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Des organisations de la société civile plaident le renforcement de l’indépendance de la justice

Mercredi 20 Mars 2024

Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty International Sénégal
Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty International Sénégal

Les ONG Amnesty Sénégal, Article 19, la Rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO), la Ligue sénégalaise de défense des droits humains (LSDH) et le think-thank Africa Jom center ont rendu publique mardi une étude recommandant le renforcement de l’indépendance de la justice au Sénégal.

 

‘’Cette étude recommande que le prochain président de la République mène des réformes en profondeur dont la première devra être le retrait du président de la République et du garde des Sceaux du Conseil supérieur de la magistrature’’, a déclaré Seydi Gassama, le secrétaire général d’Amnesty international en présence de représentants de candidats à l’élection présidentielle du 24 mars.

 

Il a indiqué que l’étude suggère la ‘’mise à terme’’ de certaines formes d’ ‘’injusticiabilité’’ du pouvoir politique.

‘’Nous avons pensé à la question de la Haute cour de justice qui devrait être supprimée. Nous estimons que les hommes politiques doivent, comme tous les citoyens, être soumis aux juridictions ordinaires du pays’’, a fait savoir M. Gassama.

 

Les organisation de la société civile souhaitent également que ‘’les magistrats du parquet ne soient plus sous l’autorité du garde des sceaux, qui est une autorité politique (…)’’.

 

‘’Nous pensons que tous les problèmes d’indépendance de la justice, la perception de la soumission de la justice que nous avons dans ce pays est due à la soumission du parquet à l’Exécutif’’, a justifié Seydi Gassama.

 

Il estime que ”les magistrats du parquet doivent être sous l’autorité d’un autre magistrat du parquet de grade supérieur en l’occurrence l’avocat général, qui est le procureur de la cour suprême’’.

 

L’étude a également soulevé la question des moyens de la justice, proposant que le pouvoir judiciaire puisse élaborer, lui-même, son budget, le négocier avec l’Assemblée nationale et le faire voter par l’institution parlementaire.

 

‘’Cela évitera de se retrouver dans des situations où des magistrats vont négocier, quémander des augmentations de salaires ou de moyens au président ou au chef de l’Exécutif”, ont expliqué leurs auteurs de l’étude.

 

La publication de cette étude a permis à cette société civile d’avoir ‘’un dialogue interactif’’ avec des représentants des candidats en lice pour le scrutin du 24 mars prochain.

 

‘’Je pense que dans l’ensemble il y a des convergences qui laissent des perspectives pour que ces réformes puissent être mises en œuvre si la société civile fait le suivi et si elle arrive à mobiliser les citoyens autour’’, a souligné Seydi Gassama à la fin des discussions.

 

Cheikh Guèye, de la coalition ”Taxawu Sénégal” de Khalifa Sall, a salué l’initiative de la société civile.

 

‘’Nous sommes tous conscients que le prochain président de la République aura la lourde mission de procéder à des réformes en profondeur dans différents domaines, particulièrement dans le domaine de la justice’’, a t-il dit.

 

M. Guèye appelle à ’‘’approfondir la réflexion et à prolonger les discussions pour arriver à un consensus fort’’, relevant que ‘’tout cela doit être l’affaire des citoyens parce que la justice est rendue au nom du peuple sénégalais’’.

 

A l’en croire, ‘’les différents candidats ont pris en charge ce secteur de la justice et ont apporté des contributions de qualité à appliquer quand ils arriveront à la magistrature suprême parce que la justice a été agitée, chahutée et même charcutée ces dernières années’’. [APS]

