Mardi soir vers 11 h. Tripoli résonne des combats qui opposent les troupes du gouvernement libyen à celles du maréchal Khalifa Haftar, qui assiège la ville depuis trois mois. Dans le centre de prisonniers de Tarjouna, au sud-est de la capitale, les 600 migrants qui y sont détenus rentrent dans un hangar qui leur sert de dortoir. C’est là que la tragédie a lieu. «Nous avons entendu le premier bombardement qui a détruit un garage tout près de notre bâtiment, affirment plusieurs témoins. Nous avons essayé de fuir mais les portes étaient fermées. Quelques minutes plus tard, la seconde bombe est tombée sur nous.»
L’explosion fait 44 morts et plus de 130 blessés. Le gouvernement libyen accuse les forces du général Haftar d’avoir conduit un raid aérien. À l’inverse, celles-ci affirment qu’il s’agit d’un tir d’artillerie provenant des lignes gouvernementales. Les Nations Unies qualifient l’acte de «possible crime de guerre» et demandent une enquête indépendante.
Mercredi, sur le lieu du bombardement, les migrants regardent en silence l’édifice en ruines. À l’intérieur, les débris se confondent avec les matelas et les affaires personnelles des victimes. Les murs tachés de sang portent encore les mots d’espoir des jeunes subsahariens qui ont tenté la traversée de la Méditerranée avant d’être enfermés ici.
«Dans ces centres, nous avons presque tous essayé la traversée. Ce sont les garde-côtes libyens qui nous ont ramenés», commente Jamal, un Sud-Soudanais qui vit dans ce centre depuis plus d’un an. «Après la première explosion, les gardes ont tiré en l’air pour nous empêcher de sortir du bâtiment. Ils en ont aussi blessé quelques-uns parmi nous. Après l’explosion, ils nous ont fait sortir en vitesse», continue Jamal. «Même une fois sortis du hangar, les gardes pointaient leurs fusils vers nous. Une personne a essayé de s’échapper et ils lui ont tiré dans la jambe», raconte un Marocain. Lui rêvait d’aller en Italie. «Aujourd’hui, je veux seulement rentrer au Maroc», lâche-t-il.
À ses côtés se trouvent trois blessés. Deux d’entre eux peinent à bouger les lèvres pour parler et ne verront probablement pas la fin de la journée. «On ne sait pas ce qu’ils vont faire de nous maintenant. Mais ils ne peuvent pas nous laisser ici, c’est dangereux. Même si le bruit des bombes est comme de la musique pour nous, car on y est habitués, si on reste ici on risque de mourir», explique un Érythréen.
Le centre de Tarjouna, comme tous les centres de détention pour migrants en Libye, est connu pour ses conditions de vie épouvantables. «Nous ne mangeons qu’une fois par jour, du couscous ou des macaronis. L’eau potable arrive une fois ou deux par semaine, si on a de la chance. Les gardes nous frappent. Il y a deux semaines, ils sont entrés dans les cellules et ils ont tapé des gens. Ici nous n’avons pas de paix», lâche l’Érythréen. (TDG)
L’explosion fait 44 morts et plus de 130 blessés. Le gouvernement libyen accuse les forces du général Haftar d’avoir conduit un raid aérien. À l’inverse, celles-ci affirment qu’il s’agit d’un tir d’artillerie provenant des lignes gouvernementales. Les Nations Unies qualifient l’acte de «possible crime de guerre» et demandent une enquête indépendante.
Mercredi, sur le lieu du bombardement, les migrants regardent en silence l’édifice en ruines. À l’intérieur, les débris se confondent avec les matelas et les affaires personnelles des victimes. Les murs tachés de sang portent encore les mots d’espoir des jeunes subsahariens qui ont tenté la traversée de la Méditerranée avant d’être enfermés ici.
«Dans ces centres, nous avons presque tous essayé la traversée. Ce sont les garde-côtes libyens qui nous ont ramenés», commente Jamal, un Sud-Soudanais qui vit dans ce centre depuis plus d’un an. «Après la première explosion, les gardes ont tiré en l’air pour nous empêcher de sortir du bâtiment. Ils en ont aussi blessé quelques-uns parmi nous. Après l’explosion, ils nous ont fait sortir en vitesse», continue Jamal. «Même une fois sortis du hangar, les gardes pointaient leurs fusils vers nous. Une personne a essayé de s’échapper et ils lui ont tiré dans la jambe», raconte un Marocain. Lui rêvait d’aller en Italie. «Aujourd’hui, je veux seulement rentrer au Maroc», lâche-t-il.
À ses côtés se trouvent trois blessés. Deux d’entre eux peinent à bouger les lèvres pour parler et ne verront probablement pas la fin de la journée. «On ne sait pas ce qu’ils vont faire de nous maintenant. Mais ils ne peuvent pas nous laisser ici, c’est dangereux. Même si le bruit des bombes est comme de la musique pour nous, car on y est habitués, si on reste ici on risque de mourir», explique un Érythréen.
Le centre de Tarjouna, comme tous les centres de détention pour migrants en Libye, est connu pour ses conditions de vie épouvantables. «Nous ne mangeons qu’une fois par jour, du couscous ou des macaronis. L’eau potable arrive une fois ou deux par semaine, si on a de la chance. Les gardes nous frappent. Il y a deux semaines, ils sont entrés dans les cellules et ils ont tapé des gens. Ici nous n’avons pas de paix», lâche l’Érythréen. (TDG)