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Diomaye et Sonko lancent la traque pour l’extradition de Macky Sall et Cie

Jeudi 23 Janvier 2025

Diomaye, Macky et Sonko au Palais de la République le 2 avril 2024
Diomaye, Macky et Sonko au Palais de la République le 2 avril 2024

Sans être nommément cité, le « cas » Macky Sall et consorts a été au menu de la réunion du Conseil des ministres du 22 janvier 2025. Il s’est présenté sous forme d’un « projet de décret » relatif à la « Convention existant entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement du Royaume du Maroc sur l’assistance aux personnes détenues et sur le transfèrement des personnes condamnées, signée le 17 décembre 2004 à Rabat (Maroc). » Le texte a été adopté. Après la réinstallation de la Haute cour de justice (HCJ) par l’assemblée nationale, c’est un autre jalon que pose le duo Diomaye-Sonko dans la perspective d’un jugement de l’ancien président de la République. 

 
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Depuis avril 2024 et la défaite de son poulain Amadou BA à l’élection présidentielle du 24 mars 2024, Macky Sall vit en exil à Marrakech avec familles et bagages. Il ne donne pas l’impression ou le sentiment de vouloir revenir de sitôt au Sénégal. Tête de liste de sa coalition électorale lors des législatives du 17 novembre dernier, il avait promis de venir faire campagne avant de rétracter. Ses partisans encore fidèles s’étaient débrouillés seuls sur le terrain face à la machine du parti au pouvoir Pastef. Il n’y a pas eu de miracle. 

 

En dépoussiérant la Convention bilatérale citée plus haut, l’exécutif sénégalais ouvre clairement un dossier judiciaire à haute intensité politique qui sera un sérieux test de la solidité des relations particulières qui existent entre le Sénégal et le Maroc. Dans le respect des procédures qui encadrent le traitement des « personnes détenues » et « le transfèrement des personnes condamnées », le pouvoir sénégalais va travailler à obtenir des autorités marocaines, dans un premier temps, des garanties sur l’application rigoureuse de la Convention signée entre les deux Etats. Dakar sondera ainsi Rabat pour avoir l’assurance que la personnalité politique qu’est Macky Sall, accueillie en hôte de marque par le Royaume chérifien, ne sera pas un objet de conflit dur entre les deux pays. 

 

Sous cet angle, il est permis de supposer que le Maroc trainerait les pieds si le Sénégal exprimait par les canaux diplomatiques appropriés une demande d’extradition de l’ancien chef d’Etat. Le Royaume hésiterait autant pour protéger sa réputation de pays accueillant que pour, peut-être, donner le temps et l’opportunité à Sall de se trouver un autre point de chute sans risque, comme dans les émirats et monarchies du Golfe arabe-persique.

 
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On peut néanmoins penser que si le projet de faire juger Macky Sall (sans oublier certains de ses compagnons qui ont pris la tangente avant ou après lui) porte en lui une vraie dimension politique et morale du point de vue des autorités sénégalaises, le réalisme politique pourrait finir par prévaloir. Il se manifesterait alors par l’impossibilité concrète - ici et maintenant - de rapatrier un fugitif bénéficiant de l’asile politique d’un pays ami du Sénégal et de le faire constater à l’opinion publique nationale. A l’impossible nul n’est tenu, dit-on! 

 
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