Le lycée Pierre et Marie Curie de Menton ( sud-est de la France) a fait l’objet d’un blocus ce mardi matin, en solidarité avec le peuple palestinien.
Sur place, plus d’une centaine d’élèves ont empêché l’accès à l’établissement scolaire en le barricadant avec des poubelles et en scandant des slogans en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Ils ont été rejoints par plusieurs élèves de Sciences Po Menton, déjà à l’origine d’un blocus de leur établissement la semaine précédente.
Les forces de l’ordre, la municipalité et le proviseur du lycée se sont rapidement rendus à la rencontre des élèves mobilisés pour les convaincre de laisser les autres élèves rejoindre leurs salles de classe.
En début d’après-midi, la situation était revenue au calme aux abords de l’établissement où seule une petite poignée de jeunes restait mobilisée, drapeaux palestiniens, keffiehs et pancartes à la main.
Interrogée sur place par Anadolu, Farah Belkheir, désignée comme porte-parole du mouvement, explique qu’il était « important de faire entendre (leurs) voix ».
« Récemment il y a eu l’attaque d’Israël sur Rafah, donc Rafah c’est la région sud de Gaza, alors qu’on avait justement demandé aux Palestiniens d’aller dans le sud parce-que l’armée israélienne bombardait le nord. Ils n’ont pas hésité à bombarder Rafah », relate la jeune lycéenne, jugeant « normal et juste de participer à ces blocus tout en sachant qu’il y a eu un appel du syndicat étudiant pour faire ça ».
Et de poursuivre: « Ici il n’y a pas souvent de revendications, pas souvent de mobilisations, c’est vrai que l’extrême-droite est très présente au sein de ce lycée même chez les étudiants, chez les professeurs un peu moins. C’est vrai qu’il n’y a jamais eu de mobilisation et il me semble même que c’est le premier blocus de l’Histoire du lycée Pierre et Marie Curie donc ça me semblait important de faire entendre nos voix ».
À ses côtés, ses camarades soutiennent l’action avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « stop génocide » ou encore « il n’y a plus d’universités à Gaza ».
D’autres ont par ailleurs décidé de coller des stickers « Israël assassin, Macron complice » sur les grilles et la façade du lycée.
Ils se disent prêts à amplifier le mouvement si un nouvel appel était initié par les syndicats et souhaitent qu’une manifestation soit organisée dans leur ville dans les prochains jours.
Pour l’heure, si le lycée Pierre et Marie Curie est le premier lycée des Alpes-Maritimes à être bloqué en solidarité avec Gaza, le mouvement est plus présent en Île-de-France où plusieurs établissements sont bloqués depuis lundi, notamment à Sevran et Cergy.
« L'heure est à la mobilisation générale pour stopper le génocide et les 35 000 Gazaoui•es tué•es par l'armée israélienne. Depuis le début du mouvement étudiant lancé il y a une semaine, les lycéen-nes sont présent•es sur les facultés et écoles en soutien aux étudiant•es mobilisé es. À présent, c'est à notre tour d'occuper et de bloquer nos lieux d'études », écrivait jeudi l’Union syndicale lycéenne dans un communiqué de presse appelant à « la mobilisation lycéenne notamment par l’occupation et le blocus » à partir du lundi 6 mai. [AA]