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France - Six policiers condamnés pour injures racistes et violences

Jeudi 6 Janvier 2022


Les fonctionnaires de police avaient insulté et frappé un Égyptien en avril 2020 à Paris. Ils ont été condamnés ce jeudi à des peines variant de six à douze mois de prison.


La justice française a condamné jeudi six policiers à des peines allant de six à douze mois de prison, dont six mois ferme pour certains, pour des violences et des injures racistes lors de l’interpellation d’un Egyptien en avril 2020 au nord de Paris.
 
L’un des policiers avait déclaré «un bicot comme ça, ça nage pas» à l’encontre du jeune homme interpellé après s’être jeté dans la Seine. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis. Quatre de ses collègues ont été condamnés à douze mois dont six mois ferme et une interdiction d’exercer pendant douze mois. Une sixième fonctionnaire a été condamnée à douze mois de prison avec sursis.
 
Les peines prononcées par le tribunal de Bobigny, en région parisienne, ont été plus lourdes que les réquisitions. Le parquet n’avait pas retenu les violences dans ses réquisitions, seulement les insultes, et réclamé une seule peine.
 
Mais le tribunal a accepté de joindre l’affaire sur les faits «d’injures racistes» aux citations directes de la partie civile pour les faits de «violences», s’appuyant notamment sur une bande sonore. «Je suis heureux, la justice a été faite. J’ai été lésé, agressé. Je suis content de cette décision», s’est réjoui la victime à l’issue du délibéré.
 
Nombreux coups
 
Les faits s’étaient produits 26 avril 2020 vers 1h30 du matin à l’Ile-Saint-Denis. Des policiers avaient interpellé l’ouvrier de 29 ans, soupçonné de vol de matériel sur un chantier et qui avait tenté, selon des sources policières, de prendre la fuite en se jetant dans la Seine. Sur les faits de vol, l’affaire a été classée sans suite.
 
Après avoir sorti le jeune homme du fleuve, un des policiers avait déclaré: «Un bicot comme ça, ça nage pas», selon une vidéo captée par un riverain et diffusée par un journaliste sur les réseaux sociaux. «Ha ! ha ! Ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied», pouvait-on également y entendre.
 
Puis lors de son transfert au commissariat, le suspect avait reçu de nombreux coups dans le fourgon, selon ses déclarations, étayées par les propos captés dans le fourgon de police. Pour ces faits, une fonctionnaire de police a été condamnée à douze mois de prison avec sursis pour «non empêchement des violences».
 
Condamnations «claires»
 
L’avocat de la partie civile, Arié Alimi, s’est dit «surpris» de cette décision. «On n’est pas habitué en matière de violences policières et de racisme dans la police à des condamnations aussi claires, évidentes avec des peines relativement lourdes».
 
La défense a de son côté «contesté cette décision». L’avocat du principal prévenu «l’invite à faire appel» du jugement.
 
Dans cette affaire qui a suscité l’indignation, deux policiers ont été sanctionnés administrativement de cinq jours d’exclusion ferme. Le Directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, était allé au-delà des recommandations du conseil de discipline de la Préfecture de police, qui avait proposé trois jours d’exclusion. (ATS)
 
 
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