Le placement en détention de Sihem Bensedrine, figure de la lutte pour les droits humains et ancienne présidente de l’Instance Vérité & Dignité, mise en place après la révolution, est un nouveau coup dur pour les opposants au régime. Acte après acte, le président tunisien, Kaïs Saïed, piétine tous les acquis de la transition démocratique, qui a suivi la révolution de 2011.
Le placement en détention, jeudi 1er août, de Sihem Bensedrine, l’une des figures de la lutte pour les droits humains dans le pays, en est le dernier symbole. A 73 ans, Sihem Bensedrine est rattrapée par la justice pour sa fonction de présidente de l’Instance Vérité & Dignité (IVD), qu’elle a occupée de 2014 à 2018.
Cet organisme indépendant avait été créé dans le cadre du processus de justice transitionnelle postrévolution de 2011, pour faire la lumière sur les violations des droits humains sous les régimes d’Habib Bourguiba et de Zine El-Abidine Ben Ali.
L’ancienne patronne de l’instance est accusée de « s’être procuré des avantages injustifiés », d’avoir « causé des préjudices à l’Etat » et de « falsification » pour des modifications apportées au rapport final de l’IVD, avant la publication officielle de celui-ci. Elle risque la prison à vie. [Le Monde]