Le président turc a invité les pays occidentaux à réagir de manière unanime aux actions d'Israël à Gaza, tout comme ils ont réagi aux récentes frappes de représailles de l'Iran.
Le chef de l'État turc animait ce jeudi à Ankara une conférence de presse avec son homologue tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, en visite en Türkiye.
"Nous avons vu que les pays occidentaux sont capables de réagir d'une seule voix aux représailles de l'Iran. Ces mêmes acteurs doivent d'une seule voix dire 'stop' à Israël", a affirmé Erdogan.
L'Iran a lancé une frappe aérienne samedi contre Israël en représailles à une attaque aérienne le 1er avril contre sa représentation diplomatique à Damas, la capitale syrienne. L'Iran aurait tiré plus de 300 drones et missiles, presque tous interceptés par les systèmes de défense aérienne d'Israël et de ses alliés, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.
"Depuis 195 jours, l'un des plus grands massacres du siècle se déroule à Gaza. Nous devons redoubler d'efforts pour mettre fin à ce massacre. Un cessez-le-feu immédiat et durable doit être instauré au plus vite [à Gaza], puis nous devons prendre des mesures pour parvenir à une solution à deux États", a ajouté le président turc.
Et de poursuivre : "Il ne faudrait pas donner l'occasion à Israël de déformer la réalité et d'occulter les atrocités commises à Gaza".
Samia Suluhu Hassan a, quant à elle, exprimé son soutien aux efforts d’Ankara pour trouver des solutions pacifiques aux conflits internationaux.
"La Tanzanie soutient les efforts de la Türkiye pour trouver des solutions pacifiques aux conflits internationaux", a-t-elle dit.
Et d’ajouter : Nous soutenons l'appel à un cessez-le-feu immédiat pour le bien des habitants de Gaza. Nous soutenons également l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire".
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière conduite, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait près de 1 200 morts, selon les autorités de Tel-Aviv.
Depuis lors, plus de 33 800 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 76 600 autres ont été blessés dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, en raison du manque de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre les mesures nécessaires pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations civiles de la Bande de Gaza. [AA]