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Européennes: LaRem attaque le RN sur le thème des influences étrangères

Dimanche 19 Mai 2019

PARIS (Reuters) - Ministres et responsables de La République en marche (LaRem) ont multiplié dimanche les critiques contre le Rassemblement national, qu’ils accusent d’être inféodé à Donald Trump et Vladimir Poutine, voire “dans la roue” de l’italien Matteo Salvini, à une semaine des élections européennes.
 
Se défendant de toute ingérence américaine, russe ou italienne, le RN a taxé en retour le parti présidentiel de “complotisme délirant”.
 
LaRem a versé trois pièces à son dossier d’instruction : le soutien affiché par l’américain Steve Bannon, le scandale russe éclaboussant l’allié autrichien du parti d’extrême droite et les images de Marine Le Pen au côté du ministre italien Matteo Salvini lors d’un grand meeting à Milan, samedi.
 
“Ce que je veux, c’est que les Européens s’unissent pour se faire respecter”, a attaqué Nathalie Loiseau, tête de liste de La République en marche et du MoDem aux Européennes, sur France 3. “Ce que veut Mme Le Pen, c’est se vassaliser devant M. Poutine et devant M. Trump.”
 
Un message relayé par des figures de la majorité et des poids lourds du gouvernement, à commencer par le Premier ministre.
 
“Ce que je ne comprends pas, c’est que des Français, qui par ailleurs prétendent défendre le peuple et la nation, se fassent les relais chez nous de gens dont l’intérêt est d’affaiblir l’Europe”, a déclaré Edouard Philippe lors d’une séance de questions diffusée sur Facebook.
 
“Derrière les nationalistes, (...) il y a la soumission à des forces étrangères, il y a la soumission de la nation française”, a pour sa part jugé le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, invité de BFM TV.
 
“Il y a une vraie capitulation dans le fond”, a poursuivi l’ex-élu des Républicains (LR). “Les nationalistes ont renoncé à ce que le continent européen soit indépendant et souverain face à la Chine et face aux Etats-Unis.”
 
“AUCUNE INFLUENCE ÉTRANGÈRE”, SE DÉFEND LE RN
 
Bruno le Maire a cité en exemple Steve Bannon, ancien stratège de Donald Trump, et l’ex-vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache, soupçonné de tentative de collusion avec la Russie depuis la publication d’une vidéo compromettante tournée en caméra cachée.
 
Le premier fait en ce moment escale à Paris, où il donne des interviews à la presse pour soutenir Marine Le Pen au nom de la “révolte nationale populiste” et prédire un “tremblement de terre” lors des Européennes du 26 mai.
 
Le RN ne s’est jamais caché d’entretenir des contacts informels, notamment via le député Louis Aliot, avec cet ancien conseiller de la Maison blanche, qu’il a même invité sur la scène de son 16e congrès, en mars 2018, à Lille.
 
Le parti de Marine Le Pen récuse toutefois le rôle de conseiller occulte prêté à Steve Bannon.
“Le Rassemblement national ne lui a rien demandé”, a assuré dimanche l’eurodéputé RN Nicolas Bay sur France Inter. “Nous avons mené cette campagne de manière parfaitement indépendante, sans aucune influence étrangère.”
 
Concernant l’affaire impliquant Heinz-Christian Strache, qui fut jusqu’à samedi le chef de file du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), “c’est encore un peu nébuleux”, a-t-il dit, tout en précisant que la formation demeurait l’alliée du RN - “ça ne change rien à leur projet politique”.
 
Les attaques de LaRem s’expliquent par l’imminence du scrutin européen, à en croire Marine Le Pen.
 
“La macronie en panique tombe dans un complotisme délirant”, a écrit l’ex-candidate à la présidentielle sur Twitter, dans un message assorti d’une citation de Nathalie Loiseau.
 
Jusqu’à présent, la campagne a largement été dominée par ce duel à distance entre LaRem et le RN et, au-delà, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui se sont tous deux investis personnellement dans les débats, au point de marginaliser les autres partis en lice.
 
Dans les sondages, les deux listes favorites sont au coude-à-coude, un peu au-dessus de 20% des intentions de vote, avec en moyenne un léger ascendant en faveur du RN.
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