Le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé l’Europe à ‘’se réveiller’’, ’’à se reprendre’’, et en arrêtant de s’’’autoflageller’’, après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
S’exprimant mercredi sur les ondes de France Inter dans le cadre du ‘’Grand entretien’’ de la matinale, Villeroy de Galhau a appelé les Européens à s’unir notamment la France et l’Allemagne, au risque sinon de rester ‘’sur le banc de touche du match économique mondial’’.
‘’Si je devais résumer la feuille de route européenne, je dirais d’abord que l’Europe doit se reprendre. Et arrêtons au passage de nous autoflageller’’, a indiqué le Gouverneur dont les propos ont été repris dans leur intégralité sur le site de la Banque de France.
‘’Nous avons, nous, des atouts en Europe. (...) L’Europe doit aussi se réunir’’ et ‘’se muscler’’, a-t-il expliqué. Le haut fonctionnaire français préconise ‘’d’approfondir le marché unique, mobiliser notre épargne et simplifier des normes trop nombreuses et trop compliquées’’.
Et d’ajouter : ‘’Par contre, si nous sommes séparés, et notamment France et Allemagne, ça veut dire que nous resterons assis sur le banc de touche du match économique mondial’’.
Pour ce qui est de l’économie française, Villeroy de Galhau estime que ‘’le paysage n’est ni noir ni uniformément rose’’, soulignant que ‘’l’économie confirme mois après mois une certaine résilience’’.
Le gouverneur de la Banque de France a cependant fait état d’’’incertitudes fortes chez les entrepreneurs autour du débat budgétaire et fiscal en France, puis maintenant de la future politique américaine’’.
Alors que plusieurs secteurs industriels français annoncent des suppressions d’emploi, Villeroy de Galhau n’a pas affiché d’inquiétude pour le marché de l’emploi.
Selon lui, il y aura ‘’une petite remontée du chômage’’ en raison du ralentissement économique, à environ 7,5% ou 8%, avant un repli ‘’vers 7% (...) probablement autour du tournant de 2025-2026’’. Il a souligné que l’économie française avait créé quelque 2 millions d’emplois depuis dix ans.
Concernant les prix, il a indiqué que ‘’l’inflation va rester modérée’’ - elle était de 1,2 % en octobre en France sur un an, selon l’Insee. ‘’Cela veut dire aussi que maintenant les prix progressent moins vite que les salaires et que nous, à la Banque centrale (européenne, NDLR), nous allons pouvoir baisser les taux d’intérêt’’, a-t-il expliqué.
Le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui doit se réunir le 12 décembre, va en décider, après trois baisses de taux approuvées depuis juin. [AA]
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