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France : Le trafic de drogue représente plus de 0,1 point de PIB (2,7 milliards d'euros)

Mercredi 30 Mai 2018

PARIS (Reuters) - Les flux économiques liés au trafic de stupéfiants, désormais intégrés au calcul du produit intérieur brut de la France, représentent plus de 0,1 point de PIB chaque année, selon des calculs de l’Insee rendus publics mercredi.

Cette prise en compte de la production, du trafic et de la consommation de stupéfiants dans le PIB, qui aligne les pratiques françaises sur celles de la majorité des autres pays de l’Union européenne, s’inscrit dans le cadre d’une refonte plus large des méthodes de calcul de l’institut pour la comptabilité nationale, annoncée fin janvier.

Ce nouveau modèle s’appuie également sur une nouvelle année de référence, 2014, alors que le calcul de l’évolution du PIB se faisait jusqu’ici en base 2010.

D’après les estimations de l’Insee, en 2014, l’impact sur le PIB de la prise en compte du trafic de stupéfiants s’est élevé à 2,7 milliards d’euros.

Pour définir ce montant, les statisticiens français se sont fondés sur un rapport publié en 2016 par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) qui fournit des éléments précis sur les flux économiques du trafic des principales drogues.

Pour refléter les changements dans le temps de ces flux dans leurs calculs, ils tiennent également compte des évolutions de la consommation et des prix des différentes drogues, à partir des données régulièrement publiées par l’Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Si l’Insee a finalement accepté d’enregistrer dans le PIB l’activité économique lié au trafic de drogue, il ne prend toujours pas en compte d’autres activités illicites comme la prostitution, comme le font plusieurs pays européens en application de normes européennes datant de 2014.

Au-delà de ce redressement du PIB pour intégrer l’impact estimé du trafic de drogue, le changement de méthodologie porte sur une amélioration des estimations des transactions de l’économie nationale avec le reste du monde, ainsi que des estimations des flux de revenus de la propriété (intérêts, dividendes ou revenus des contrats d’assurance-vie, par exemple).

Selon une première estimation publiée mi-mai par l’Insee, aux normes actuelles, la croissance de l’économie française a atteint 2,3% en 2017 en données corrigées des jours ouvrables, contre 2,0% en base 2010.

 
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