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Echanges commerciaux : l’ambassadeur de Turquie conseille au Sénégal de transformer ses matières premières pour une meilleure plus-value

Dimanche 20 Juin 2021

Ahmad Kavas, ambassadeur de Turquie au Sénégal
Ahmad Kavas, ambassadeur de Turquie au Sénégal
L’ambassadeur de la Turquie au Sénégal, Ahmed Kavas, a indiqué samedi à Thiès que son pays est disposé à soutenir toute initiative visant à équilibrer les relations commerciales entre les deux pays. Notre pays étant un « grand exportateur » de minerais et de produits agroalimentaires (…) qui sont « en général » expédiés sous forme de matières premières, il a recommandé que, « au lieu d’exporter (ces) matières premières, (qu’elles soient) transformées sur place », a-t-il préconisé.
 
Le diplomate turc s’adressait à des journalistes, en marge de la première cérémonie de graduation d’une quarantaine d’élèves de l’école Maarif de Thiès, sise au quartier 10ème
 
Le fait d’exporter des matières premières pour importer tout le temps des produits manufacturés n’est ’’pas bon’’ pour une économie, a-t-il dit, relevant que son pays était dans la même situation, en étant pendant des dizaines d’années le ’’marché unique’’ des pays européens.
 
En achetant ’’tout le temps’’ leurs biens de consommation en Europe, les 80 millions de Turcs suffisaient comme débouché aux pays européens pour écouler leurs produits, a-t-il dit.
 
Aujourd’hui, comme la Turquie, il faut que le Sénégal transforme sur place ses matières premières au lieu de les exporter directement pour qu’elles leur reviennent ’’dix à vingt fois plus chères’’, sous forme de produits finis, a poursuivi l’ambassadeur.
  
Interpellé sur la manière de réduire le déséquilibre de la balance commerciale entre le Sénégal et la Turquie, le diplomate a admis que c’est là où se situe le ’’grand problème’’ dans les échanges entre Dakar et Ankara. Il n’a toutefois pas donné de chiffres sur le volume des échanges entre la Turquie et le Sénégal.
 
« Rééquilibrer les échanges entre les deux pays dépend des Sénégalais »
 
Il a relevé toutefois que le rééquilibrage des échanges commerciaux entre les deux pays ’’dépend des Sénégalais’’, qui peuvent créer leurs usines au Sénégal, avec la contribution de la Turquie. ’’Notre président conseille aux hommes d’affaires (turcs) d’équilibrer’’ ces relations commerciales, a-t-il souligné.
 
Il a évoqué à titre d’exemple, la présence à Rufisque d’une usine de farine qui fabrique et commercialise ses produits au Sénégal et dans la sous-région. Il a fait état de la possibilité d’établir des partenariats entre entrepreneurs sénégalais et des sociétés turques, pour parvenir à cet équilibre, gage d’une relation gagnant-gagnant.
 
Pour lui, les économistes, les hommes d’affaires et les hommes politiques sénégalais doivent travailler à équilibrer leurs échanges commerciaux, ’’pas seulement avec la Turquie, mais avec tout le monde’’.
 
La Turquie est présente au Sénégal dans plusieurs secteurs, dont la construction d’infrastructures.
 
L’aéroport Blaise Diagne de Diass a été réalisé par une entreprise turque, et un consortium turc participe à sa gestion. Le Centre international de conférence Abdou Diouf a aussi été construit par des Turcs. La Turquie devrait prochainement se lancer dans l’exploitation du fer de la Falémé.
 
Le pays dont la présence diplomatique au Sénégal remonte à 60 ans, a renforcé ses relations commerciales avec son partenaire ces dernières années. 
 
« Des milliers de Turcs au Sénégal »
 
’’Nos relations sont devenues pas seulement économiques, mais politiques, sociales, éducatives et culturelles’’, a relevé Ahmed Kavas. Ces relations ’’vont se fortifier’’ dans plusieurs domaines, sur la base de la connaissance mutuelle entre les deux peuples, a-t-il assuré.
 
Décrivant l’évolution de la présence turque au Sénégal, il a rappelé qu’il y a près de 30 ans quand, étudiant, il venait pour la première fois à Thiès en 1993, l’ouverture d’écoles turques au Sénégal était imaginable. 
 
A l’époque, il y avait ’’une seule famille turque’’ à Dakar. Aujourd’hui, ils sont ’’des milliers’’ d’hommes d’affaires, de commerçants, d’ouvriers à travailler au Sénégal, tout comme ’’des milliers’’ de Sénégalais vivent en Turquie où ils font surtout du commerce.
 
La Turquie accueille aussi 400 à 500 étudiants sénégalais, inscrits dans diverses filières des universités, a-t-il dit. 
 
Des ONG turques mènent aussi des actions sociales au Sénégal comme dans d’autres pays africains, a poursuivi l’ambassadeur, non sans ajouter que les présidents des deux pays travaillent à élargir les relations à tous les domaines.
 
’’Nouvel acteur’’ en Afrique comme la Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie est aujourd’hui le quatrième pays en termes de présence diplomatique sur le continent, derrière la Chine présente dans 52 pays, les USA dans 50 pays, la France 47 pays, a-t-il noté. 
 
La Turquie a des représentations diplomatiques dans 43 pays africains, avec lesquels elle entretient des relations commerciales et ou elle a consenti des investissements.
(Momar Dieng avec APS)
 
 
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