"Chaplin" était un bon nom pour la boutique de Yamile Zapata, mais "El Patron" attire davantage. L'image de Pablo Escobar, baron de la drogue et "saint patron" d'un quartier pauvre de la catholique Medellin, fait même plus recette que le pape.
Ces jours-ci, "tout le monde veut un souvenir du pape" François, mais "Pablo vend mieux", assure Yamile, 34 ans. Coiffeuse dans ce quartier construit par Escobar au cours des années 80, elle vend aussi des souvenirs de celui qui fut le gangster le plus craint de Colombie.
Des tasses, des T-shirts, des livres consacrés au chef de l'ancien cartel de Medellin, qui dans sa lutte contre l'Etat a même recouru à des attentats qui ont tué des centaines de Colombiens.
Plus de vingt ans ont passé depuis qu'Escobar a été abattu par la police le 2 décembre 1993 et qu'ont été décimés les grands cartels de narco-trafiquants dirigés par "el capo" et ses adversaires de Cali. Et dix mois depuis que la Colombie a signé la paix avec la guérilla la plus puissante du continent, qui se finançait par le trafic de drogue.
- Connaître l'histoire d'Escobar -
Mais le pays, où François est arrivé mercredi pour promouvoir la paix, le pardon et la réconciliation pendant cinq jours, reste le premier producteur de feuille de coca, composant de base de la cocaïne, et le premier exportateur de poudre blanche.
Ce pape qui a qualifié de trafic de drogue de cancer qui a fait des "métastases" a inclus Medellin dans sa visite.
Cette ville moderne de près de deux millions d'habitants, qui compte le plus grand nombre d'églises du pays, peine à faire oublier son passé de capitale mondiale des narcos.
La figure de Pablo Escobar, le "Patron", continue d'attirer des millions d'amateurs de feuilletons, séries et livres qui promettent de révéler des facettes méconnues du truand.
"Les gens ne cherchent rien de morbide ou de mal, ils veulent seulement connaître l'histoire de Pablo", affirme à l'AFP Yamile Zapata.
En ouvrant son commerce, elle l'avait appelé "Chaplin", mais elle en a changé le nom en février et le modeste salon "El Patron" attire deux fois plus de clients.
Profitant de l'enthousiasme suscité par la visite de François, elle a élargi son offre avec des porte-clés à l'effigie du pape, que lui a livrés un voyou repenti.
Après la chute des puissants cartels, le trafic de drogue reste en Colombie un négoce juteux, contrôlé par des bandes plus petites, mais extrêmement violentes.
A Medellin, où le pape a célébré samedi une messe qui a attiré plus d'un million de fidèles, quasiment autant que dans la capitale Bogota jeudi, les "combos" ou gangs se disputent le contrôle des quartiers et du micro trafic de stupéfiants.
- Le 'quartier Pablo Escobar' -
Mme Zapata admet qu'Escobar est un bestseller. Mais elle ne ressent pas la ferveur quasi-religieuse de certains. Elle ne croit "qu'en Dieu, mais montre ce que (Pablo) a fait de bien. Le mauvais ne ressort pas dans ce quartier car ici, tout le monde l'aime".
Les premières 260 maisons ont été construites il y a trente ans par le narco-trafiquant pour les miséreux qui vivaient dans la décharge de Moravia. Aujourd'hui, plus de 6.000 logements s’agglutinent le long d'interminables escaliers de ciment qui escaladent la colline.
Au pied des marches, une fresque sur laquelle veille une statue de l'enfant Jésus: l'inscription "Bienvenidos al barrio Pablo Escobar" (Bienvenus dans le quartier Pablo Escobar) s'étale en lettres immenses, flanquée du visage du "capo" et du slogan "Aquí se respira paz" (Ici on vit en paix).
"Aucun leader religieux ou politique ne l'emportera sur Pablo", affirme Wberney Zabala, délégué communal. Chez lui, des cierges brûlent devant un portrait d'Escobar.
"Offrir un quartier est son premier miracle", estime cet ex-militaire de 45 ans, qui pensait aller samedi à la messe pontificale avec un portrait de son héros.
