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Émirats arabes unis : Inauguration discrète de la première ambassade d’Israël dans le Golfe

Mardi 29 Juin 2021

Le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a inauguré mardi aux Émirats arabes unis la première ambassade d’Israël dans le Golfe, lors d’une visite officielle inédite pour un ministre de l’État hébreu depuis la normalisation des relations l’an passé.
 
Arrivé dans la matinée dans la capitale Abou Dabi, M. Lapid doit aussi s’entretenir avec de hauts responsables émiratis et se rendre à Dubaï pour les ouvertures officielles du consulat d’Israël ainsi que du pavillon de son pays à l’Exposition universelle (du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022).
 
« En train de couper le ruban d’inauguration de l’ambassade d’Israël à Abou Dabi avec la ministre émiratie de la Culture Noura al-Kaabi », a tweeté le ministre avec une photo de lui et de la responsable émiratie.
 
« Ce que nous faisons ici aujourd’hui n’est pas la fin du trajet, c’est le début », a ajouté M. Lapid sur Twitter, où il a également publié une photo de lui déposant une mézouza, petit étui placé aux portes des maisons que l’on touche en entrant dans la tradition juive.
 
« Nous devons connecter et faire prospérer nos économies », a-t-il insisté, appelant tous les pays arabes de la région à « reconnaître » Israël.
 
Le responsable israélien devrait rencontrer son homologue émirati, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane.
 
Un « péché », dit le Hamas
 
Le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza a dénoncé l’ouverture de l’ambassade, disant dans un communiqué qu’elle « refl(était) l’insistance des Émirats sur le péché […] qu’ils ont commis en signant les accords de normalisation ».
 
Le ministre n’a pas été accueilli sur le tarmac par un haut responsable et sa visite a été très peu couverte par les médias côté émirati, une discrétion qui tranche avec les grandes annonces et les slogans dithyrambiques durant les premiers mois de la normalisation entre les deux pays.
 
La visite de ce haut responsable israélien intervient dans un contexte de montée des tensions dans les Territoires palestiniens occupés par Israël.
 
Les pays arabes, parmi lesquels les Émirats et Bahreïn, avaient critiqué la répression de manifestations de Palestiniens par les forces israéliennes à Jérusalem-Est, occupé par l’État hébreu.  
 
Les frappes israéliennes sur Gaza avaient mis les nouveaux partenaires commerciaux arabes de l’État hébreu dans l’embarras, face à une population arabe très critique dans la rue et sur les réseaux sociaux.
 
Bahreïn, une autre monarchie du Golfe ainsi que le Maroc et le Soudan ont également signé ces derniers mois des accords de normalisation avec Israël, sous l’impulsion de l’ancienne administration américaine de Donald Trump.
Mardi, le Bahreïn a nommé un ambassadeur pour représenter son pays auprès d’Israël.
 
Une « trahison »
 
Les Palestiniens ont dénoncé ces accords et les ont qualifiés de « trahison ». La résolution du conflit israélo-palestinien était jusqu’alors considérée comme une condition sine qua non à toute normalisation.
 
Ces derniers mois, les Émirats et Israël ont multiplié les accords de coopération dans divers domaines, notamment commerciaux. En mars, les Émirats arabes unis avaient annoncé la création d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars américains destiné à des secteurs stratégiques en Israël.
 
« Voir le bleu et le blanc (couleurs du drapeau d’Israël, NDLR) ici à l’aéroport d’Abou Dabi […] c’est exaltant ! », avait tweeté dans la matinée l’ambassadeur d’Israël aux Émirats, Eitan Na’eh.
 
Fin août, l’avion effectuant le premier vol commercial direct entre les Émirats et Israël s’était posé à Abou Dabi en provenance de l’aéroport international David Ben Gourion de Tel-Aviv, avec à son bord une délégation américano-israélienne officielle.
 
En mars, la première visite officielle aux Émirats du premier ministre israélien d’alors, Benyamin Nétanyahou, avait été annulée en raison d’un « différend » avec la Jordanie sur le survol de son espace aérien, selon l’État hébreu.
 
M. Lapid est l’architecte de la coalition ayant mis fin in extremis au règne de Benyamin Nétanyahou et devrait devenir premier ministre ultérieurement, en alternance avec le nouveau chef du gouvernement Naftali Bennett. (AFP)
 
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