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Des pluies meurtrières s’abattent sur l’est du Soudan en guerre

Vendredi 2 Août 2024

« C’est du jamais-vu », affirme Salaheddine Hamad jeudi depuis la ville côtière de Port-Soudan, dans l’est du Soudan, où des pluies diluviennes ont fait la veille cinq morts, selon la police de ce pays déjà ravagé par plus de quinze mois de guerre.  

 

De fortes pluies tombent habituellement au Soudan entre mai et octobre. Le pays fait alors face à de graves inondations qui endommagent les habitations, les infrastructures et les récoltes.  

 

Pourtant, « de telles pluies l’été, c’est du jamais-vu, c’est le changement climatique », affirme à l’AFP M. Hamad. La veille, la police de Port-Soudan annonçait « la mort de cinq personnes après l’effondrement d’un balcon suite à de fortes pluies ».  

 

« Les immeubles ne supportent pas ces pluies diluviennes, certains ont été endommagés, d’autres inondés », affirme Fatah Ibrahim, un autre habitant du principal port du pays, situé sur la mer Rouge.   

 

La ville « n’est pas prête pour faire face à cette quantité de pluie », estime de son côté Shahinaz Mohammed.  

 

« Je devais aller à l’université mais il n’y a pas de transports, tout est inondé car on n’a pas de système d’évacuation approprié », dit à l’AFP cette étudiante.  

 

Dans un communiqué publié mardi, l’ONU alertait sur le sort « de plusieurs milliers de personnes, principalement des déplacés internes, touchées par les fortes pluies et les inondations qui ont frappé certaines parties de la province de Kassala, dans l’est du Soudan », à 500 kilomètres au sud de Port-Soudan.  

 

À l’approche de la saison des pluies, les organisations humanitaires ont averti que les pluies torrentielles et les inondations isoleraient des régions entières.  

 

Chaque année, elles font de nombreuses victimes, directement ou indirectement à cause des maladies favorisées par l’humidité.

 

Les dégâts devraient être particulièrement importants cette année, après plus de quinze mois de guerre ayant gravement endommagé les infrastructures et contraint des millions de déplacés à se réfugier dans des zones inondables.

 

Cette guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.

 

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, pour avoir visé délibérément des civils et bloqué l’aide humanitaire, dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU. [AFP]

 
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