Il y a finalement renoncé car il a déjà perdu un emploi dans un club de sport pour avoir bien parlé d'Escobar dans une vidéo. Mais "tant que le quartier existe, l'histoire durera".
Ces jours-ci, "tout le monde veut un souvenir du pape" François, mais "Pablo vend mieux", assure Yamile, 34 ans. Coiffeuse dans ce quartier construit par Escobar au cours des années 80, elle vend aussi des souvenirs de celui qui fut le gangster le plus craint de Colombie.
Des tasses, des T-shirts, des livres consacrés au chef de l'ancien cartel de Medellin, qui dans sa lutte contre l'Etat a même recouru à des attentats qui ont tué des centaines de Colombiens.
Plus de vingt ans ont passé depuis qu'Escobar a été abattu par la police le 2 décembre 1993 et qu'ont été décimés les grands cartels de narco-trafiquants dirigés par "el capo" et ses adversaires de Cali. Et dix mois depuis que la Colombie a signé la paix avec la guérilla la plus puissante du continent, qui se finançait par le trafic de drogue.
- Connaître l'histoire d'Escobar -
Mais le pays, où François est arrivé mercredi pour promouvoir la paix, le pardon et la réconciliation pendant cinq jours, reste le premier producteur de feuille de coca, composant de base de la cocaïne, et le premier exportateur de poudre blanche.
Ce pape qui a qualifié de trafic de drogue de cancer qui a fait des "métastases" a inclus Medellin dans sa visite.
Cette ville moderne de près de deux millions d'habitants, qui compte le plus grand nombre d'églises du pays, peine à faire oublier son passé de capitale mondiale des narcos.
La figure de Pablo Escobar, le "Patron", continue d'attirer des millions d'amateurs de feuilletons, séries et livres qui promettent de révéler des facettes méconnues du truand.
"Les gens ne cherchent rien de morbide ou de mal, ils veulent seulement connaître l'histoire de Pablo", affirme à l'AFP Yamile Zapata.
En ouvrant son commerce, elle l'avait appelé "Chaplin", mais elle en a changé le nom en février et le modeste salon "El Patron" attire deux fois plus de clients.
Profitant de l'enthousiasme suscité par la visite de François, elle a élargi son offre avec des porte-clés à l'effigie du pape, que lui a livrés un voyou repenti.
Après la chute des puissants cartels, le trafic de drogue reste en Colombie un négoce juteux, contrôlé par des bandes plus petites, mais extrêmement violentes.
A Medellin, où le pape a célébré samedi une messe qui a attiré plus d'un million de fidèles, quasiment autant que dans la capitale Bogota jeudi, les "combos" ou gangs se disputent le contrôle des quartiers et du micro trafic de stupéfiants.
- Le 'quartier Pablo Escobar' -
Mme Zapata admet qu'Escobar est un bestseller. Mais elle ne ressent pas la ferveur quasi-religieuse de certains. Elle ne croit "qu'en Dieu, mais montre ce que (Pablo) a fait de bien. Le mauvais ne ressort pas dans ce quartier car ici, tout le monde l'aime".
Les premières 260 maisons ont été construites il y a trente ans par le narco-trafiquant pour les miséreux qui vivaient dans la décharge de Moravia. Aujourd'hui, plus de 6.000 logements s’agglutinent le long d'interminables escaliers de ciment qui escaladent la colline.
Au pied des marches, une fresque sur laquelle veille une statue de l'enfant Jésus: l'inscription "Bienvenidos al barrio Pablo Escobar" (Bienvenus dans le quartier Pablo Escobar) s'étale en lettres immenses, flanquée du visage du "capo" et du slogan "Aquí se respira paz" (Ici on vit en paix).
"Aucun leader religieux ou politique ne l'emportera sur Pablo", affirme Wberney Zabala, délégué communal. Chez lui, des cierges brûlent devant un portrait d'Escobar.
"Offrir un quartier est son premier miracle", estime cet ex-militaire de 45 ans, qui pensait aller samedi à la messe pontificale avec un portrait de son héros.
Il y a finalement renoncé car il a déjà perdu un emploi dans un club de sport pour avoir bien parlé d'Escobar dans une vidéo. Mais "tant que le quartier existe, l'histoire durera".