Embourbé dans des polémiques, doublées de résultats décevants, Facebook a vu sa valeur en bourse chuter de 119 milliards de dollars jeudi, du jamais vu à Wall Street.
L'action du premier réseau social au monde a dévissé jeudi dès les premiers échanges à Wall Street et ce mouvement vertigineux s'est poursuivi toute la journée.
A la clôture, le titre valait 176,26 dollars, soit une chute de 19%. C'est la plus importante perte de valorisation jamais enregistrée en une séance à Wall Street.
La chute est d'autant plus rude que l'action évoluait récemment à des niveaux très élevés: il est donc probable que le titre ait aussi subi de grosses prises de bénéfices.
Facebook a en effet littéralement sonné les marchés mercredi en publiant un chiffre d'affaires - inférieur aux attentes bien qu'en hausse de 42% à 13,2 milliards de dollars- et en faisant part de sombres prévisions pour le reste de l'année. Autre élément décevant et très observé: le nombre d'utilisateurs, inférieur aux attentes.
- Plusieurs facteurs -
Ses responsables ont été sans ambages, le ralentissement de la croissance -- du à une conjonction de facteurs-- déjà observé au deuxième trimestre, va nettement continuer aux prochains trimestres.
Selon Facebook, ce ralentissement résulte en partie d'une nouvelle approche concernant les données personnelles et la sécurité -au cœur du scandale Cambridge Analytica (CA) qui a éclaté mi-mars- mais le groupe de Mark Zuckerberg reconnaît aussi les limites de la croissance par la publicité, qui fournit la quasi-totalité de ses revenus.
"Nous investissons tellement dans nos systèmes de sécurité que cela va commencer à avoir un effet sur notre rentabilité; nous commençons à le voir ce trimestre", a tenté de justifier Mark Zuckerberg, après avoir passé des mois à tenter de redorer le blason de Facebook dans le sillage de l'affaire CA.
Le groupe prévient en fait depuis deux ans que sa croissance finira par ralentir, faute d'espaces publicitaires disponibles sur le réseau, complètement saturé en cette matière.
Les analystes de Goldman Sachs s'attendent à ce que la croissance du chiffre d'affaire ralentisse à +35% en rythme annuel au troisième trimestre et même à +29% au dernier trimestre, loin des 49% encore enregistrés au premier trimestre.
Preuve de l'effet catastrophique de ces annonces, l'analyste Brent Thill (Jefferies & Co.) avait relevé mercredi juste après la publication que "beaucoup d'investisseurs (avaient) du mal à comprendre le ralentissement (...). On dirait que son ampleur est inédite".
Mais certains analystes appelaient jeudi à relativiser parce que le ralentissement était prévisible et que Facebook reste malgré tout incontournable pour le public et surtout les annonceurs.
Les analystes de RBC rappelaient ainsi que le groupe "détient toujours deux des plus gros médias sociaux du monde (Facebook et Instagram) et les deux plus gros services de messagerie (Messenger et WhatsApp)", ces deux derniers ayant encore un potentiel de croissance tandis qu'il n'y a pas de changements majeurs dans l'opinion des annonceurs quant à l'attractivité des plateformes" de Facebook.
Pour Richard Windsor, analyste chez Radio Free Mobile, ces perspectives ne peuvent pourtant pas surprendre : "il est devenu de plus en plus difficile de se développer à des taux si élevés quand un groupe atteint cette taille", écrit-il sur son blog.
L'analyste ajoute que Facebook est forcé de recruter davantage de personnel pour gérer les tâches comme le filtrage de contenus inappropriés non-repérés par l'intelligence artificielle.
- Retour à la réalité -
Certains analystes ont estimé que le groupe avait peut-être simplement averti du pire scénario possible.
"La compagnie a des antécédents de réajustement de la croissance du chiffre d'affaires et des prévisions de dépenses, seulement pour prendre le contrepied et dépasser ces attentes au trimestre suivant", a estimé Gene Munster, du cabinet Loup Ventures.
Richard Greenfield, analyste chez BTIG, a confiance en Facebook: "le téléphone portable conquiert le monde et Facebook est au centre pour tirer profit de ce changement", dit-il.
La chute est d'autant plus brutale que Facebook semblait jusqu'à mercredi quasiment invulnérable, les investisseurs semblant ignorer les inquiétudes liées au scandale des données personnelles qui ont fuité vers la firme britannique Cambridge Analytica, et toutes les enquêtes en cours.
