Le juge d’instruction au Liban en charge de l’enquête sur l’explosion meurtrière au port de Beyrouth a annoncé vendredi son intention d’interroger le Premier ministre démissionnaire, tout en préparant le terrain en vue des inculpations de quatre anciens ministres et de responsables sécuritaires.
Le juge d’instruction au Liban en charge de l’enquête sur l’explosion meurtrière au port de Beyrouth a annoncé vendredi son intention d’interroger le Premier ministre démissionnaire, tout en préparant le terrain en vue des inculpations de quatre anciens ministres et de responsables sécuritaires.
Le juge Tarek Bitar avait été chargé en février de l’enquête sur le drame du 4 août, après la récusation de son prédécesseur Fadi Sawan, qui avait inculpé le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab et trois anciens ministres, provoquant une levée de boucliers au sein de la classe politique.
M. Diab a été « convoqué pour un interrogatoire », a indiqué M. Bitar sans rendre publique la date. Il s’exprimait devant quelques journalistes, dont un correspondant de l’AFP.
Selon l’agence nationale d’information ANI, M. Diab sera entendu « en tant qu’inculpé dans l’affaire ».
M. Bitar a assuré avoir demandé au Parlement la levée de l’immunité parlementaire de trois députés qui ont occupé des postes de ministres: Ali Hassan Khalil (Finances), Ghazi Zaayter (Travaux publics et Transport) et Nouhad al-Machnouk (Intérieur).
Un quatrième ex-ministre est également dans le viseur de la justice: Youssef Fenianos (Travaux publics et Transports).
Cette demande intervient « en vue de les inculper et d’intenter des poursuites pour potentielle intention d’homicide » mais aussi pour « négligence et manquements », a expliqué le juge d’instruction, les responsables « n’ayant pas pris les mesures (nécessaires) pour éviter au pays le danger de l’explosion ».
La gigantesque déflagration avait fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, dévastant la moitié de la capitale. Elle avait été déclenchée par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d’ammonium « sans mesures de précaution » de l’aveu même des autorités.
MM. Khalil et Zaayter ont affirmé, dans un communiqué vendredi, être « prêts (...) à comparaître devant (le juge Tarek Bitar) pour faire ce qui est nécessaire afin d’aider à trouver la vérité et déterminer les responsabilités de ce crime ».
- « Ingérences politiques » -
M. Sawan avait inculpé le 10 décembre M. Diab et ces trois anciens ministres mais avait été récusé après une demande présentée par MM. Khalil et Zaayter, qui estimaient que les procédures violaient la Constitution et des dispositions sur leur immunité.
L’enquête a pour objectif affiché de déterminer les causes de l’explosion, mais aussi de comprendre pourquoi la cargaison de nitrate d’ammonium a été déchargée au port de Beyrouth pour y être abandonnée plusieurs années.
L’enquête n’a toujours pas rendu ses conclusions publiques.
Mi-juin, une cinquantaine d’ONG, dont Amnesty et Human Rights Watch, avaient réclamé une enquête de l’ONU, justifiant leur requête en citant « des ingérences politiques flagrantes, l’immunité des hauts responsables politiques, le manque de respect des normes d’un procès équitable et des violations de la procédure régulière ».
Vendredi, M. Bitar a également inculpé des hauts gradés, notamment le général Jean Kahwaji, ancien chef de l’armée.
Il a aussi indiqué avoir contacté le ministre de l’Intérieur pour une inculpation à venir du puissant directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.
Au moins 25 personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête, dont des hauts responsables du port. Plusieurs ont été libérées et M. Bitar a accepté vendredi la libération d’un responsable sécuritaire et d’une ingénieure franco-libanaise. (AFP)
Le juge d’instruction au Liban en charge de l’enquête sur l’explosion meurtrière au port de Beyrouth a annoncé vendredi son intention d’interroger le Premier ministre démissionnaire, tout en préparant le terrain en vue des inculpations de quatre anciens ministres et de responsables sécuritaires.
Le juge Tarek Bitar avait été chargé en février de l’enquête sur le drame du 4 août, après la récusation de son prédécesseur Fadi Sawan, qui avait inculpé le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab et trois anciens ministres, provoquant une levée de boucliers au sein de la classe politique.
M. Diab a été « convoqué pour un interrogatoire », a indiqué M. Bitar sans rendre publique la date. Il s’exprimait devant quelques journalistes, dont un correspondant de l’AFP.
Selon l’agence nationale d’information ANI, M. Diab sera entendu « en tant qu’inculpé dans l’affaire ».
M. Bitar a assuré avoir demandé au Parlement la levée de l’immunité parlementaire de trois députés qui ont occupé des postes de ministres: Ali Hassan Khalil (Finances), Ghazi Zaayter (Travaux publics et Transport) et Nouhad al-Machnouk (Intérieur).
Un quatrième ex-ministre est également dans le viseur de la justice: Youssef Fenianos (Travaux publics et Transports).
Cette demande intervient « en vue de les inculper et d’intenter des poursuites pour potentielle intention d’homicide » mais aussi pour « négligence et manquements », a expliqué le juge d’instruction, les responsables « n’ayant pas pris les mesures (nécessaires) pour éviter au pays le danger de l’explosion ».
La gigantesque déflagration avait fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, dévastant la moitié de la capitale. Elle avait été déclenchée par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d’ammonium « sans mesures de précaution » de l’aveu même des autorités.
MM. Khalil et Zaayter ont affirmé, dans un communiqué vendredi, être « prêts (...) à comparaître devant (le juge Tarek Bitar) pour faire ce qui est nécessaire afin d’aider à trouver la vérité et déterminer les responsabilités de ce crime ».
- « Ingérences politiques » -
M. Sawan avait inculpé le 10 décembre M. Diab et ces trois anciens ministres mais avait été récusé après une demande présentée par MM. Khalil et Zaayter, qui estimaient que les procédures violaient la Constitution et des dispositions sur leur immunité.
L’enquête a pour objectif affiché de déterminer les causes de l’explosion, mais aussi de comprendre pourquoi la cargaison de nitrate d’ammonium a été déchargée au port de Beyrouth pour y être abandonnée plusieurs années.
L’enquête n’a toujours pas rendu ses conclusions publiques.
Mi-juin, une cinquantaine d’ONG, dont Amnesty et Human Rights Watch, avaient réclamé une enquête de l’ONU, justifiant leur requête en citant « des ingérences politiques flagrantes, l’immunité des hauts responsables politiques, le manque de respect des normes d’un procès équitable et des violations de la procédure régulière ».
Vendredi, M. Bitar a également inculpé des hauts gradés, notamment le général Jean Kahwaji, ancien chef de l’armée.
Il a aussi indiqué avoir contacté le ministre de l’Intérieur pour une inculpation à venir du puissant directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.
Au moins 25 personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête, dont des hauts responsables du port. Plusieurs ont été libérées et M. Bitar a accepté vendredi la libération d’un responsable sécuritaire et d’une ingénieure franco-libanaise. (AFP)