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Déclaration du Frapp : « Nous sommes tous, comme Guy Marius Sagna, en liberté provisoire. »

Vendredi 16 Août 2019

« Chers compatriotes,
 
Guy Marius Sagna est libre. 
Aujourd'hui, s'achève sa détention arbitraire. C’est donc une injustice qui prend fin face au ridicule et l'engagement de tous les citoyens du monde épris de justice contre le kidnapping politico-judiciaire dont il a fait l'objet, pendant quatre semaines, loin des siens et loin du combat citoyen qu’il a certainement hâte de recommencer. 
 
Guy Marius Sagna est en bonne santé. Il est rentré auprès de sa famille. Sa fille est certainement la plus heureuse. Elle embrassera de nouveau son papa. Nous lui exprimons encore une fois, à lui et à sa famille, toute notre solidarité et notre affection. 
 
L’arrestation et la détention arbitraires de notre camarade ont permis de conscientiser et de libérer la parole de nos concitoyens sur beaucoup de sujets d’importance fondamentale parmi lesquels : 
 
1) Le manque d’infrastructures de santé de haut niveau malgré l’existence de médecins de haut niveau ; le plateau médical vétuste de nos rares hôpitaux et surtout la solution ingrate et facile des nos autorités de se faire soigner aux frais du contribuable à l’étranger. Les récents remerciements du ministre de la santé à Mercy-ships sont le signe que la culture de la main tendue est bien encore sous nos cieux une technique de gouvernance qui ne fait nullement honte à ceux qui nous dirigent. Pourtant le bilan du régime en la matière est sans appel : zéro (0) hôpital construit en 7 ans malgré 22000 milliards de budget. Au moment où ces lignes sont écrites, le seul scanner de l’unique hôpital de la région de Saint-Louis est en panne depuis 4 mois. Nous attendons vivement la réaction du ministre de la santé.
 
2) L’auto-terrorisme d’Etat. Oui, nous avons l’impression que l’Etat s’auto-terrorise pour être dans le vraisemblable du moment. Après les arrestations et les emprisonnements arbitraires de nombreux de nos concitoyens pour terrorisme imaginaire tels que l’Imam Ndao, Moustapha Diatta, Saer Kebe, Ousseynou Diop etc., le gouvernement cherche encore aujourd’hui à nous familiariser avec la peur. Les simulations d’attaques terroristes volontairement tournées contre les ressortissants de pays impérialistes ne sont ni rassurantes ni objectives, car la terreur ne connait pas les nationalités lorsqu’elle frappe. Aussi le FRAPP soutient que l’Etat français, qui a publiquement soutenu et remercié le groupe terroriste Al-nos-ra ne peut se prévaloir d’aucun titre, d’aucune légitimité pour justifier un quelconque partenariat avec le Sénégal dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.   
 
3) La détention arbitraire de notre camarade a permis tout aussi de rappeler la situation carcérale désastreuse dans notre pays marquée par la banalisation des traitements inhumains et dégradants dans nos lieux de détention.
 
4) La détention arbitraire de notre camarade a permis enfin de mettre à jour le recul démocratique ainsi que la flagrante fragilité de nos droits et libertés fondamentaux devant un procureur de la République totalement à la solde de la coalition au pouvoir.
 
Pour le FRAPP, notre camarade ne bénéficie point d’une liberté provisoire, il recouvre sa totale liberté que la justice politique lui avait arbitrairement confisquée !   
 
Par contre, nous sommes persuadés que pour l’Etat policier que nous avons en face nous, nous sommes tous en situation de liberté provisoire, en liberté surveillée !
 
Par ses arrestations musclées et planifiées, le régime, comme tous les régimes despotiques, ne cesse de nous rappeler qu’il s’est complètement accommodé avec l’arbitraire. Par ses emprisonnements expéditifs, le régime nous montre tout aussi qu’il s’est totalement affranchi des règles élémentaires de l’Etat de droit.  
 
Par conséquent, face à ces dérives liberticides employées à des fins de terreur, le FRAPP suggère le maintien des plaintes contre l’Etat du Sénégal aussi bien devant la Cour de justice de la CEDEAO que devant la Commission de l’ONU contre la détention arbitraire. 
 
Dans les prochains jours, le camarade Guy Marius Magna se prononcera  pour parler aux sénégalais et remercier tout ceux qui l’ont soutenu.
 
Le FRAPP exprime vigoureusement son indignation contre les intimidations à l’égard de Clédor Sène et d’Idrissa Fall Cissé : le premier, victime d’une tentative d’arrestation arbitraire, le second de la nouvelle routine de l’arrestation arbitraire le jour même de la Tabaski. A eux  nous exprimons notre solidarité et exigeons, encore une fois, la libération sans délai du  journaliste Adama Gaye. »
 
Fait à Dakar, le 16 Août 2019.
La coordination nationale.
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