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France : deux "espions" chinois visés par une procédure d’expulsion du territoire

Mercredi 3 Juillet 2024

L'ambassade de Chine à Paris
L'ambassade de Chine à Paris

Le chef de poste du ministère chinois de la sécurité de l’Etat (Guoanbu, services secrets chinois), basé à l’ambassade de Chine à Paris, et son adjoint, sont visés par une procédure d’expulsion du territoire français.

 

L’ordre est venu de l’Elysée et devait rester secret pour ne pas froisser la susceptibilité de Pékin, rapporte mardi 2 juillet le quotidien Le Monde.

 

Paris reproche aux deux hauts fonctionnaires chinois d’avoir orchestré, en mars dernier, une tentative de rapatriement forcé d’un dissident politique.

 

L’information a été confirmée au quotidien Le Monde par une source au Quai d’Orsay, qui a précisé qu’il s’agissait, dans ce cas précis, d’une procédure ‘’de gré à gré’’ et non de celle de ‘’persona non grata.’’

 

Le 22 mars, une scène avait attiré l’attention de la direction nationale de la police aux frontières (PAF) de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle : un homme était contraint dans ses mouvements par un groupe de sept individus qui le menaient, malgré sa résistance, vers les portes d’embarquement.

 

L’intervention de la PAF a mis fin à la tentative de rapatrier de force, en Chine, Ling Huazhan, un dissident chinois de 26 ans, décrit par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) comme une ‘’personne fragile psychologiquement.’’

 

Après enquête, il s’est avéré que le groupe d’individus était sous la direction du chef de poste, en France, du Guoanbu. Ce haut fonctionnaire est déclaré comme officier de liaison des services chinois, au ministère des Affaires étrangères et possède un passeport officiel qui lui garantit une immunité diplomatique. Son adjoint dispose du même type de protection.

 

Ling Huazhan est visé par la Chine pour ‘’action offensante à l’égard du président chinois’’, pour des graffitis anti-Xi Jinping et des dégradations d’affiches à l’effigie du chef de l’État chinois.

 

Le 8 mai, un autre événement impliquant des agents de Pékin survenait à Paris. La brigade anticriminalité du 18e arrondissement de Paris interrompait une opération visant, à son domicile, une Kazakhe d’origine ouïgoure, Gulbahar Jalilova, arrivée en France en 2020, après avoir été internée dans un camp chinois du Xinjiang.

 

Prévenus par des voisins, les policiers tombent sur une ‘’dizaine d’hommes habillés en noir’’ et identifient le véhicule du commando. L’une des six personnes contrôlées avait un passeport de service lié à l’ambassade de Chine, rapporte Le Monde.

 

Contactée le 26 juin par courriel concernant la demande d’expulsion des deux agents chinois, l’ambassade de Chine à Paris n’a pas donné de commentaire. Le 18 mai, elle avait infirmé toute implication dans ces deux affaires. 

 

De son côté, le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a refusé de s’exprimer publiquement sur ce dossier. [AA]

 
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