Le Parlement tunisien examine, vendredi 27 septembre, un projet de révision de la loi électorale, contesté par la société civile comme un « changement des règles du jeu » à quelques jours de la présidentielle du 6 octobre où le président Kaïs Saïed brigue un nouveau mandat.
Citant un « conflit » entre la justice administrative et l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), plus d’un tiers des députés ont présenté un texte à voter « en urgence » pour retirer au tribunal administratif la prérogative d’arbitrer les contentieux électoraux et la confier à la cour d’appel.
Fin août, le tribunal administratif réuni en appel avait réintégré dans la course présidentielle, à la surprise générale, trois candidats exclus d’une liste préliminaire par l’ISIE le 10 août et considérés comme les rivaux les plus sérieux du président, Kaïs Saïed. Il s’agissait de Mondher Zenaïdi, ancien ministre sous Zine El-Abidine Ben Ali, d’Abdellatif Mekki, un ancien dirigeant du mouvement Ennahda, et d’Imed Daïmi, un conseiller de l’ex-président Moncef Marzouki, proche d’Ennahda...
Le président sortant, élu démocratiquement en 2019, est accusé par ses détracteurs d’avoir fait régresser les droits et libertés en Tunisie depuis un coup de force à l’été 2021 par lequel il s’est emparé des pleins pouvoirs. [Le Monde avec AFP]