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Écrasement d’Ethiopian Airlines en 2019 - Des familles de victimes dénoncent « l’impunité » de Boeing

Samedi 11 Mars 2023


Des familles de victimes de l’écrasement du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines se sont rassemblées vendredi devant le siège de l’avionneur près de Washington, quatre ans après le drame, pour dénoncer son « impunité totale ».
 
« Il n’y a eu aucune investigation, d’un point de vue judiciaire et d’un point de vue criminel, aux États-Unis, au pénal, pour homicide involontaire », a déclaré à l’AFP la Française Catherine Berthet, qui a perdu sa fille Camille dans l’accident.
 
Avec d’autres familles, venues spécialement du Canada et d’Allemagne notamment, elle a brandi sous la pluie des portraits des proches disparus en 2019 devant l’imposant bâtiment de Boeing, dans la banlieue de la capitale américaine.
 
Le 10 mars 2019, six minutes après son décollage d’Addis Abeba, le vol ET302 à destination de Nairobi s’était écrasé dans un champ au sud-est de la capitale éthiopienne, tuant les 157 passagers et membres d’équipage.
 
Cet accident était survenu moins de cinq mois après celui, dans des conditions similaires, d’un 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air, qui avait fait 189 morts.
 
La succession de ces deux tragédies, qui ont plongé Boeing dans la pire crise de son histoire, avait mis en lumière un défaut dans un logiciel de commandes de vol, le système antidécrochage MCAS. Après 20 mois d’immobilisation au sol, l’appareil avait été autorisé à voler de nouveau aux États-Unis.
 
« Quatre ans après […], cet avion est toujours dans les airs et c’est le meilleur vendeur de Boeing, ce 737 MAX, alors qu’il est dangereux », estime Mme Berthet.
 
Les autorités américaines et Boeing ont conclu début 2021 un accord dans lequel l’industriel reconnaissait que deux de ses employés avaient induit en erreur les autorités lors de la certification du 737 MAX et acceptait de verser 2,5 milliards de dollars de pénalités et d’indemnités, en échange d’un arrêt des poursuites au pénal.
 
Cet accord est contesté par Catherine Berthet et d’autres familles de victimes. Un juge fédéral basé au Texas a estimé début février qu’il n’avait pas l’autorité pour accéder à leurs demandes, et l’affaire est désormais en appel.
 
Dans cette affaire, le gouvernement américain et Boeing « sont du même côté du tribunal, contre les familles qui demandent justice », a encore estimé vendredi Adnaan Stumo, qui a perdu sa sœur Samya dans l’accident.
 
 
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