La Délégation Exécutive Nationale de FIPPU
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