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 31/03/2024 20:42
INDEPENDANCE, OUI MAIS...Il est très clair que la justice se doit d'indépendante, ce qui est loin d'être le cas, au SENEGAL, nous l'avons vu ces dernières années, mais pas que, et je dirais même qu'il est plus facile de compter les pays où la justice jouit d'une certaine forme d"indépendance, que le contraire!
La "sortie" du Président et du garde des sceaux du CSM va dans le bon sens, et sera déjà un bon signal. Toute une réorganisation s'impose, car nous avons vu, ces dernières années, les dérives du système en vigueur: la presque totalité des magistrats sont des gens intègres, bien formés, et je dirai même, que l'ensemble des magistrats est un véritable corps d'excellence, au SENEGAL. Mais il suffit que quelques uns, très peu, mais efficaces au poste qu'ils occupent, cèdent à la corruption, surtout avec un homme tel que Macky SALL, orfèvre en la matière, pour que tout le système soit vicié. Il convient donc, que, face à cette indépendance nécessaire, corresponde une responsabilité indispensable. Les "affaires SONKO" ont été un cas d'école, et un exemple frappant de ce qu'il ne faut pas faire, de ce qu'il ne faut plus jamais faire. Nous n'allons pas ré-écrire l'histoire, mais il est évident que, ces dernières années, certains magistrats ont faillit à leur mission, ont trahi le serment qu'ils ont prêtés, et que nous avons vu un parquet, au service d'un homme et de son parti, alors que le rôle de tout parquetier est de se mettre au service de la population. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle la justice est rendue "au nom du peuple sénégalais". L'équation n'est pas simple à résoudre, mais si déjà, les nouveaux arrivés trouvent la bonne formule qui laisserait au parquet son indépendance, qui devrait s'accompagner bien sur d'une responsabilité, on aurait déjà fait un grand pas. Il suffit de regarder ce que Macky SALL a pratiqué ces dix dernières années, pour savoir ce qu'il ne faut pas faire, et prendre les mesures qui permettront de réconcilier le peuple sénégalais avec sa justice, qui souffre d'un déficit, injuste à mes yeux, de confiance et de crédibilité, provoquée à mon sens par la félonie d'une petite poignée de magistrats sans scrupules et malhonnêtes, alors que l'immense majorité des magistrats sénégalais sont des gens de haute valeur, rendant une justice saine et équitable.
Malheureusement, tous les problèmes sont liés, et la nouvelle équipe a du pain sur la planche. S'il commence par éradiquer (ou tenter de le faire) la corruption, par des mesures efficaces et sans concession, si les dossiers sulfureux qui auraient dûs être jugés vont l'être, alors qu'ils ont été volontairement mis "sous le coude " d'un Président véreux, avec des sanctions à la hauteur des crimes commis, car il ne faut pas perdre de vue que l'argent public détourné, c'est un hôpital en moins, et des morts en plus, alors, nous aurons une justice assainie et des voyous en col blanc qui y regarderont à deux fois avant de se servir. Mais que l'on ne vienne pas nous parler de chasse aux sorcières: les magistrats sont là pour chasser les délinquants, par les sorciers ou les sorcières! La justice doit passer, et les voyous trépasser. La réconciliation passe par là, et si on laisse faire, et bien ce sera un très mauvais signal envoyé par la nouvelle classe dirigeante, et ce qui est à redouter, à savoir que les nouveaux feront la même chose que les prédécesseurs, en pire (record difficile à battre, mais quand même!) et le PASTEF et ses leaders connaitront la même fin que l'APR et ses petits caporaux, et rien ne changera dans le pays. Pour l'instant, aucune critique ne peut être émise, puisqu'aucune décision n'a été prise par le nouveau Président. Force est de reconnaitre que l'héritage qui lui est laissé est catastrophique, une dette abyssale, un pays divisé comme jamais, une corruption qui a littéralement vidé les ressources de l'état, plus de 30% de la population sous le seuil de pauvreté et, plus grâve, plus de 50% risquant de le devenir, les écoles et universités en lambeaux, j'en passe et des plus tristes: face à un tel bilan, le nouveau Président aura bien du mal non seulement à tenir ses promesses, mais même à tenir la barre. Alors, avant d'essuyer toute critique sur l'avenir, il conviendra d'avoir en tête le bilan catastrophique du Président voyou qui s'en va, les poches pleines, lui, sa famille, et son clan, et se souvenir que toute cette équipe de malfrat a soigneusement savonnée la planche de son successeur dont il ne voulait pas. La tâche va être rude, mais à coeur vaillant, rien d'impossible, et demain, c'est maintenant! Au travail, et que justice se fasse!
Me François JURAIN

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