L'action du premier réseau social au monde a dévissé jeudi dès les premiers échanges à Wall Street et ce mouvement vertigineux s'est poursuivi toute la journée.
A la clôture, le titre valait 176,26 dollars, soit une chute de 19%. C'est la plus importante perte de valorisation jamais enregistrée en une séance à Wall Street.
La chute est d'autant plus rude que l'action évoluait récemment à des niveaux très élevés: il est donc probable que le titre ait aussi subi de grosses prises de bénéfices.
Facebook a en effet littéralement sonné les marchés mercredi en publiant un chiffre d'affaires - inférieur aux attentes bien qu'en hausse de 42% à 13,2 milliards de dollars- et en faisant part de sombres prévisions pour le reste de l'année. Autre élément décevant et très observé: le nombre d'utilisateurs, inférieur aux attentes.
- Plusieurs facteurs -
Ses responsables ont été sans ambages, le ralentissement de la croissance -- du à une conjonction de facteurs-- déjà observé au deuxième trimestre, va nettement continuer aux prochains trimestres.
Selon Facebook, ce ralentissement résulte en partie d'une nouvelle approche concernant les données personnelles et la sécurité -au cœur du scandale Cambridge Analytica (CA) qui a éclaté mi-mars- mais le groupe de Mark Zuckerberg reconnaît aussi les limites de la croissance par la publicité, qui fournit la quasi-totalité de ses revenus.
"Nous investissons tellement dans nos systèmes de sécurité que cela va commencer à avoir un effet sur notre rentabilité; nous commençons à le voir ce trimestre", a tenté de justifier Mark Zuckerberg, après avoir passé des mois à tenter de redorer le blason de Facebook dans le sillage de l'affaire CA.
Le groupe prévient en fait depuis deux ans que sa croissance finira par ralentir, faute d'espaces publicitaires disponibles sur le réseau, complètement saturé en cette matière.
Les analystes de Goldman Sachs s'attendent à ce que la croissance du chiffre d'affaire ralentisse à +35% en rythme annuel au troisième trimestre et même à +29% au dernier trimestre, loin des 49% encore enregistrés au premier trimestre.
Preuve de l'effet catastrophique de ces annonces, l'analyste Brent Thill (Jefferies & Co.) avait relevé mercredi juste après la publication que "beaucoup d'investisseurs (avaient) du mal à comprendre le ralentissement (...). On dirait que son ampleur est inédite".
Mais certains analystes appelaient jeudi à relativiser parce que le ralentissement était prévisible et que Facebook reste malgré tout incontournable pour le public et surtout les annonceurs.
Les analystes de RBC rappelaient ainsi que le groupe "détient toujours deux des plus gros médias sociaux du monde (Facebook et Instagram) et les deux plus gros services de messagerie (Messenger et WhatsApp)", ces deux derniers ayant encore un potentiel de croissance tandis qu'il n'y a pas de changements majeurs dans l'opinion des annonceurs quant à l'attractivité des plateformes" de Facebook.
Pour Richard Windsor, analyste chez Radio Free Mobile, ces perspectives ne peuvent pourtant pas surprendre : "il est devenu de plus en plus difficile de se développer à des taux si élevés quand un groupe atteint cette taille", écrit-il sur son blog.
L'analyste ajoute que Facebook est forcé de recruter davantage de personnel pour gérer les tâches comme le filtrage de contenus inappropriés non-repérés par l'intelligence artificielle.
- Retour à la réalité -
Certains analystes ont estimé que le groupe avait peut-être simplement averti du pire scénario possible.
"La compagnie a des antécédents de réajustement de la croissance du chiffre d'affaires et des prévisions de dépenses, seulement pour prendre le contrepied et dépasser ces attentes au trimestre suivant", a estimé Gene Munster, du cabinet Loup Ventures.
Richard Greenfield, analyste chez BTIG, a confiance en Facebook: "le téléphone portable conquiert le monde et Facebook est au centre pour tirer profit de ce changement", dit-il.
La chute est d'autant plus brutale que Facebook semblait jusqu'à mercredi quasiment invulnérable, les investisseurs semblant ignorer les inquiétudes liées au scandale des données personnelles qui ont fuité vers la firme britannique Cambridge Analytica, et toutes les enquêtes en cours.