Le chef du bureau des médias du gouvernement à Gaza, Salama Maarouf, a annoncé, jeudi, que les corps de 30 personnes avaient été retrouvés enterrés dans deux fosses communes dans le complexe médical Al-Shifa, l'une devant le service des urgences et l'autre devant le service de néphrologie.
"Nos équipes ont pu extraire 30 corps de martyrs enterrés dans deux fosses, l'une devant le service des urgences et l'autre devant le service de néphrologie" dans le complexe médical d'Al-Shifa, a déclaré Maarouf dans un communiqué de presse.
Il a expliqué que cela s'est produit "après plusieurs jours de travail des équipes gouvernementales compétentes à la recherche des corps des martyrs que l'armée d'occupation avait enfouis dans les recoins du complexe médical Al-Shifa, sous les débris et les décombres".
Selon Maarouf, "les corps de 12 martyrs ont été identifiés, tandis que les autres ne l'ont pas encore été, sachant que l'armée d'occupation a délibérément caché les corps des Palestiniens dans le complexe médical d'Al-Shifa, les enfouissant profondément dans le sable et les recouvrant de déchets".
Il a révélé que "des corps de femmes, de personnes âgées et de blessés ont été retrouvés, certains d'entre eux étaient menottés et dépouillés de leurs vêtements, ce qui indique qu'ils ont été exécutés de sang-froid", selon Maarouf.
"Le sort d'un millier de personnes, y compris des citoyens, du personnel médical et des journalistes, qui se trouvaient dans le complexe au moment où l'armée d'occupation l'a pris d'assaut, demeure inconnu, et on ne sait pas s'ils ont été arrêtés ou tués et si leurs corps ont été dissimulés dans d'autres parties du complexe", a déclaré Maarouf.
Il a souligné que "le crime odieux et méprisable commis par l'armée d'occupation en saccageant le plus grand complexe médical de Palestine, le détruisant complètement, constitue le massacre le plus horrible de l'histoire contre un complexe médical, bombardé, brûlé et détruit au bulldozer, dans le cadre de sa guerre qui détruit tous les éléments de la vie et les moyens de survie à l'intérieur de la Bande de Gaza".
Maarouf a estimé qu'il s'agissait "d'un crime identique à celui consistant à tuer les malades, les blessés, les médecins et les personnes déplacées, à les arrêter et à les déplacer de force vers le sud".
Il a déclaré que "le complexe médical Al-Shifa était le dernier recours médical pour plus de 700 000 personnes du nord de la Bande de Gaza, et qu'il constituait une planche de survie pour des centaines de blessés graves résultant des crimes génocidaires perpétrés par les Israéliens".
Le responsable a souligné que "le nord de la Bande de Gaza est actuellement dépourvu de tout véritable service de santé, compte tenu de la capacité limitée de l'Hôpital Al-Ahli Arabi et de ses moyens sommaires".
Maarouf a souligné que "cet état de fait catastrophique en matière de santé nécessite un travail urgent pour introduire des hôpitaux de campagne dans les gouvernorats de Gaza et du nord, pour s'efforcer de reconstruire rapidement l'infrastructure sanitaire détruite dans le nord de la Bande de Gaza, et approvisionner le secteur de la santé de tous les besoins nécessaires à l'accomplissement de son devoir".
Il a en outre appelé "le procureur de la Cour pénale internationale à enquêter sur le massacre commis par l'armée d'occupation dans le complexe Al-Shifa, dans tous ses détails, que ce soit contre le complexe ou contre les citoyens, les personnes déplacées, le personnel médical et les journalistes".
Lundi, le Bureau des médias du gouvernement de Gaza a publié une vidéo montrant une fosse commune découverte dans la cour avant de l'hôpital Al-Shifa, à l'intérieur de laquelle se trouvaient les corps de 10 Palestiniens exécutés et enterrés par l'armée israélienne au cours de ses opérations militaires dans l'hôpital, qui se sont poursuivies pendant deux semaines à la fin du mois de mars dernier.
Depuis le début de la guerre, il y a plus de six mois, l'armée israélienne a ciblé et pris d'assaut les hôpitaux de la Bande de Gaza, paralysant la plupart des services médicaux.
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière conduite, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait près de 1 200 morts, selon les autorités de Tel-Aviv.
Depuis lors, plus de 33 800 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 76 600 autres ont été blessés dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, en raison du manque de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre les mesures nécessaires pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations civiles de la Bande de Gaza. [AA]