PARIS (Reuters) - De nouvelles informations publiées dans la presse sur son passé à la tête des Mutuelles de Bretagne et de député ont accru la pression sur le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, contraint mardi à se défendre dans un long communiqué.
Une semaine après de premières révélations embarrassantes, critiques de droite et de gauche et appels à la démission pleuvent sur ce soutien de la première heure d'Emmanuel Macron.
Des responsables politiques appellent le chef de l'Etat et son ministre de la Justice, François Bayrou, à sortir de leur silence sur une polémique qui empoisonne le début du quinquennat et la préparation des élections législatives.
Sur une double page, Le Monde décrit ce qu'il présente comme le "système Ferrand", "mélange des genres entre intérêts publics et privés" sur 20 ans, mettant aussi en cause l'ex-femme et la compagne du ministre, Françoise Coustal et Sandrine Doucen.
Un article réfuté point par point par Richard Ferrand, qui accuse Le Monde de recourir à des "amalgames" et des "sous-entendus sans jamais rien démontrer".
"Je réfute et condamne tous les soupçons implicites de cet article", écrit le ministre, qui redit n'avoir commis "aucune manoeuvre frauduleuse ou quelconque illégalité".
Le Canard enchaîné revient quant à lui dans son édition de mercredi sur le point de départ de cette polémique : la création d'une société civile immobilière (SCI) qui a permis à Sandrine Doucen d'acquérir à bon compte des locaux loués par les Mutuelles de Bretagne quand Richard Ferrand les dirigeait.
Selon cet hebdomadaire et Le Monde, Françoise Coustal a pu pour sa part bénéficier de contrats d'aménagement de locaux des Mutuelles de Bretagne après le divorce du couple en 1994.
EMBARRAS
Le Monde revient également sur le poste de chargé de mission rémunéré 1.250 euros nets par mois dont a bénéficié, de la part des Mutuelles, Richard Ferrand après son élection à l'Assemblée en 2012 et son départ de la direction de l'entreprise.
Selon le journal, il a alors recruté comme assistant parlementaire le compagnon de sa remplaçante à la tête de la société, Joëlle Salaün, et déposé avec d'autres députés PS une proposition de loi favorable aux adhérents des mutuelles.
Richard Ferrand rappelle dans son communiqué avoir déclaré sa rémunération de chargé de mission à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique, nie tout conflit d'intérêt et assure n'être jamais intervenu en faveur de son ex-femme.
Il justifie par ailleurs l'emploi de son fils pendant quatre mois pour un salaire mensuel de 1.266,16 euros nets par la nécessité de remplacer au pied levé son assistant Hervé Clabon, le compagnon de Joëlle Salaün.
Une autre figure de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, Jean-Paul Delevoye, a estimé sur LCI que cette affaire devait nourrir la réflexion sur le projet de loi de moralisation de la vie publique promise par le chef de l'Etat et en préparation.
Cette loi doit "clairement indiquer (...) la limite par rapport aux conflits d'intérêts", a déclaré le président de la commission d'investiture des candidats de la République en marche (LREM), le mouvement d'Emmanuel Macron, aux législatives.
S'il n'a pas mis explicitement en cause le ministre, ses déclarations reflètent l'embarras des proches du nouveau chef de l'Etat qui a fait de cette moralisation une de ses priorités.
"Nous regardons avec intérêt Richard Ferrand se défendre", a déclaré Jean-Paul Delevoye, qui a admis que cela pouvait "créer quelques perturbations" dans la campagne des législatives mais sans freiner, selon lui, la dynamique en faveur de LREM.
ACCUMULATION
A droite, le parti Les Républicains (LR), en difficulté, s'est emparé de cette affaire qui rappelle les malheurs de son candidat à la présidentielle François Fillon, mis en examen pour des emplois fictifs présumés octroyés à sa famille.
Il faut que "le pouvoir, au plus haut niveau, apporte les réponses (aux questions) que les Français se posent", a déclaré François Baroin, chef de file de LR pour les législatives.
Lors d'un déplacement de campagne, il a dit souhaiter l'ouverture d'une enquête judiciaire pour faire la lumière sur le montage immobilier révélé par le Canard enchaîné.
Cette opération a priori rien légal ne fait l'objet d'aucune enquête mais a fait naître un soupçon de favoritisme.
Après les premières révélations, le gouvernement d'Edouard Philippe a apporté son soutien à Richard Ferrand, en précisant que, faute d'enquête judiciaire, il revenait aux électeurs de se prononcer sur le sort du ministre candidat aux législatives de juin. "La ligne reste la même", a-t-on dit mardi à Matignon.
Mais l'exécutif peut craindre un effet d'accumulation potentiellement dévastateur.
"Si ce gouvernement veut encore avoir la moindre crédibilité pour porter un projet de loi de moralisation de la vie publique, il ferait mieux de faire démissionner M. Ferrand", a jugé sur Europe 1 le vice-président du Front national Florian Philippot.
Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, préfère, lui, voir Richard Ferrand rester "cloué sur sa croix" et offrir ainsi "une excellente vitrine du macronisme réel".
Une semaine après de premières révélations embarrassantes, critiques de droite et de gauche et appels à la démission pleuvent sur ce soutien de la première heure d'Emmanuel Macron.
Des responsables politiques appellent le chef de l'Etat et son ministre de la Justice, François Bayrou, à sortir de leur silence sur une polémique qui empoisonne le début du quinquennat et la préparation des élections législatives.
Sur une double page, Le Monde décrit ce qu'il présente comme le "système Ferrand", "mélange des genres entre intérêts publics et privés" sur 20 ans, mettant aussi en cause l'ex-femme et la compagne du ministre, Françoise Coustal et Sandrine Doucen.
Un article réfuté point par point par Richard Ferrand, qui accuse Le Monde de recourir à des "amalgames" et des "sous-entendus sans jamais rien démontrer".
"Je réfute et condamne tous les soupçons implicites de cet article", écrit le ministre, qui redit n'avoir commis "aucune manoeuvre frauduleuse ou quelconque illégalité".
Le Canard enchaîné revient quant à lui dans son édition de mercredi sur le point de départ de cette polémique : la création d'une société civile immobilière (SCI) qui a permis à Sandrine Doucen d'acquérir à bon compte des locaux loués par les Mutuelles de Bretagne quand Richard Ferrand les dirigeait.
Selon cet hebdomadaire et Le Monde, Françoise Coustal a pu pour sa part bénéficier de contrats d'aménagement de locaux des Mutuelles de Bretagne après le divorce du couple en 1994.
EMBARRAS
Le Monde revient également sur le poste de chargé de mission rémunéré 1.250 euros nets par mois dont a bénéficié, de la part des Mutuelles, Richard Ferrand après son élection à l'Assemblée en 2012 et son départ de la direction de l'entreprise.
Selon le journal, il a alors recruté comme assistant parlementaire le compagnon de sa remplaçante à la tête de la société, Joëlle Salaün, et déposé avec d'autres députés PS une proposition de loi favorable aux adhérents des mutuelles.
Richard Ferrand rappelle dans son communiqué avoir déclaré sa rémunération de chargé de mission à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique, nie tout conflit d'intérêt et assure n'être jamais intervenu en faveur de son ex-femme.
Il justifie par ailleurs l'emploi de son fils pendant quatre mois pour un salaire mensuel de 1.266,16 euros nets par la nécessité de remplacer au pied levé son assistant Hervé Clabon, le compagnon de Joëlle Salaün.
Une autre figure de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, Jean-Paul Delevoye, a estimé sur LCI que cette affaire devait nourrir la réflexion sur le projet de loi de moralisation de la vie publique promise par le chef de l'Etat et en préparation.
Cette loi doit "clairement indiquer (...) la limite par rapport aux conflits d'intérêts", a déclaré le président de la commission d'investiture des candidats de la République en marche (LREM), le mouvement d'Emmanuel Macron, aux législatives.
S'il n'a pas mis explicitement en cause le ministre, ses déclarations reflètent l'embarras des proches du nouveau chef de l'Etat qui a fait de cette moralisation une de ses priorités.
"Nous regardons avec intérêt Richard Ferrand se défendre", a déclaré Jean-Paul Delevoye, qui a admis que cela pouvait "créer quelques perturbations" dans la campagne des législatives mais sans freiner, selon lui, la dynamique en faveur de LREM.
ACCUMULATION
A droite, le parti Les Républicains (LR), en difficulté, s'est emparé de cette affaire qui rappelle les malheurs de son candidat à la présidentielle François Fillon, mis en examen pour des emplois fictifs présumés octroyés à sa famille.
Il faut que "le pouvoir, au plus haut niveau, apporte les réponses (aux questions) que les Français se posent", a déclaré François Baroin, chef de file de LR pour les législatives.
Lors d'un déplacement de campagne, il a dit souhaiter l'ouverture d'une enquête judiciaire pour faire la lumière sur le montage immobilier révélé par le Canard enchaîné.
Cette opération a priori rien légal ne fait l'objet d'aucune enquête mais a fait naître un soupçon de favoritisme.
Après les premières révélations, le gouvernement d'Edouard Philippe a apporté son soutien à Richard Ferrand, en précisant que, faute d'enquête judiciaire, il revenait aux électeurs de se prononcer sur le sort du ministre candidat aux législatives de juin. "La ligne reste la même", a-t-on dit mardi à Matignon.
Mais l'exécutif peut craindre un effet d'accumulation potentiellement dévastateur.
"Si ce gouvernement veut encore avoir la moindre crédibilité pour porter un projet de loi de moralisation de la vie publique, il ferait mieux de faire démissionner M. Ferrand", a jugé sur Europe 1 le vice-président du Front national Florian Philippot.
Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, préfère, lui, voir Richard Ferrand rester "cloué sur sa croix" et offrir ainsi "une excellente vitrine du macronisme réel".