Paris - La justice française dira le 13 juin si elle accepte la demande d'extradition formulée par le Burkina Faso à l'encontre de François Compaoré, frère de l'ancien président déchu Blaise Compaoré, mis en cause dans l'enquête sur l'assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo.
Agé de 64 ans, François Compaoré, qui comparaissait libre, a été arrêté à l'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle fin octobre, en raison d'un mandat d'arrêt émis le 5 mai 2017. Il n'est pas inculpé dans son pays dans cette affaire.
A l'audience, qui s'est tenue mercredi devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, ses avocats ont dénoncé des failles dans cette demande d'extradition, et demandé qu'elle soit écartée.
Me Pierre-Olivier Sur a ainsi balayé l'existence de documents qui, selon la justice burkinabè, incrimineraient son client. Ils n'ont à ce jour pas été transmis à la justice française.
"Si vous n'avez pas ces documents, au bout de dix mois, c'est que ces documents n'existent pas", a-t-il martelé.
L'avocat a également plaidé le risque de voir la peine de mort s'appliquer à son client, en dépit des assurances fournies par le Burkina Faso.
Egalement au coeur des débats, un arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples de 2014, condamnant le Burkina Faso pour avoir manqué de diligence dans son enquête sur l'assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons dans leur véhicule à Sapouy (sud du Burkina).
L'avocate représentant le Burkina Faso, Me Anta Guissé, a soutenu que c'est notamment en raison de cet arrêt que le dossier avait été rouvert par la justice burkinabè. "Ce qui vous est demandé, c'est que la justice burkinabè puisse faire son travail", a-t-elle ajouté à l'audience, relevant que François Compaoré s'était "soustrait" à cette justice en quittant le pays.
A l'inverse, Me Mathias Chichportich, qui défendait lui aussi François Compaoré, a fait valoir que, selon cet arrêt, M. Compaoré avait bien été entendu par la justice de son pays en tant que témoin et qu'il ne pouvait pas être reproché à l'Etat burkinabè, alors dirigé par son frère, d'avoir fait obstruction à la justice à cet égard.
L'avocate générale avait pour sa part demandé un complément d'informations, relevant notamment un manque de pièces dans le dossier pour pouvoir statuer.
L'audience a été marquée par un incident: un appareil permettant de capter les débats, appartenant à la femme de François Compaoré, a été saisi, ce qui a interrompu pendant plusieurs minutes la plaidoirie de Me Chichportich.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse interdit la captation et la diffusion d'images et de son lors d'une audience judiciaire. L'amende maximale encourue est de 4.500 euros.
Agé de 64 ans, François Compaoré, qui comparaissait libre, a été arrêté à l'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle fin octobre, en raison d'un mandat d'arrêt émis le 5 mai 2017. Il n'est pas inculpé dans son pays dans cette affaire.
A l'audience, qui s'est tenue mercredi devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, ses avocats ont dénoncé des failles dans cette demande d'extradition, et demandé qu'elle soit écartée.
Me Pierre-Olivier Sur a ainsi balayé l'existence de documents qui, selon la justice burkinabè, incrimineraient son client. Ils n'ont à ce jour pas été transmis à la justice française.
"Si vous n'avez pas ces documents, au bout de dix mois, c'est que ces documents n'existent pas", a-t-il martelé.
L'avocat a également plaidé le risque de voir la peine de mort s'appliquer à son client, en dépit des assurances fournies par le Burkina Faso.
Egalement au coeur des débats, un arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples de 2014, condamnant le Burkina Faso pour avoir manqué de diligence dans son enquête sur l'assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons dans leur véhicule à Sapouy (sud du Burkina).
L'avocate représentant le Burkina Faso, Me Anta Guissé, a soutenu que c'est notamment en raison de cet arrêt que le dossier avait été rouvert par la justice burkinabè. "Ce qui vous est demandé, c'est que la justice burkinabè puisse faire son travail", a-t-elle ajouté à l'audience, relevant que François Compaoré s'était "soustrait" à cette justice en quittant le pays.
A l'inverse, Me Mathias Chichportich, qui défendait lui aussi François Compaoré, a fait valoir que, selon cet arrêt, M. Compaoré avait bien été entendu par la justice de son pays en tant que témoin et qu'il ne pouvait pas être reproché à l'Etat burkinabè, alors dirigé par son frère, d'avoir fait obstruction à la justice à cet égard.
L'avocate générale avait pour sa part demandé un complément d'informations, relevant notamment un manque de pièces dans le dossier pour pouvoir statuer.
L'audience a été marquée par un incident: un appareil permettant de capter les débats, appartenant à la femme de François Compaoré, a été saisi, ce qui a interrompu pendant plusieurs minutes la plaidoirie de Me Chichportich.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse interdit la captation et la diffusion d'images et de son lors d'une audience judiciaire. L'amende maximale encourue est de 4.500 euros.