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Des mesures pour la diversité dans la fonction publique

Jeudi 16 Février 2017

STRASBOURG (Reuters) - Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a présenté jeudi, à Strasbourg, plusieurs mesures destinées à renforcer la diversité dans la fonction publique pour que celle-ci soit plus représentative de la société française.
 
Il s'agit d’une charte du recrutement sensibilisant les acteurs à cette problématique, du renouvellement d’opérations de "testing" auprès des recruteurs publics, de l’introduction dans certains concours d’épreuves intégrant les capacités des candidats et non seulement leurs connaissances.
 
"Notre objectif, c’est que la fonction publique soit à l’image de notre pays", a affirmé Bernard Cazeneuve.
 
Ces mesures et d’autres présentes dans la loi Egalité et citoyenneté, récemment promulguée, ont été inspirées par un rapport sur "Les écoles de service public et la diversité", commandé en 2016 par Manuel Valls, alors Premier ministre.
 
Le document rédigé sous l’égide du conseiller d’Etat Olivier Rousselle a été remis pour l’occasion à Bernard Cazeneuve.
Il souligne l’acuité du problème et la difficulté d’y remédier.
 
La fonction publique comporte "davantage de cadres que le secteur privé en France, et recrute par conséquent une proportion importante de diplômés de l’enseignement supérieur, avec les biais sociaux que cela implique", dit-il, ajoutant que "certaines catégories sociales, tels que les descendants d’immigrés, (y) sont sous-représentées".
 
Le conseiller d’Etat a établi son diagnostic auprès d’une partie des 75 Ecoles de la fonction publique (EFP) qui incluent aussi bien les écoles de police que l'Ena, en passant par des écoles d’ingénieurs et celles qui forment personnel judiciaire, hospitalier ou enseignant.
 
DES "BIAIS INCONSCIENTS"
"Le principe constitutionnel d’égale admissibilité aux emplois publics interdit tout mécanisme de discrimination positive pour accéder à de tels emplois", rappelle-t-il en préconisant, plutôt qu’un bouleversement des règles, des mesures correctives autour de deux axes : la professionnalisation du recrutement et l’élargissement du vivier de postulants.
 
Le rapport propose de mieux renseigner le profil sociologique et familial des candidats aux concours, dans les limites de ce qu’autorise la loi – pas de données ethniques –, et d’adapter le rythme et le contenu des formations.
 
Il suggère de diversifier et mieux former les jurys en sensibilisant leurs membres à leurs "biais inconscients", un terme qui peut renvoyer à la notion de préjugé.
 
Il recommande d’élargir les possibilités d’accueillir dans la fonction publique stagiaires et apprentis qui seront mieux armés pour affronter les concours.
 
"Il y avait 700 apprentis en 2015, on va en accueillir 10.000 en 2017", a expliqué Annick Girardin, ministre de la Fonction publique qui était du voyage à Strasbourg.
 
Proposition révélatrice de certaines carences dans les procédures de recrutement, Olivier Rousselle suggère de faire "une publicité minimale" d’un poste vacant et de recevoir au moins deux candidats pour le pourvoir.
 
Il tire par ailleurs un bilan positif des classes préparatoires intégrées, un dispositif créé en 2007 par Nicolas Sarkozy, qui permet à des boursiers ou à de jeunes chômeurs de préparer des concours de la fonction publique au sein d’une EFP.
 
Il propose leur extension à l’ensemble du territoire. Une vingtaine d’écoles devraient disposer d’un CPI cette année, contre six à l’origine. Le nombre d’étudiants concerné doublera en 2017 pour atteindre un millier.
 
 
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